Le point culminant de l'île s'appelle le Peu (prononcez "pû" pour faire local) des Aumonts, qui atteint quand même 19 m NGF, 20 sur les dernières cartes. Parfois, y'a de la neige et des loups...
C'est totalement ignoré des touristes, qui pourtant bronzent de moins en moins idiots. Et il y a une autre curiosité, mise à part le point géodésique en béton planté en haut, c'est qu'il s'agit d'une dune fossile, maintenant à l'intérieur des terres.
À proximité se trouvent ses petits frères, les monts Jousseaume, dont le nom me faisait penser étant gosse au mont Rushmore (USA, Dakota, de mémoire), mais les portraits des présidents en moins : dame, c'est que du sable...
Mais revenons à nos moutons : la salorge et la balance.
Au risque de casser une légende urbaine, le train ne s'est jamais pesé sur la balance, et pour cause : la voie ne passait pas là !
Il suffit pour s'en convaincre de mettre à la même échelle la vue actuelle avec la vue ancienne la plus nette, celle de 1950, où figure encore la gare, et de reporter l'emplacement de gare, balance et salorge en 2014, car la balance est bien contemporaine du train :
Ben oui, désolé...
Bien avant cette étude, l'autre point qui m'a toujours paru bizarre, c'est qu'on entendait dire que le bâtiment abritant la balance était l'ancienne gare. Pas possible, car je ne vois pas quel intérêt il y aurait eu à réduire toutes les dimensions d'un bâtiment, alors qu'en construire un coûtait beaucoup moins cher !
De plus, nous savons que les "abris avec bureau" étaient édifiés en briques, et pas en parpaings comme c'est le cas ici.
Enfin, les alignements avec la seule photo montrent bien que la salorge et la gare sont éloignées l'une de l'autre.
J'ai fait ci-dessus une petite "reconstitution", la salorge ayant cédé la place à un stationnement avec conteneurs pour la collecte sélective des déchets (ah oui, s'il vous plaît, ne dites pas "tri sélectif" : par définition, le tri, c'est
déjà sélectif...). Vu vers l'ouest, je n'ai pas pu me mettre sous le même angle que la carte postale à cause de la végétation, mais ça donne tout de même une idée assez précise :
Mais alors, à quoi servait cette balance ? À peser le sel, pardi ! Car il était payé aux sauniers, ceux qui le "cultivent", avant d'être mis à l'abri dans la salorge, le système fonctionnant en coopérative. Les wagons plats servaient à transporter ce sel depuis les marais salants, que nous allons bientôt traverser, jusqu'à quelques gares, dont celle de la Couarde, où il était déchargé. On en reparlera à St Clément.
Même chose lorsque le sel ressortait en sac pour être expédié par le train, mais là, les sacs étaient déjà pesés.
On constatera que les planches de la balance ont du connaître le train, je n'ai même pas osé passer dessus à pied !!!!
...Et voilà comment un mythe s'écroule...
Pour une fois que j'apporte quelque chose
La suite en fin de semaine !!! Et on n'est pas rendu...
Dormez bien quand même