Me voilà de retour au domicile, j'ai donc un peu plus de temps pour vous donner quelques explications...
Au passage, je remercie "vapeur65" d'avoir abordé le sujet. Un "anonyme" qui publie les photos d'un "ami", c'est du lourd !

J'ai toujours apprécié les "prises de positions" de certains sous couvert d'un pseudo... Le départ de ces locomotives n'était pas un secret, cela s'est fait à la vue de tous, même de la presse, donc pas de révélations à ce sujet. Toutes les personnes du "milieu" connaissaient l'affaire en cours. Bref...
Donc, étant assez bien placé pour connaître tous les détails, je me permettrai de donner ici quelques explications. Je précise en préambule que je le fais à titre personnel (je signe mon post) et que mes opinions n'engagent pas l'APPEVA. Au cas où certains auraient à y redire. Voir communiqué officiel du Président de l'APPEVA en fin de post.
Je ne vais pas vous faire l'historique des 14 dernières années (ben oui, ça ne date pas d'octobre dernier cette "histoire"), j'y passera la nuit, et encore...
Les 4 locomotives précitées ont donc quitté Froissy le 1er février dernier plus de 14 ans après le décès de Jacques Pradayrol, puisque c'est bien de lui dont il s'agit. Les plus jeunes ici pourront demander au plus anciens de leur expliquer qui était Jacques et combien on se doit de respecter ce pionnier, et tant d'autres.
Durant ces 14 années, les seules relations que nous avons eu avec sa veuve l'ont été par avocats interposés. Je préciserai que nous ne sommes pas à l'origine de cette situation. Il n'est pas toujours évident de partager le loisir dévorant d'un époux, mais cela devient subitement intéressant lorsque l'aspect financier se présente.
Donc pour faire simple, au terme de 10 ans de procédure, la justice a décidé que les locomotives financées par Jacques au début de l'APPEVA étaient propriété de sa succession. Même si Jacques avait fait établir certaines factures, documents administratifs et autres au nom de l'APPEVA. Comprenne qui pourra... La position de Jacques a toujours été claire à ce sujet, et nous l'avons assez cotoyé pour le savoir (contrairement à certains donneurs de leçons), malheureusement il ne s'attendait pas à partir si tôt et ne pensait certainement pas que cela poserait problème par la suite. Que cela puisse servir de leçons à d'autre associations, malheureusement ce n'est pas la première fois que cela arrive.
Donc, les locomotives ont été vendues par la "succession Pradayrol" (veuve et enfants) et elles ont quitté Froissy, puisque poussant le vice jusqu'au bout, il ne nous a jamais été donné la possibilité de nous porter acquéreur.
On notera au passage que ces locomotives sont toutes classées Monuments Historiques, ce qui n'a pas empéché la succession de tenter de les vendre à l'étranger pour en tirer certainement un meilleur prix. Ce qui est formellement interdit par la loi. Il y a donc eu intervention du Ministère de la Culture pour un rappel à l'ordre.
Comme le souligne déjà Hektor, via les diverses impots que nous payons, votre argent (subvention du Ministère de la Culture) et le mien entres autres (subventions du Conseil Général de la Somme) a servi à enrichir une héritière et ses enfants. On appréciera...
Pour ce qui est de l'article du Courrier Picard, il est toujours dangereux de prendre pour argent comptant les déclarations d'une journaliste qui ne connait pas le sujet mais qui aime faire du sensationnel...
Nous n'avons jamais affublé M. Mourot du qualificatif de "Monstre", c'est lui qui le dit. Encore un peu on le plaindrait... Il a acheté ces locomotives en toute légalité, c'est son droit.
Quant aux "robinetteries ou médailles" (ils parlaient des plaques constructeur) que nous aurions retirés, je précise que certaines pièces, non présentes lors de la préservation des locomotives et que nous avions monté en vue de leur remise en service ont bien évidemment été démonté avant le départ des locomotives. Aucune "animosité" la dedans... Imaginez que vous prétiez des pièces à un ami pour remettre en route une voiture et qu'il vende ensuite cette voiture 90 fois son prix initial (oui, oui 90 fois, c'est bien la plus value faite sur une des machines) et empoche tout le bénéfice grace aux pièces que vous avez fourni... Je pense que vous n'apprécieriez pas..
Ceci étant, des travaux importants avaient été effectués sur 3 de ces locos depuis 40 ans (grâce aux subventions pré-citées et à des centaines d'heures de bénévolat...) et les nouveaux propriétaires en garde tout le bénéfice. J'espère au moins que les nouveaux acquéreurs feront bon usage de ces locomotives et les entretiendront et les présenteront comme nous l'avons fait depuis toutes ces années.
Donc ne nous trompons pas de victimes dans cette affaire.
Pour conclure je préciserai que nous ne sommes pas des collectionneurs, nous préservons du matériel. Le but n'est pas d'en avoir plus que machin ou bidule, mais bien de préserver le patrimoine. Tout cela ne changera rien à nos activités, il y a encore des travaux en cours et du matériel à restaurer pour quelques décennies, mais ce qui me gène le plus au final (en plus de l'aspect financier expliqué plus haut), ce n'est pas le fait que nous ayons 4 locos en moins (locos non en service d'ailleurs), mais que comme le dit Hektor, ces locomotives avaient tout leur place à Froissy au sens du Patrimoine et c'est bien pour cela qu'elle avaient été classées. Mettre un château de la Loire en Provence n'a pas de sens. Et 3 de ces locomotives étaient de plus présentées dans notre musée des C.F. à voie étroite, visible du public et jouaient donc leur rôle de témoins du passé.
Sur ce sujet, ni le Ministère de la Culture, ni le Conseil Général n'ont bougés, ils n'en ont tout simplement pas la possibilité !
Pour en revenir à Jacques, je regrette également cette issue qui est bien loin de ce qu'il a voulu faire. Il n'y a pas de mérite à bafouer la mémoire d'une personne disparue. Sans des personnes comme Jacques, nous n'aurions aujourd'hui aucune loco à faire rouler ! Cela demande un minimum de respect...
Je vous assure j'ai fait court...
David BLONDIN
Communiqué du Président de l'APPEVA :Ce départ fut pour nous l'occasion d'avoir une pensée émue pour Jacques Pradayrol qui a créé le CFCD et sauvé ces locomotives pour qu'elles y roulent, pas pour enrichir ses héritiers.
Nous gardons pour nous le mauvais souvenir de ceux (et ils se reconnaîtront) qui sont allés présenter leurs condoléances et leurs offres à sa veuve...il y a presque 15 ans !