un petit retour en arrière, lors des dernières inscriptions de la résistance retrouvées sur les baguettes alu il y avait un mot de plus de noté : DIDIER
en cherchant quelques précisions on peut penser qu'il y a un rapport avec ce lien assez intéressant.
http://www.ajpn.org/commune-florac-en-1 ... 48061.htmlQuelques précisions sont en train de se découvrir, on donnera les infos qui nous sont données.
A suivre ...
PL .
La Résistance à Florac
A Florac, dans le désarroi général de la débâcle de juin 1940, beaucoup de gens pensent, comme partout, que l'armistice est une bonne solution. Charles Pomaret, député de la circonscription, élu de gauche, devient même ministre de l'Intérieur du nouveau gouvernement. Mais, dès la fin de l'année 1940, grâce à l'influence des pasteurs Gall et Lespinasse, ainsi que des émissions de Radio Londres, un courant de pensée prend ses distances à l'égard du Maréchal et de la Révolution nationale, les idées de Résistance se développent.
A Florac, plusieurs familles juives sont discrètement logées par des résistants locaux. Simone Serrière* de la Salle Prunet reçoit en 1985, le titre de Juste parmi les Nations.
Au cours de l'année 1941, le mouvement Combat prend de l'influence dans les Cévennes grâce à Max Maurel, étudiant en médecine, qui est en contact avec Jean Huc dit "Francis", percepteur au Collet de Dèze mais c'est après l'occupation de la zone libre, en novembre 1942, que l'on note un début d'organisation de la Résistance à Florac.
L'équipe départementale, sous la responsabilité d'Henri Bourrillon, noue des contacts avec Henri Couderc, André Meissonnier, Camille Boude. De son côté, Louis Noguères, assigné à résidence au Pont du Tarn, est en relation avec Noël Blanc, perpignanais comme lui, Paul Marcesse, Jean Chalier, Verdelhan, le docteur Daniel Wall , réfugié juif et futur responsable du SOAM, Serge Wourgaft, résidant à l'Hôtel Central. Cloisonnées au départ, les deux équipes fusionnent sous l'égide du mouvement Combat. Noël Blanc dit "Bernier" est le premier responsable en liaison avec l'organisation départementale.
Les débuts sont modestes. Chacun dans ses relations recrute des personnes de confiance pour constituer des sizaines et participer à la diffusion du journal clandestin Combat, à la recherche de caches d'armes faites par l'armée avant l'Occupation. Henri Couderc, entrepreneur à Florac, stocke kilo par kilo dynamite et cheddite, pour les sabotages à venir des voies de communication. A Bédouès, Gustave Causse, instituteur, s'occupe activement du recrutement et organise des sizaines.
En mai 1943, Noël Blanc est arrêté et conduit à la gendarmerie d'où il s'évade. Gustave Causse part à sa recherche et le ramène à Bédouès où il le cache quelques jours avant de le faire partir pour la région de Millau muni de fausses pièces d'identité. Serge Wourgaft dit "Didier" est désigné pour lui succéder.
Outre la mise en place des structures clandestines, des faits, comme les deux atterrissages clandestins sur l'aérodrome naturel de Chanet situé sur le Causse Méjean au-dessus de Florac, inquiètent Vichy comme l'occupant. Dans la nuit du 18 au 19 avril 1943, vers 21 heures, un avion bimoteur allié atterrit et repart après l'arrivée sur le terrain de deux automobiles. Le 21 avril, des officiers allemands inspectent le terrain ; le 12 mai, l'ordre de neutraliser Chanet, en creusant des fossés, est donné. Mais avant le commencement des travaux, dans la nuit du 19 au 20 mai 1943 à deux heures du matin, un nouvel avion semblable au précédent atterrit sur Chanet. A partir du 31 mai, un détachement allemand de 22 hommes est cantonné à la ferme du Fraisse pour assurer la surveillance.
L'approche présumée du jour J conduit les cadres de l'Armée secrète (AS) à organiser, le 30 août 1943, une réunion chez Olivier de Framond à Marvejols, pour confronter les dispositions prises ou à prendre dans les différents secteurs du département. Serge Wourgaft dit "Didier" y représente Florac. Suite à l'intervention de la Gestapo de Montpellier, cinq participants sont arrêtés mais Wourgaft passe à travers les mailles.
Le 31 octobre 1943, la police allemande arrête à Florac, Marceau Farelle et Serge Wourgaft. Ce dernier est porteur d'une copie d'un rapport de Rispoli, commissaire de police des Renseignements généraux (RG), établi le 18 septembre sur la reconstitution du Parti communiste à Saint-Privat-de-Vallongue2. Copie obtenue par le service de Noyautage des administrations publiques (NAP) de la sous-préfecture de Florac où la Résistance compte un élément actif, Suzette Agulhon. Les responsabilités de Wourgaft dans l'organisation départementale de la Résistance ne sont pas décelées. Il est déporté à Buchenwald et rentrera en France à la libération des camps. Quant au malheureux Farelle, il est amené à Nîmes et torturé à mort. Pour couvrir son forfait, la Gestapo transporte Marceau Farelle à l'hôpital et monte un simulacre de suicide qui ne trompe personne. La population de Florac assiste, digne et silencieuse, à ses obsèques, malgré la présence des agents des RG. Suzette Agulhon est arrêtée le 18 novembre 1943. Interrogée à Montpellier, elle est par la suite internée au camp de Brens dans le Tarn, puis transférée au camp de Gurs, d'où elle s'évade. En octobre 1944, elle rejoint Florac où elle peut reprendre sa fonction à la sous-préfecture.
Le réseau AS , sous la responsabilité de Maurice Tour, contrôleur des postes à Florac, qui succède à Serge Wourgaft, couvre tout l'arrondissement. De fréquentes réunions ont lieu à l'Hôtel Nogaret à Jalcreste qui devient le poste de commandement de la région.
Le 28 février 1944, Marty, intendant régional de police à Montpellier, informé qu'Emile Peytavin dit "Ernest", chef militaire de la Résistance lozérienne, doit y rencontrer ce jour-là François Rouan dit "Montaigne" et Antonin Combarmond dit "Mistral", décide d'intervenir avec un groupe de GMR. Il y trouve une trentaine de SS qui l'ont précédé. Les propriétaires, monsieur et madame Nogaret, et le garde forestier Élie Désiré, leur futur gendre, sont interrogés et malmenés. A l'arrivée du car Mende-Alès, les voyageurs sont contrôlés. Parmi eux se trouvent Emile Peytavin dit "Ernest" et Jean Mazel son adjoint. Après un interrogatoire et de vaines menaces, les voyageurs regagnent leur car qui continue vers Alès. Au retour, Marty se rend à la perception du Collet de Dèze où travaille Jean Huc dit "Francis". Ce dernier échappe de peu à l'arrestation.
Le même jour, dès l'aube, une compagnie allemande investit le village de Cassagnas pour arrêter Salomon Grumbach et sa femme, mais le couple israélite, averti, s'est réfugié ailleurs. A dix heures, la gendarmerie de Florac signale par téléphone : " Un détachement armé de troupes d'occupation se trouve à la sortie sud de Florac - vingt véhicules environ dont plusieurs camions blindés - un poste de TSF installé dans un champ. Effectifs environ une centaine d'hommes. On pense que ce détachement est arrivé à Florac entre cinq heures trente et six heures." Au cours de la journée, la Gestapo arrête Henri Bourrillon à Mende, Max Roy et Gaston Sarrus à Marvejols. Le lendemain Maurice Tour est arrêté sur son lieu de travail à Florac. Ils sont tous déportés.
Le 1er mai 1944, une réunion des résistants floracois se tient au Café Dides, en présence de Jean Huc dit "Francis", responsable des MUR pour l'arrondissement de Florac. La Milice patriotique est constituée avec à sa tête Auguste Augland et son adjoint Camille Boude.
Le 26 mai 1944, dans l'après-midi, le maquis Bir Hakeim s'installe à La Borie commune de La Parade. Le lendemain matin le brigadier de gendarmerie de Meyrueis transmet à son lieutenant à Florac, Charles Sorrant, le message codé qui est transmis à Mende puis au préfet qui le livre aux Allemands. Le 28 mai au matin, le maquis Bir Hakeim est cerné et attaqué. Trente-quatre maquisards sont tués, vingt-sept prisonniers emmenés à Mende sont fusillés le lendemain à La Tourette, parmi eux Louis Dides de Florac.
Le 6 juin 1944, à l'annonce du débarquement des Alliés en Normandie, les résistants manifestent leur joie sur l'Esplanade.
Le 9 juin, la Gestapo arrête le docteur Paul Maury, maire de Florac depuis 1935. Écroué à Mende, il est ensuite déporté.
Dans la région de Florac, grâce aux dispositions techniques prises par Jean Chalier permettant les liaisons téléphoniques entre Florac, le Pont de Montvert, Vialas et Le Collet de Dèze, les divers maquis peuvent aisément communiquer entre eux avec l'aide des opératrices des PTT.
Les FFI tentent de perturber les déplacements des troupes d'Occupation et l'axe routier Mende - Florac - Alès fait l'objet de barrages mobiles. En juillet, les FTP établissent un barrage permanent entre Saint Julien d'Arpaon et La Salle Prunet. Dans la descente de Montmirat, les rochers en surplomb sont minés et un poste de garde prévu au Rocher Percé.
Le 3 août, les FTP accrochent une colonne allemande à la sortie de Florac. Un civil, Samuel Jeanjean, est tué, Jean Dides est blessé mais se sauve. Cette tentative de liaison des troupes d'Occupation avec Alès est la dernière.
Au cours du mois d'août 1944, la Résistance récupère sur le Mont Lozère, près du village de Racoules, des Arméniens déserteurs de la garnison de Mende et les affecte au barrage du Rocher Percé. Les FTPF contrôlent l'ensemble du pays cévenol, de Vialas et du Collet de Dèze à Florac.
En plus de l'aide aux maquisards, la Milice patriotique, née de l'organisation des résistants sédentaires, s'occupe de la sécurité, du contrôle de la production et de la circulation des biens, de la lutte contre le marché noir et de la police. Marcel Privat et Louis Rochette en sont les responsables administratifs avec Henri Couderc, Georges Espérandieu et André Meissonnier. Quelques collaborateurs sont arrêtés : le docteur Gosse et le forain Valès dirigés sur le camp de Masméjean, sont fusillés, l'avoué Chardenoux, vu son âge, est relâché.
Un rassemblement des Milices patriotiques a lieu à Florac le 1er octobre 1944. L'activité de la Milice patriotique continue jusqu'au 29 septembre, date de la désignation de Marcel Privat comme maire de Florac par le Comité local de Libération (CLL).
De son côté, le 22 août 1944, Jean Huc dit "Francis", responsable MUR du secteur, s'installe à la sous-préfecture, à la place du sous-préfet Guy Richelet, suspendu à compter de cette date. Jean Huc obtient, le 1er avril 1949, sa mutation pour Blaye (Gironde).
02/09/2013
Source : Aeri Lozère
Lien : La résistance en Lozère