Continuons sur cette liaison entre les dépôts de St Hubert et de Reinange.
Après le garage évitement sis le long du côté est de la voie normale, la voie de 60 obliquait vers l'est
et devait se dédoubler pour franchir la Moselle.
Les militaires avaient pour cela opté pour deux ponts identiques espacés de quelques centaines de mètres.
Les deux branches devaient franchir d'abord la route nationale 53 reliant Metz à Thionville avant d'atteindre
leur pont respectif. Ces franchissements de route étaient semble t-il standardisés et utilisaient non pas une
voie à contre-rail mais du rail à gorge comme les tramways, mais à l'échelle de la voie de 60.
Plan fourni par M. Lagrange.
Les ponts ont été construits au tout début des années 30 et comportaient chacun une chaussée pour véhicules
et une pour la voie de 60 bien séparées. Ils étaient du type suspendu en béton. Il y en a toujours des
semblables dans cette région.
Voici celui que je pense être le pont aval en construction. La voie que l'on voit en bas à gauche de la
photo est celle des tracteurs de péniche sur la berge ouest de la Moselle.
Photo fournie par M. Lagrange.
Une vue sur les tabliers montrant la séparation de la voie routière de la voie ferroviaire. On s'aperçoit sur la
la voie de gauche que si le ballast est posé, la voie est toujours absente au moment où la photo a été prise vers
1933 si je me souviens bien.
Photo fournie par M. Lagrange.
Voici des photos aériennes prises le 22 février 1940. En zoomant, on se rend compte que les liaisons ferroviaires ne sont
toujours pas réalisées. S'il est difficile de voir si les rails sont posés sur les ponts, il est par contre facile de constater
qu'ils sont absents de leurs accès. Le PN sur la RN53 du pont aval n'est même pas ébauché en bas à gauche de la photo
ci-dessous.
Le pont aval (nord).
Photo SHD.
Le pont amont (sud).
Photo SHD.
Une photo aérienne de 1951 semble montrer que seule la jonction du pont aval ait été terminée. D'autant que le peu
de témoignages de cette époque, à prendre avec précautions, évoque le passage d'un unique train d'inauguration. Le pont
amont n'a certainement jamais connu de passage de trains. Ont distingue parfaitement l'ébauche de plateforme qui devait
rejoindre celle du pont aval qui s'arrête en pleine nature (flèches blanches).
Par contre ces deux ponts ont rempli leur rôle concernant le trafic routier.
Photo IGN.
Que sont devenus ces ponts ? L'armée française les a fait sauter le 15 juin 1940. Ils ont pour cela
utilisé les "fourneaux de mine" répartis le long des ouvrages.
Et voilà le résultat :
Remarquez que l'ont distingue bien les rails à gorge utilisés pour la jonction plateforme d'accès, culée du pont
et tablier du pont.
Photo fournie par M. Lagrange
Photo fournie par M. Lagrange
Par la suite, les allemands dégagèrent les gravats pour rétablir la navigation sur la Moselle et reconstruiront
un pont en lieu et place du pont aval. Configuration toujours en vigueur aujourd'hui.
Voici ce qui reste de l'ouvrage amont aujourd'hui :
Ce qui restait, avant destruction au milieu des années 2000, de la culée ouest du pont amont.
Un rail à gorge dépasse toujours.