Métriques au Liban

[Tirefond]

Pour les civils, ce trajet n'a en effet jamais été possible mais reste à savoir si militairement il y a eu de tels mouvements (transit de trains internationaux au Liban) entre 1942 et 1945. Il existe dans tous les cas des photos de locomotives egyptiennes à Beyrouth...

Effectivement il y eut certainement des trains de personnel militaire. Le cliché suivant est un début de preuve. Nous sommes à la frontière palestino-libanaise à l'époque de la photo, au Rosh Hanikra, en hébreu, Ras en Naqoura, en arabe (J'en ai un peu parlé page 2). La vue est prise en direction de la Palestine, au sommet du massif marquant la frontière.

Origine cliché ci-dessus...

Le même site de nos jours.

Cliché Bar Lévy.

Nous voici presque au pied de la montagne, traversée par le tunnel ferroviaire, côté israélien.

Deux clichés de l'entrée du tunnel, de mauvaise qualité (petites vignettes...) :

583 - NBT Frontière libano-israélienne Rosh Hanikra - Copie.jpg (32.02 Kio) Vu 5270 fois

584 - NBT Rosh Hanikra - Copie.jpg (49.55 Kio) Vu 5270 fois

L'entrée du tunnel côté israélien, de nos jours.

Fronton du tunnel construit par la 46ème compagnie du South African Engineers Corps en 1942, si je ne me trompe pas.

Je n'ai pas trouvé de photos côté libanais. On trouve sur Google Earth, par endroit, le tracé de la ligne au plus près de la côte. Quelques kilomètres après la frontière on trouve le site de la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) chargée de surveiller la frontière israëlo-libanaise depuis 1978. Le tracé de la ligne est ici parallèle à la route (flèche jaune) et traverse le camp.

Naqoura - Camp FINUL

Naqoura - Camp FINUL - En regardant vers le nord et Beyrouth.

Attention ! Ce n'est pas (que) de la VN !
J'ai lu que la construction de la ligne avait été effectuée par la pose d'une voie de 1,05 depuis Haïfa, terminus de la ligne venant de Deraa (Syrie) par la vallée du Yarmouk. Elle fut transformée en VN à la fin des travaux...

Vivement la fin de la guerre, de toutes les guerres...

Ben oui, mais par les temps qui courent, cela ressemble beaucoup à un voeu pieu...
A suivre

[Tirefond]

En profitant de cette petite "combine" sur l'écartement on va rapidement remonter à Beyrouth en suivant la côte et le tracé, sur cette carte de 1943 :

De Naqoura à Rachidiyé la ligne suit la côte au plus près.

Un exemple :

endroit inconnu - auteur inconnu

De Rachidiyé au nord de l'embouchure du Litani, en passant par Tyr (Sour).

En passant par Tyr, on remarque la traversée par la ligne de l'hippodrome romain, "PN" photographié par Tkautzor dans son rapport dont il a indiqué le lien un peu plus haut. Ces photos récentes complètent magnifiquement ce fil.

Google earth

Au nord de Tyr le pont sur le fleuve Litani n'existe plus, victime des conflits avec Israël, le dernier datant de 2006.
Voici la voie en bord de mer. Je glisse cette photo là mais, l'endroit n'étant pas repéré, j'ai un doute quant à sa localisation. Vu le travelage béton moderne il se pourrait bien qu'elle soit prise au nord, entre Beyrouth et Tripoli, plutôt qu'au sud.

Auteur inconnu

Toujours notre carte de 1943 qui nous amène juste au sud de Sidon (Saïda).

Photo localisée à proximité de Sidon. Auteur inconnu.

Plan d'aménagement de Sidon par l'IFPO, je crois, avec la gare NBT en bas à gauche.

C'est le moment d'aller faire un tour sur le port, voir le château croisé bâti en son milieu, et appelé "le château de la mer".

L'invasion israélienne de 1982 n'a pas épargné la ligne...

Endroit inconnu mais certainement au sud de Beyrouth. Auteur inconnu. Photo tirée d'un site sur la guerre libanaise.

A suivre

[monplaisir]

Une photo avec des rails DC! Surprenant!

[Tirefond]

Une photo avec des rails DC! Surprenant!

Je ne suis pas très sur que ce soit du rail DC. Théoriquement la voie date de 1942. Les Alliés qui l'ont construite connaissaient-il le rail DC ?
*************************
A Sidon il ne reste pratiquement aucune trace du terminal de la célèbre TAPLINE (célèbre en tout cas dans les années 50 à 70 pour être le pipe-line le plus court permettant l'évacuation du pétrole irakien vers l'Europe). Il n'a pas non plus survécu aux conflits de cette région. Il aurait arrêté de fonctionner en 1976.
En l'absence d'une carte aussi précise que la précédente, en voici une pour situer notre trajet de retour vers Beyrouth.

A vrai dire il n'y a pas beaucoup de surprise. Construite en vitesse et en pleine guerre la ligne longe la côte le plus possible en évitant les agglomérations. A l'époque tout au moins, car maintenant son tracé est souvent noyé dans les maisons.
En vertu du principe selon lequel il n'y a guère de ligne droite dans la nature, on peut, de loin en loin suivre son tracé grâce à Google Earth.

Ainsi, le tracé évite Sidon puis se rapproche à nouveau de la côte. Vue Google Earth.

L'ovale jaune de la photo précédente est agrandi ci-dessous :

Au grossissement on y remarque ce qu'il me semble être deux files de rails subsistantes. Ce pourrait (conditionnel...) également être le lieu de prise de vue du cliché de la voie sur la plage, balayée par la mer, montré plus haut et situé "à proximité de Saïda". Vue Google Earth.

Quelques kilomètres plus au nord nous arrivons à Jieh dont le cap abritait une centrale électrique. Bien abimée par le conflit israélo-libanais de 2006 elle a été remplacée par un navire-centrale électrique ancré le long de la côte.

Vue Google Earth.

Dans le cercle du bas on observe ce qui ressemble à des rames de wagons abandonnés (voir le rapport de Tkautzor).

Wagons réservoirs sous les flèches ? Vue Google Earth.

Dans le cercle du haut on remarque le pont ferroviaire, flèche jaune.

Navire-Centrale électrique à droite, flèche blanche. Vue Google Earth.

L""Orhan Bey", navire-centrale électrique louée à la Sté turque "Karadeniz Powership" depuis 2013. Un deuxième, le "Fatmagül Sultan" est basé à Zouk dans la banlieue de Beyrouth. Cliché journal "L'Orient Le Jour".

Je glisse ici cette photo dont la localisation et l'auteur me sont inconnus. Ca peut être avant ou après Jieh, où ailleurs....

(Mauvaise photo, désolé, c'était une petite vignette) L'état de la voie n'est pas incompatible avec la partie sud du NBT puisqu'elle fut exploitée, pour desservir Jieh justement, jusqu'aux années de la guerre (1983). Voir tkautzor page 5, le 3/02/2015 à 20h 45.

On approche de la ville de Damour. Voici le pont sur la rivière Damour.

Vue Google Earth.

Une autre vue du pont ferroviaire, dont il manque une travée, et du tracé de la ligne.
Le camp militaire situé à côté de ce pont est un camp du génie français chargé de remplacer la travée du pont autoroutier détruite lors du conflit israélo-libanais de 2006. Les éléments du pont Bailey sont stockés dans l'enceinte du camp, avant montage. La photo ci-dessous est tirée de la relation de la cérémonie d'inauguration de ce pont où était présent un ministre français.

Cliché ambassade de France.

[Tirefond]

Les environs de Damour sont (étaient ?) couverts de bananeraies. Le paysage, d'un naturel plutôt sec, devenait très agréablement verdoyant.
Si vous avez un moment, montez donc jusqu'au château de Beiteddine, ce n'est pas loin, 25 km. Bon, c'est vrai, 25 km de route montagneuse au Liban, c'est une petite heure de trajet...

Il n'y a que quelques kilomètres entre Damour et la banlieue sud de Beyrouth que l'on pénètre par Khaldé où se trouve l'aéroport international Beyrouth-Rafic Hariri. On devine vaguement le tracé le long de la côte, maintenant fréquemment occupé par des hôtels, semble-t-il, tracé qui quitte la côte en direction du quartier de Furn al Chebak. J'ai renoncé à essayer de suivre le tracé dans les quartiers sud, ceux-ci ayant connu une urbanisation galopante suite aux différents conflits qui ont chassé vers Beyrouth les habitants du Sud-Liban.
La photo suivante montre la ligne vraisemblablement à proximité de l'aéroport international où les américains de la force multinationale étaient basés lors de leur présence de 1982 à 1983.

Il s'agit d'une patrouille des Marines américains. Photo datée du 8/2/84, mois du retrait américain du Liban (et de l'ensemble de la force multinationale dont les Français). La voie ferrée est en piteux état.

On arrive maintenant à Furn al Chebak, la grande gare et le dépôt NBT de Beyrouth. Je ne m'attarde pas, on en a déjà parlé page 7, au départ de notre ballade sur le DHP. De plus Tkautzor en parle très bien dans son récent rapport (lien en page 19).
Je me pose toutefois une question : le NBT possédait-il une gare digne de ce nom, avec BV, à Furn el Chebak ? On en entend parler nulle part...
Je ne résiste toutefois pas à montrer cette photo de 1960 :

Et l'on retrouve la VE...(ouf ! me suis pas fait censuré...)
On se souvient que c'est à partir de Furn el Chebak, un peu après en vérité, que la VN et la VE s'imbriquent pour desservir de concert le port de de Beyrouth.
Voici deux photos trouvées depuis notre précédent passage, prises vraisemblablement à Achrafieh, en route pour la gare de Mar Mickaël.

Cliché Changiz M Varzi.

Cliché Sarah Lili Yassine

Nous repassons également, je crois, sous le pont de la rue du Fleuve au moment où passe un train...

Désolé, mauvaise qualité, mais la photo était très, très petite et il m'a été impossible de l'agrandir davantage. Auteur inconnu

613 - be9b08a3196e953ca2b5a745fc703a78 - Copie.jpg (43.46 Kio) Vu 4887 fois

Et nous voilà revenu en gare de Mar Mickaël dont je vais montrer quelques photos, découvertes depuis le début de cette histoire.
Tout d'abord la 031 T SLM n° 10 :

coll. Pérève.

Puis un réservoir d'eau.

Une époque évanouie...1900

Plus proche, mais déjà loin également...

[YVES]

Bravo, toujours aussi instructif !

[Miltrain]

Bravo pour ces recherches !

[Tirefond]

Ce n'est ni la première ni la dernière annonce de ce genre...
Les commentaires dessous sont emprunts de bon sens, notamment concernant l'utilité d'une ligne côtière moderne...
http://www.lorientlejour.com/article/10 ... ails-.html

[Tirefond]

Puisque nous sommes revenus à Mar Mickaël profitons-en pour admirer quelques clichés pas vraiment originaux, mais dispersés, que je rassemble ici :

Mar Mickaël, la remise à machines - 1966 - Cliché Craig Miller.

Mar Mickaël, toujours la remise (?). Noter les 4 files de rail - 2002 - Cliché Borre Ludvigsen.

Mar Mickaël, la halle à marchandise - Doc. AFAC Liban.

On se souvient qu'en 1895, à la mise en exploitation de la ligne, les ateliers principaux étaient situés à Damas et qu'un petit atelier était en construction à Mar Mickaël pour l'entretien des locos à crémaillère qui étaient limitées au parcours Beyrouth-Zhalé (les grands ateliers de Rayack ne semblent apparaitre qu'à l'ouverture de la VN vers Homs, Alep).
Voici ces ateliers :

Doc. AFAC Liban.

Nous allons maintenant nous intéresser à la ligne VE, à 1,05m également, qui, depuis Mar Mickaël, desservait la côte jusqu'à Jounieh, ligne exploitée par la compagnie des "Tramways Libanais". Je n'ai pas trouvé la date exacte d'ouverture de cette ligne. Elle ne doit pas être très éloignée de celle du DHP mais, sur le plan de la gare de Mar Mickaël de 1895, l'embranchement des TL n'est pas porté.
On constate sur l'horaire de 1914 que la ligne porte bien son nom puisqu'elle possède un arrêt pratiquement tous les kilomètres de Beyrouth à Mameltein, son terminus au bout de la baie de Jounieh. On remarque aussi que le service est fourni.

Doc. Harakevet décembre 1989.

Et on remarque surtout que les TL, non seulement faisaient gare commune avec le DHP, mais encore avaient leur départ en gare portuaire du DHP.
Pour suivre la ligne des TL ça nous autorise à retourner faire un petit tour sur le port d'autant plus que j'ai trouvé d'autres cartes postales...
Voici les décisions de création du raccordement portuaire qui ouvre, selon les uns en 1903, selon les autres en 1904...

Extraits du site "Entreprises-coloniales".

Re-voici le plan du port et de la ligne en 1936.

Et re-voici la gare DHP sous un angle inconnu.

Une vue du port, sous un autre angle également, avec la gare DHP dissimulée, sous la flèche. A gauche, dans l'ombre, derrière la cheminée du navire, rame de wagons. Vu les navires on doit être dans les années 20-30.

Depuis la gare DHP on va remonter tranquillement vers Mar Mickaël.
A suivre,

[YVES]

J'étais justement en train de consulter la mise à jour du sujet sur Internationalsteam :
http://www.internationalsteam.co.uk/tra ... anon01.htm

[Tirefond]

Nous quittons les voies de quai, flèche 1 de la carte précédente. En bas à droite du cliché, l'angle formé par la voie ferrée avec la côte me le laisse penser. On voit la ligne suivre la côte au plus près passant même sous certains immeubles. Au fond à gauche je crois deviner le viaduc du bord de mer supportant la ligne avant le tunnel qui hisse la voie vers Mar Mickaël.
L'horaire montré plus haut nous apprend qu'il existait un arrêt appelé Medawar, du nom du quartier. On remarque qu'il ne semble desservi que par les TL puisqu'il n'est pas porté sur l'horaire du DHP. Il est donc situé sur cette portion de ligne mais je n'en ai pas trouvé trace sur les CPA.

Qualité moins que moyenne mais cliché rare, je crois.

Le nom du quartier porté sur la carte est, je crois, mal orthographié. Il s'agit du quartier Sursock, du nom du mécène culturel Moussa Sursock, d'origine grecque, qui fit bâtir en 1850, sur ce versant de la colline d'Achrafieh, le palais qui porte son nom et qui a survécu à la guerre du Liban.

Le palais Sursock.

La famille, en la personne de Mme Yvonne Cochrane née Sursock, l'habite toujours et s'occupe de sauvegarder, autant que faire se peut, le patrimoine architectural et culturel libanais. La rue qui porte le nom de Sursock abrite également le musée d'art moderne Nicolas Sursock bâti en 1912. On se rappelle que c'est également un Sursock qui construisit le Grand Hotel-Casino de Sofar en 1892, dont j'ai parlé quand on est passé devant (page 9) et qui, lui, a été ravagé par la guerre.

On aborde ensuite la partie de la ligne sur viaduc, flèche 2 de la carte. Cette photo est déjà montrée mais elle retrouve bien sa place ici...

...d'autant plus que, vue dans l'autre sens, depuis l'entrée du tunnel je pense, flèche 3 de la carte, on reconnait l'emplacement où est prise la photo précédente.

Approchons nous :

Nous reconnaissons alors, juste derrière la locomotive, l'immeuble figurant sur la droite du cliché colorisé précédant.

Même cliché surplombant l'entrée du tunnel, colorisé.

La vue suivante, flèche 4 de la carte, prise avec beaucoup de recul, permet de deviner le tracé de la ligne à la sortie du tunnel en direction de Mar Mickaël, sur la gauche du cliché. La flèche indique le dépôt de tramway. La carte (géographique) ne laisse guère de doute sur l'emplacement du tracé porté sur cette CPA .

L'ensemble de ces cartes date des années 1910 ou 1920 car l'extension du port de Beyrouth, portée en pointillé sur la carte, a bouleversé ce charmant secteur qui a été entièrement remblayé. Les plages ont été supprimées et, si l'on se fit aux cartes plus récentes, le tracé de la voie ferrée a été lui même modifié, devenant rectiligne du port au tunnel, parallèlement à un nouveau boulevard routier desservant les bassins portuaires nouvellement créés.

Nous voici une nouvelle fois revenus à Mar Mickaël avec un plan daté de 1896. Mais, si le départ de la ligne vers le port, à gauche, est porté, il n'y a pas trace de la ligne des TL. Les ateliers attenant à la remise ne sont pas non plus indiqués.

C'est vrai que, 20 ans plus tard :

Je n'ai pas trouvé trace de la reconstruction mais elle eut lieu puisque sur cette carte de 1936 on remarque la ligne des TL se détachant de Mar Mickaël. On remarque également un embranchement militaire, orienté vers le port, pour le camp Saint Michel situé en bordure de la gare et également, immédiatement après le pont sur le fleuve, un embranchement greffé sur les TL et se dirigeant vers les réservoirs de carburant.
On en reparlera.

Beyrouth - Gare Mar Mickaël 1936.

A suivre...

[Tirefond]

Avant de continuer vers Jounié (ou Djounieh ou Djounié, selon la transcription), je vais m'attarder encore un peu sur le raccordement portuaire, "tronc commun" pour le DHP et les TL. Certains vont penser que je fais une fixation sur ces malheureux 3km de ligne mais il y a quelques raisons : j'ai retrouvé, depuis mon précédent passage, plusieurs CPA qui méritent, selon moi, d'être montrées; c'est un endroit de Beyrouth qui a totalement disparu, de même que le tracé primitif de la ligne, et ce depuis les années 30; c'est aussi l'une des raisons d'être du chemin de fer Beyrouth-Damas puisqu'il comptait bâtir sa prospérité sur le trafic portuaire.
Ceci dit, voici l'évolution du port de Beyrouth à travers, entre autres, les plans de l'Institut Français du Proche-Orient :

Beyrouth - Le port en 1903 à l'ouverture du raccordement portuaire. Plan IFPO.

Beyrouth - Le port en 1938 - 1ère phase d'agrandissement. Plan IFPO.

La flèche rouge de la carte indique à peu près l'emplacement de la belle villa sur arcades sous laquelle passe la ligne, villa que l'on voit sur le cliché suivant que je remets à nouveau.

C'est, je pense, cette villa que l'on remarque au premier plan du cliché suivant, avec sa sympathique terrasse ouvrant sur la mer. L'opérateur aurait légèrement visé sur la droite on aurait vu la voie ferrée...
Mais le charme du site est en train des disparaitre : les travaux de remblaiement de la baie pour agrandir le port ont commencé, avec l'aide du chemin de fer dont on aperçoit une voie de chantier qui semble tout à fait à 1,05m. On doit être vers 1935.

Le Café du bord de mer dont on devine l'enseigne juste au dessus de la tonnelle de la villa n'a plus longtemps à vivre...

En agrandissant la photo il me semble apercevoir l'entrée du tunnel vers Mar Mickaël, dans le cercle jaune. Par rapport aux cartes de l'endroit cet emplacement me parait tout à fait convenir car le grand pignon blanc au dessus pourrait être l'usine électrique se trouvant juste derrière le dépôt des tramways.

Voici le nouveau port. La voie ferrée d'origine, invisible, passe à mon avis au pied de la petite falaise où se trouve l'opérateur. Tout le paysage est bouleversé et pourtant on ne doit pas être très loin de la villa que l'on voyait tout à l'heure.

On remarque, au bas du plan suivant, que la ligne portuaire est maintenant rectiligne.

Beyrouth - Le port en 1956 avec la prévision d'une nouvelle phase d'agrandissement. Plan IFPO.

Beyrouth - Le port et ses voies ferrées en 1974. Plan IFPO.

Revenons un peu aux "Tramways Libanais" qui sont repris par le DHP en 1931.

Voici maintenant, sur une carte récente, ce qu'était la traversée de Beyrouth par les TL.

1. La ligne rectiligne le long du nouveau port;
- Dans le polygone, la "montée" vers Mar Mickaël avec les entrées du tunnel dans les cercles jaunes;
2. La station "Saint Michel";
3. Le DHP vers Damas;
4. Le tracé des TL sous forme d'une rue qui franchit la "rivière de Beyrouth".

A suivre...

[Tirefond]

Nous voici donc au franchissement de la Rivière de Beyrouth. Nous sommes au flanc de la colline d'Achrafieh et, au premier plan, on remarque la ligne DHP. La direction de Damas est sur la droite. Au deuxième plan, sur la droite, on remarque la rivière qui divague dans la plaine et se trouve franchie par le pont de la route de Tripoli. La rivière divague tellement que de nombreuses arches sont nécessaires pour la franchir.

Maintenant, en prenant son temps pour regarder sur la gauche, avant la mer, on découvre ça :

Hé oui ! Ce pont à treillis est bien celui des TL. Je sais, le zoom n'arrange pas la mauvaise qualité de l'image de départ mais on fait avec ce qu'on trouve...

648 - 4101_001.jpg (59.69 Kio) Vu 4071 fois

Ce n'est pas un petit pont. On compte au moins 4 travées métalliques, peut être même, rive droite, prolongées d'un viaduc d'accès en maçonnerie. Il me semble en voir les arches.
Voici, de nos jours, l'emplacement approximatif du pont des TL qui, bien sur, n'existe plus. Le cliché doit être pris depuis ce pont qui franchit la rivière canalisée. La mer est dans le dos du photographe.

Le paysage a un peu changé...

C'est juste après ce pont que la carte de 1936 montre un embranchement. Voici son utilité :

Extrait du site "entreprises coloniales".

Il semble donc que les TL possédait un trafic marchandise alors que sa desserte semblait davantage orientée "banlieue".
Il est bien difficile de trouver des CPA des TL avant la mise à voie normale de 1942. Voici néanmoins son tracé à partir de Beyrouth qui, ici, n'est pas bien difficile à suivre. En effet il suit jusqu'à l'embouchure du Fleuve du Chien (Nahr el Kelb) ce qui devait être la route de Tripoli et qui est maintenant la route côtière (Sea side road).

google earth.

L'emplacement du pont sur la rivière de Beyrouth est repéré par un cercle bleu. A Dora la ligne VN, en rouge, provenant de Furn El Chebak, rattrape le tracé TL dont elle va prendre la place (1942). Les installations pétrolières sont toujours présentes et bien repérables, sous forme de points blancs.

Voici une tentative de reconstitution du tracé sur un cliché très ancien alors que la ville de Beyrouth se contente de descendre vers son port.

Pour fixer les idées voici une carte de la côte au nord de Beyrouth, où est représentée la ligne que nous suivrons dans sa version VE jusqu'à Mameltein, c'est à dire jusqu'au Casino du Liban.

De plus près voici le trajet Dora - Antélias où j'ai ajouté approximativement les arrêts mentionnés sur l'horaire.

Puis voici le trajet Antélias - Nahr el Kelb.

Bon, je sais ce que vous allez me dire : c'est bien beau tout ça mais il y a beaucoup de cartes et pas beaucoup de trains !! J'en conviens. J'en suis moi-même un peu désappointé. Les TL n'ont apparemment pas bénéficié de l'attention des pionniers de la pellicule....On va un peu arranger ça sur la fin du trajet. En attendant, descendez donc à l'arrêt du Nhar el Kelb et allez faire un tour à la grotte de Jeita, très jolie, découverte en 1836 et pas encore tout à fait finie d'explorer, semble-t-il. Elle est déjà bien aménagée pour la visite. Je ne mets pas de photo, tout est sous copyright de la société d'exploitation, mais il est facile de la trouver grâce à votre moteur de recherche préféré.
Et aussi vous pourrez prendre la télécabine qui y mène...
Le recensement des transports guidés au Liban ne serait pas complet sans celui-ci !

Télécabine de la grotte de Jeita - Wikicommons licence libre.

A suivre...

[Tirefond]

L'embouchure du Fleuve du Chien est l'un des sites les plus connus du Liban. Emblématique il a vu passer au long des siècles, entre le nord et le sud du pays, tout le commerce terrestre, les armées des envahisseurs et celles des libérateurs ainsi que tous les voyageurs allant ou revenant de la Palestine (Jérusalem...) vers l'Anatolie.
La difficulté du passage entre mer, montagne et franchissement du fleuve a donné lieu à la création d'une route en corniche et à plusieurs ponts : le romain, le contemporain (au moins deux ponts successifs), le ferroviaire et, aujourd'hui, l'autoroutier. La vue suivante, déjà publiée, montre l'ensemble du site et sa difficulté.

Années 20 ou 30. Au fond, où le cours du fleuve est plus étroit, le pont romain, puis le pont contemporain et, le plus près de l'embouchure, le ferroviaire.

Contrairement au reste de la ligne des TL cet endroit a été abondamment photographié. Voici une première série de photos avec le premier pont routier contemporain à cinq arches.

La voie routière est en mauvais état. La voie ferrée semble toute récente : le ballast ne recouvre pas les traverses. Au fond à droite, le pont romain.

La voie routière est en excellent état. La voie ferrée est maintenant correctement ballastée.

On remarque que le site est couru : quelques belles villas à terrasse se sont installées le long du fleuve.

On remarque qu'aussitôt après le point particulier représenté par le franchissement du fleuve par un pont, la ligne rejoint l'accotement de la route en vertu, vraisemblablement, de son statut administratif de "tramway". Je n'ai pas de lumière sur le statut particulier des "Tramways Libanais" mais ça me paraît vraisemblable.
Il est possible que l'arrêt Nahr el Kelb se trouve à la rencontre de la route car, de ce côté du fleuve, il n'y a guère de place, la falaise étant abrupte.

Voici maintenant une autre série de photos avec le nouveau pont à trois arches.

A suivre...

[Tirefond]

Continuons...

Ah ! un train, enfin !

Et maintenant, le massacre du site...

Dans mon message du 17 décembre 2012 à 23h 55, page 3, je vous proposais une vidéo de 1930 sur Beyrouth et sa région (qui est toujours en ligne) où, miraculeusement, apparaissait un train dans ce site. J'en ai tiré ces copies d'écran d'un convoi se dirigeant vers Beyrouth.

Voici une 030 T Saint Léonard des années 1880, où l'on peut retrouver une ressemblance avec la petite loco des trois vues ci-dessus à condition de la réduire en largeur, en hauteur et en longueur !!! C'est en effet une St Léonard espagnol à voie large !

Je n'en ai pas trouvé de métrique. Si quelqu'un a ça en magasin elle sera bienvenue.
A suivre...