Ça y est, je viens juste de finir de recâbler, non pas mes aiguillages mais mon ordi !
Donc, direction la prochaine gare, ou plutôt l'arrêt du Martray.
À la hauteur de l'extrémité ouest de la digue du Boutillon, la voie rejoint la route ; il est intéressant de remarquer que la route fait encore aujourd'hui un léger S à cet endroit, comme pour éviter le train :
Au passage, on notera ce bout de rail de 45 mm de haut, sans doute un vestige des voies étroites qui ont du être utilisées pour entretenir ou peut-être construire la digue :
Ceux-là sont bien métriques, si je peux dire, nous les avons découverts lors de notre errance, Victor le Chat et moi, donc pas "au bon endroit" :
Ensuite la voie arrive au Martray.
C'est quoi, le Martray ? C'est l'endroit le plus étroit de l'île, à peine quelques dizaines de mètres : un peu de sable (à marée basse !
), la "kollosale" digue du Martray, la route et... les marais plus bas que la mer. Endroit redoutable en cas de tempête, mon coin préféré !
...surtout par gros temps
La voie suit encore la route, et passe devant le deuxième moulin à marée restant dans l'île, du moins ses vestiges :
On notera que la piste cyclable a quitté le tracé du train près de la Davière pour le rejoindre tangentiellement dans la courbe du Martray : ça ressemble à une ancienne voie ferrée... et ça n'en est pas une
! Ce qui explique que nous nous fourvoyâmes lamentablement à Noël...
...À moins que ce soit le repas à St Martin
Puis elle se sépare de la route pour suivre à travers les marais l'antique route menant en Ars, qui avait la bonne idée, elle, d'essayer de s'éloigner de la redoutable côte sauvage
.
Ce que ne fait pas la départementale moderne, l'andouille !
Voici l'isthme au 17e siècle (la carte date, elle, de 1753). J'ai tracé en bleu le train, comme d'habitude, et en gris la route actuelle :
La redoute ou fort du Martray a été établie par Vauban (1627) pour empêcher l'envahisseur (on pensait surtout à l'Angleterre, à cette époque...) de passer d'un côté à l'autre de l'île.
Les allemands y ont rajouté une casemate, enfin plusieurs trucs en béton hérissés de barbelés et d'engins de mort, preuve que, là comme ailleurs dans l'île, Vauban avait bien choisi ses sites de défense : ils sont nombreux à avoir resservi en 1942 ! Pour l'organisation Todt, il n'y avait pas loin à faire pour décharger les wagons !!
Et voilà, nous sommes arrivés à l'arrêt du Martray.
Prochaine étape : Ars.
Mais avant, il nous faudra traverser les marais.
Et hop
!!