par Mamanto » 11 04 2019 à 23:17
Je confirme que les girafes de la SABA proviennent du port de Boulogne sur Mer.
Ils ont failli partir chez un ferrailleur et leur récupération par la SABA fut rocambolesque.
J'insert ci dessous un extrait d'un article que j'ai écrit dans le VE n° 261.
"L’association du Train du Bas Berry, nommé à l’époque SABA, cherchait du matériel à voie métrique et après une tentative infructueuse de récupération des locotracteurs ayant servi à la modernisation du Mongy s’est tourné vers le Service Maritime de Boulogne sur Mer et de Calais (SMBC) sur les conseils du CFBS.
Les démarches débutèrent sous de bons auspices puisque le SMBC était d’accord pour céder gracieusement le matériel ferroviaire. Mais cela s’est vite compliqué. Il a fallu ensuite prouver du sérieux de la démarche en faisant établir une lettre de référence par le syndicat intercommunal. Et, en fin de compte, le SMBC étant un service de l’état, on nous annonça que le matériel ne pouvait qu’être vendu que par l’intermédiaire des Domaines. Or les Domaines ne vendent que par enchères. Il a fallu organiser la vente et le commissaire-priseur de Lille fut contacté. Là l’accueil fut plus constructif et, afin de ne pas aiguiser l’appétit d’amateurs étrangers, le matériel fut inscrit avec la dénomination « ferraille – déchets métalliques ».
Qui dit lot de ferraille, dit poids à estimer. Il y avait donc là un moyen de réduire le coût en minimisant l’estimation. Le SMBC fut contacté à cet effet mais l’estimation du poids de 34T ne fut qu’arrondi à 30T… Plutôt décevant d’autant que l’argent va directement dans les caisses de l’état.
La veille de la vente je me rendis à Boulogne pour une dernière vérification. Je fus alors surpris de trouver un cabriolet Mercedes garé devant le SMBC. Ce n’était pas vraiment le genre de véhicule que l’on trouvait dans cette zone portuaire plutôt sinistre…
C’était la voiture d’un ferrailleur qui avait lu la vente d’un certain lot de 30T de ferraille dans le catalogue des Domaines et s’était rendu sur place. Le responsable du SMBC pensait la cause entendue et me disait que je pourrais éventuellement négocier le rachat de quelques éléments du lot au ferrailleur. Ce dernier me nargua d’ailleurs en me disant que les locomotives se découperaient bien et qu’il pourrait récupérer la ferraille des wagons en les brulant. J’étais complétement abasourdi, un an de démarches et l’organisation de la vente pour en arriver là !
J’appelle alors le commissaire-priseur pour lui informer du danger. Il me répond qu’il ne peut malheureusement rien faire et que le matériel sera vendu au plus offrant.
La vente eu lieu le lendemain, le 7 juin 1996, et je m’y rendis avec le même trac que pour un examen.
Lorsque ce fut le tour du lot n°187 pour le matériel de Boulogne, le commissaire annonça ma proposition. Personne d’autre n’enchérit et le matériel me fut adjugé. Divine surprise.
A la fin de la vente je rejoignis le commissaire-priseur pour le remercier et lui confier mon étonnement quant à l’absence d’enchère de la part du ferrailleur. Il me répondit que ce dernier avait bien faxé une soumission à un prix bien plus élevé que la mienne. Mais le commissaire avait profité d’un vice de forme, à savoir l’absence de chèque lié à la soumission du ferrailleur pour refuser celle-ci. Tout qui est bien finit bien !
Depuis le matériel fut rapatrié à Ecueillé puis rétrocédé à l’association SABA. Le Brookville a été remis en service et à nouveau doté d’un bras mais cette fois ci pour débroussailler l’infrastructure. Quant aux wagonnets et au Comessa ils ont été transférés depuis sur le chemin de fer de Bon Repos en cours de création à Gouarec."
- Fichiers joints
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Le matériel SMBC à Ecueillé - août 2005
Tant qu'il y a des rails, il y a de l'espoir!