Bon, c'est reparti. Désolé, j'ai été un peu débordé cette semaine...
Nous allons donc quitter la Couarde pour foncer vers l'ouest. Mais avant, quelques précisions.
On répète à l'envi que l'actuelle déviation de la Couarde est implantée sur la voie, ce qui est vrai... et faux : c'est vrai au droit de l'ancienne gare, mais c'est faux pour le reste de son tracé. Allez, encore une légende urbaine qui tombe !
Voici justement une vue de 1963. La déviation est toute neuve, et le talus de la voie encore visible :
Que reste-t-il de repérable aujourd'hui ? La traversée de la déviation, qui, évidemment, n'existait pas du temps du train :
Attention en ouvrant le portail, des fois qu'un train en cacherait un autre...
...et je ne résiste pas à vous montrer cette trouvaille faite au hasard de mes recherches. Non, il ne s'agit pas du passage du Ringling Bros., Barnum & Bailey Circus en vadrouille dans l'île. Voilà une idée qui aurait été bonne pour Châtellerault ! Quoiqu'en voie métrique...
Simplement, une fois gare et voies disparues, c'était un emplacement idéal pour les cirques : grande surface, à la fois loin et près du cœur de ville, immédiatement et facilement accessible par la route.
Mais on reparlera bientôt de cirque...
On remarque au passage, entourée de rouge, la Salorge, en jaune la bascule et en bleu... la gare ? Tout faux ! Il s'agit d'un des camions du cirque.
Hop, on repart, cette fois pour la gare suivante du Feneau : c'est le seul tracé droit dans l'île sur une distance de près de 4 km ! Bientôt nous aborderons les marais, que nous commençons à longer par le sud, mais respirons encore, nous sommes à 3 mètres d'altitude !
Au passage, un des "ouvrages d'art", à la sortie de la Couarde. Après ça, on essore la pédale d'accélérateur contre le radiateur, d'autant que c'est réservé aux vélos, même si la circulation automobile y est autorisée, enfin tolérée, enfin filons vite avant de se faire prendre !
J'adore mon île en hiver !!!
Pas de problème donc pour repérer le tracé sur les cartes actuelles : là, c'est
vraiment la piste cyclable qui est implantée dessus.
On pourrait croire qu'il ne se passe rien dans ce décor un peu monotone : erreur ! Demain, je vous ferai part d'une découverte. j'en avais entendu parlé, et... j'ai trouvé
! Trouvé quoi ? Mystère. Un pan d'histoire du train très vite oublié. Mais ce sera demain, là, c'est pô prêt !
Avant la gare du Feneau, nous trouvons l'arrêt facultatif des Prises, dont le nom évoque la prise d'eau principale de toute une série de marais salants, tout ceci existant toujours avec la relance de la culture du sel dans les années 1980.
Le quai à vendanges est "récent", du moins pas contemporain du train.
La demeure des Prises, et sa fameuse tour, date pour son origine de 1634. De cette époque reste le portail. Le logis principal a été démoli en 1834, mais je n'y suis pour rien
. c'est aujourd'hui... "très remanié" !
Une chose à savoir : tous les marais salants et leurs bassins d'approvisionnement sont
sous le niveau de la mer. Mon île est vraiment basse à partir d'ici, d'ailleurs le décor n'est pas du tout le même qu'entre Rivedoux et la Couarde. Et si vous avez à tout prix besoin d'un arbre pour satisfaire un besoin naturel, je vous conseille d'en emporter un dans une jardinière !
Nous voilà repartis pour un bout de ligne droite au milieu de.. rien.
Arrivée avec beaucoup de retard à la gare du Feneau-Loix, nommée ainsi car elle est censée desservir cette bourgade à l'écart sur son île :
Oui car c'est bien d'une autre île dont il s'agit : on s'en rend bien compte sur la carte suivante, sachant, comme je l'ai dit, que les marais sont plus bas que la mer et ont été gagnés dessus, à la façon des polders hollandais, et grâce à ces ingénieurs venus assainir la région. Ils y ont parfois fait souche, des vrais rétais avec un nom hollandais, ça existe. Ça surprend... Quelques maisons hollandaises, aisément reconnaissables à leurs pignons parallèles à la rue, ornent les quais de St Martin.
Une chose que je ne me suis jamais expliquée, c'est pourquoi une gare à cet endroit alors qu'il était plus facile et plus rapide pour les habitants de Loix d'accéder à l'arrêt des Prises ?
En effet, un sentier submersible permettait de franchir à marée basse le chenal des Éveillards, entre les 2 îles, et un passeur vous faisait traverser en bateau à marée haute, la mer étant toujours calme dans cette anse protégée des vents de presque tous côtés. Une grande partie de ce sentier submersible existe toujours, mais il manque le principal, le pont franchissant le chenal ! Dans les années 60, il y avait un pont de planches, pour les courageux...
Il est remplacé aujourd'hui par les digues qui ceinturent l'île de Loix :
Ne cherchez pas sur Internet, je viens de le faire : il n'y a rien ! Y'a que les rétais pour connaître ça ! Mais je sais que ça restera entre nous...
Voilà, je vous laisse réfléchir à l'immense sagesse des grands décideurs, et sur ce je vais me reposer les yeux avant qu'il soit demain.
le lapin...