Le "Meusien"

[pelican]

Nous serons au rendez vous !!

[récup'61]

Bien sûr que je suis ce fil avec intérêt.
Cependant voici quelques remarques :
-Au départ de la voie sacrée routière, à Bar Le Duc, un panneau de plusieurs m2 est à la vue du public
et la notion ferroviaire y est clairement expliqué. Plus loin, effectivement RIEN.
-La Suzanne fait référence au prénom porté par la 031 rescapée du Varinot.
-Une association de reconversion/réinsertion de chômeur avait pris ce nom là car ils ont réellement entamé les travaux de restauration
de cette célèbre locomotive et reconditionnement du matériel ferroviaire pour le train qui relie la Parcelle 89 à St Chrsitophe.
-Mais depuis la reconnaissance et l'ouverture du CFHVS* "Chemin de fer Historique de la Voie Sacrée", l'association La Suzanne
a été séparée de sa branche ferroviaire et se consacre à d'autres travaux. Par contre elle effectue encore sous mandat des
prestations pour le CFHVS.
-Il serait bienvenu de parler de l'association ferroviaire sous le sigle CFHVS et de laisser l'association La Suzanne avec ses tâches
utiles et reconnues envers les personnes ayant perdus leur emploi nourricié.
*) association loi 1901.

C'est un bref résumé de la situation sur place, je ne suis pas rentré dans les détails.

[Tirefond]

Merci à Récup'61 pour ces précisions.
Pour suivre la "progression" voici la carte Michelin ad hoc (comme dit le cabillaud...)
Cette carte me rappelle les remarques que nous échangions, un jour, avec "Oie Galopante" : "As tu remarqué que chaque fois que tu cherches un endroit précis sur une carte, il se trouve toujours sur un pli ou planqué dans un coin de la-dite carte !"
En voici un exemple particulièrement parlant !! Toute la voie sacrée est dans la marge !

Nous franchissons maintenant l'Aire sur un pont mixte.

Le village d'Amblaincourt n'a pas de station, trop près de Beauzée, certainement. Mais Séraucourt bénéficie d'une petite halte. C'est surtout Rignaucourt, 2km plus loin, qui possède une vraie station, encore vaillante.

Nous remontons maintenant vers le nord. Et on peut repérer l'emplacement de la station de Mondrécourt, à côté de la gare Meuse-TGV !
C'est dommage, à quelques années près il pouvait y avoir correspondance !

Dans cette région mollement vallonnée où le tracé s'attachait à suivre les courbes de niveau au plus près, peu d'ouvrages en terre (remblais, tranchées) subsistent. Les principaux repères, à part quelques alignements de haies, restent les gares.
C'est ainsi que l'on arrive à Heippes, la gare et la halle étant devenues les dépendances d'une maison plus récente.

Le panneau à l'entrée ne laisse pas de doute...

Enfin un train !
Longueur inhabituelle de la rame, ballast propre, tampons de la loco bien astiqués, chapeaux et chemises blanches...nous sommes certainement en 1891 lors de l'inauguration de la ligne, à Heippes.

Encore 4 km le long de la Voie Sacrée et nous arrivons à Souilly, village célèbre à plus d'un titre. C'est l'un des villages les plus importants entre Bar et Verdun. C'est là que le Général Pétain installe son QG pendant la bataille de Verdun. Sa réputation de "vainqueur de Verdun" se forgera là, plus par l'invention de la "noria" des troupes, alimentée jour et nuit par la Voie Sacrée, que par la durée de son commandement du 26/2/1916 au 1er mai 1916. C'est aussi l'endroit où la ligne 6bis rejoint le tracé du Meusien. Une gare VN importante y est implantée et c'est aussi la gare de bifurcation des branches de VN vers Rampont et vers Verdun par Dugny. Un HoE était aussi présent.

[pelican]

[oie galopante]

Bravo, J-F.

[Tirefond]

Merci messieurs !
Ce cliché que j'ai trouvé dans un vieux journal, je crois, s'intitule "La Voie Sacrée" sans plus de localisation. Je ne peux donc pas assurer qu'il s'agit du secteur que je décris mais je trouve qu'il rend bien compte de l'activité militaire dans l'immédiat arrière-front. On devine au fond de la photo une activité ferroviaire avec des wagons à l'arrêt dans ce qui pourrait être une gare militaire VN et, au premier plan, des camions militaires et des attelages hippomobiles. Bien sûr, ceux-ci étaient bannis de la Voie Sacrée pour ne pas ralentir les véhicules automobiles mais rien ne dit que la photo n'a pas été prise fin 1916 alors que, suite à la construction de la 6bis et au ralentissement de la bataille, la noria de camions avait bien diminuée et que les véhicules hippomobiles étaient à nouveau autorisés. En tout cas je trouve que c'est une bonne photo d'atmosphère.

La gare de Souilly, aujourd'hui, très calme...

Une petite curiosité que l'on aperçoit sur la gauche de la première photo générale de la gare de Souilly et que l'on a soigneusement conservé jusqu'à aujourd'hui : une éolienne hydraulique Bollée. J'ai déjà vu fonctionner des éoliennes mais celle-ci est un modèle très élaboré. Tous renseignements sur Wikipédia...

Quittant Souilly nous voici à la petite gare de Lemmes, toujours pendant la guerre, avec sa "Commission de Gare" en appenti.

Après un grand détour vers l'ouest nous arrivons en gare de Les Souhesmes, bien perdue dans la campagne, à l'écart du village. (Souhesmes, je crois me souvenir que M. Genevois a donné ce nom à l'un de ses sergents dans "Ceux de 14")

Elle est toujours là.

Ce n'est pas le cas à Nixéville où le plateau de la gare est occupée par deux maisons récentes.

Une petite vue rapide du tracé du Meusien à proximité de Nixéville. On comprend facilement que les performances devaient être plutôt limitées...

[Tirefond]

De Maison Brulée à l'entrée de Verdun proprement dit, rien de notable à voir. Pas trace de la station de Maison Rouge qui fût, semble-t-il, le point de départ de nombreux convois sanitaires. Le tracé du Meusien a été englouti par l'urbanisation et l'agrandissement des emprises routières.
Mais, à l'entrée de Verdun on retrouve des détails intéressants.
Sur cette photo un peu sombre on peut suivre la ligne au moment où elle emprunte un passage supérieur au-dessus de la ligne arrivant de Dugny - Lérouville juste avant que celle-ci ne rejoigne la ligne de Clermont en Argonne.

Le tracé se prolonge au pied de la citadelle, parallèlement à la ligne VN.

Sur cette vue oblique on distingue bien le pont et le tracé au pied de la citadelle.

Le pont existe toujours.

On approche maintenant des gares de l'Est et du Meusien.

Nous sommes au début des années 30. La ville est pratiquement reconstruite. En zoomant on remarque encore quelques maisons en chantier. En 1, le mess des officiers de la garnison au bord de la Meuse. Sa taille en dit long sur la présence militaire à Verdun. C'est aujourd'hui un hôtel 4 étoiles.

La gare de l'Est est le siège d'un trafic relativement important.

Evidemment, comparé au trafic d'aujourd'hui...symbolisé par un pauvre 73500 attendant son retour vers Conflans...
Demain, la gare voisine du Meusien.

[Tirefond]

Voici la gare SNCF aujourd'hui, reconstruite à l'identique et plutôt pimpante. Je l'affiche parce que ça permet de vérifier qu'elle a été construite, de même que celle du Meusien, dans des matériaux légers susceptibles de démontage rapide ce qui était une exigence militaire pour dégager rapidement, en cas de conflit, les champs de tir à proximité des fortifications. En effet, comme on l'a vu plus haut, en Meuse on construit plutôt en belles pierres calcaires.

Sur la droite du cliché précédent, la gare meusienne, assez imposante.

Son emplacement et celui de ses voies de débord sont aujourd'hui occupés par une barre HLM et un centre commercial sans intérêt photographique.
La statue visible sur ce cliché est dédiée aux soldats de la guerre de 1870. Elle n'existe plus depuis la 2ème guerre mondiale pendant laquelle elle a été fondue. La place elle même est devenue une espèce de rond-point routier sans charme aucun où se dresse une discrète stèle commémorant la jonction de la Voie Sacrée, pour 14-18, et de la Voie de la Liberté (depuis Utah Beach) pour 39-45.
Bien sur, les bombardements d'artillerie ne l'ont pas épargnée. Vue extérieure.

Vue intérieure.

Gare de l'Est en 1917 ou 18, avec soldats américains.

A gauche, une aile détruite de la gare Meusienne (ou d'un bâtiment très proche ?) et gare de l'Est au fond.

Nous quittons maintenant la gare Meusienne (rond jaune), traversons la Meuse sur un pont partagé avec la circulation routière (dommage, pas de photos...) et commençons à gravir les pentes qui vont nous amener sur les "côtes", comme on dit là-bas.

Mais, auparavant nous allons passer (rectangle jaune) devant le dépôt et les ateliers du Meusien que l'on devine sur cette PVA trop sombre.

Nous quittons Verdun et passons sous la ligne VN menant à Conflans-Jarny grace à un pont toujours existant.

Nous prenons peu à peu de l'altitude.

Nous croisons également des chemins au nom évocateur : Chemin du Decauville par exemple. Il s'agit bien sûr de l'une des nombreuses lignes reliant les forts et les ouvrages du "Secteur Fortifié de Verdun" aux casernes et dépôts situés dans la vallée.

[Tirefond]

la ligne du Meusien grimpe au flanc des "Côtes de Meuse" au moyen de grands lacets. Au sommet on arrive sur le champ de bataille de Verdun.

En haut à droite de la vue précédente on arrive à Fleury devant Douaumont, l'un des 12 villages "mort pour la France", qui a été entièrement rasé par les combats de 1916 à 1918 et jamais reconstruit. Seuls le tracé des rues et l'emplacement des maisons a fait l'objet d'une restitution sous forme de bornes disposées aux anciens endroits, au milieu d'un paysage encore bouleversé de nos jours par les bombardements d'artillerie de l'époque. Il semble que la ligne du Meusien fut rapidement rétablie comme le montre cette photo prise à l'emplacement de la gare.

L'emplacement de la station est aujourd'hui occupé par le Mémorial de Verdun.

Encore quelques kilomètres et nous allons passer devant la nécropole nationale surplombée par l'ossuaire de Douaumont, fondation privée.

Le tracé du Meusien décrit une large courbe devant le site pour prendre la direction de Vaux-devant-Damloup.
Au fond, le fort de Douaumont dont la rapide prise par les Allemands a eu un fort retentissement, aussi bien chez eux que chez les Français. On a su ensuite que ce n'était pas étonnant étant donné que le fort avait été démuni de ses troupes et désarmé sur ordre en aout 1915 et que la poignée de territoriaux qui l'occupait encore ignorait tout de l'avancée des allemands...Cette erreur couta fort cher lors de sa reprise.

En s'approchant on remarque sur la droite la courbe du Meusien.

Le site est pris sous un autre angle. Au loin, dans le cercle, la station de Vaux-devant-Damloup. Elle est reconstruite bien avant le village, lequel, entièrement rasé et déclaré également "mort pour la France" fut néanmoins reconstruit.

De plus près on remarque bien la courbe du tracé et même ce qui semble être une petite halte. Il est fort possible que ce soit une halte provisoire destinée à desservir le site de l'ossuaire en cours de construction. Le personnel devait venir de Verdun puisqu'il ne restait absolument rien pour se loger sur le champ de bataille.

Voici enfin cette très belle photo du train passant au pied de l'ossuaire en construction. La tour est montée mais les deux ailes de la crypte sont encore en travaux. Il sera inauguré en 1932.
Remarquer, à l'avant de la locomotive, le terrain bouleversé par les obus.
Bien sûr c'est une photo qui n'est plus possible aujourd'hui, la végétation ayant repris ses droits.

[Large]

Merci pour ce reportage. Il existe une photo d'un train de la SE sur le pont traversant la Meuse commun avec la circulation routière. Elle figure sur le livre de Henri Domengie et José Banaudo, les petits trains de Jadis, Tome 3, l'Est, page 72. Le train se dirige vers Montmédy.

[Beyer-Garrat]

Toujours aussi passionnantes tes études de lignes Tirefond

[Tirefond]

@ Large : Je n'ai pas le bouquin mais merci pour l'info;
@ BG : Merci bien ! Toujours un p'tit plaisir ces recherches...et vu la météo en ce moment...
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Nous voici à nouveau sur le chantier de l'Ossuaire, devant la porte principale, au pied de la tour. Mais on est au tout début du chantier. Il faut croire qu'un raccordement a existé pour la construction du monument parce que, visiblement, les tombereaux sont des véhicules à voie métrique. Manque de chance on ne peut pas déchiffrer les inscriptions portées sur le wagon....
On appréciera le spectacle du serre-frein, la main sur son volant, assis sur son siège exposé à tous les vents et à toutes les pluies !

Nous continuons vers Vaux-devant-Damloup. Voici un plan de 1916. Bien que sans légende on peut quand même supposer que le trait bleu symbolise la ligne de front. On repère la ligne et l'emplacement de la station où divergent les lignes de la Woevre, vers le nord et vers le sud. Le village primitif figurant sur la carte, entièrement rasé, a été reconstruit à proximité de la station. Pas de chance, je n'ai pas trouvé de cliché d'époque de la ligne et de la station. A droite du plan on remarque que la ligne est interrompue. En réalité elle continue en longeant la route.

Voici la station de Vaux aujourd'hui. Bien que reconstruite de frais vers 1920 elle n'a pourtant plus qu'une quinzaine d'années à vivre une vie de gare puisque la fermeture du réseau Meusien s'échelonne de 1936 à 1938.

Sur cette PVA de 1948 (oui, 1948) on remarque le tracé de la ligne ainsi que le raccordement direct entre les branches nord et sud de la ligne de la Woevre.
On devine aussi, en face de la station, les quelques modestes bâtiments de la reconstruction des années 20 qui ne paient pas de mine. On est pourtant 28 ans après la décision de rebâtir le village...

On est loin de cette vue ancienne du village qui respire la tranquillité rurale...Il y a fort à penser qu'une partie de la population d'avant guerre de 14 n'est pas retourné vivre dans ce site désormais ravagé pour longtemps. De 287 habitants en 1911 sa population passe à 37 en 1926.

[Tirefond]

Avant de marquer une pause à Vaux, quelques photos en vrac, découvertes après mes premières recherches.
Tout d'abord le malheureux village de Fleury-devant-Douaumont.
Sur cette première vue on est certainement au milieu de la bataille car le village, quoique très abimé, possède encore quelques pans de murs. L'examen des cartes montre que, pour le Meusien, le passage à Fleury représente le point haut de son trajet de Verdun à Vaux. Aussi je pense que l'on peut deviner le passage de la ligne selon la trace blanche au sommet du village. Loin à l'arrière plan, en contre-bas, doit se trouver Vaux. Le fort de Douaumont doit se trouver sur la gauche de la photo.

Sur cette photo de Fleury prise certainement après la reprise du village (les militaires semblent se balader tranquillement...) il ne reste plus rien. Difficile de repérer le tracé de la ligne...Peut être sur la gauche, le long de la hauteur...?

Maintenant trois photos localisées sur la carte établie par l'excellent site "Inventaire Ferroviaire de France" en accès et reproduction libre. Les lignes Est apparaissent en noir; la 6bis en rouge; le Meusien en bleu foncé pour la ligne historique et bleu clair pour l'extension militaire Les Souhesmes - Dugny par Landrecourt, dont on entend évidemment peu parler vu les circonstances et la brièveté de son fonctionnement.

D'abord une photo abimée montrant le passage du Meusien à Moulin Brulé, le long de la Voie Sacrée (derrière les maisons ?), un peu avant Verdun.

Sur cette photo on est près de Dugny, à la gare de Landrecourt sur la 6bis. A l'extrémité de la flèche on distingue une voie ferrée. 6bis ou extension du Meusien, difficile à dire les deux lignes passant à cet endroit ?

Et enfin, une vue de la construction, à la main bien sur, de la 6bis à Vadelaincourt.

[Tirefond]

Puisque nous marquons une pause à Vaux et que les photos anciennes semblent rares, voyons ce que nous permet une vue aérienne oblique de 1932.
En 1, nous voyons ce qui reste du fort de Vaux.
En 2, l'emplacement du village détruit. Le petit rectangle sous le numéro est le cimetière resté sur place.
En 3, le village reconstruit, constitué d'une alignée assez triste de pavillons tous semblables.
Vers la droite, dans la plaine de Wöevre, la ligne part vers Commercy et vers le haut, vers Montmédy. Vers la gauche elle arrive de Verdun.

De plus près, malgré la mauvaise qualité de ce grossissement.
En 1, le château d'eau, toujours existant;
En 2, les pavillons de la reconstruction, toujours existants également;
En 3, le BV, que l'on a vu un peu plus haut;
En 4, une remise pour deux machines. En effet, gare de bifurcation, des correspondances et des relais devaient se dérouler à Vaux, justifiant des installations conséquentes pour un si petit village;
En 5, la Mairie.

Le long de la rue qui longeait le faisceau de la gare, je crois que l'on peut encore voir deux des murs de la remise. Au fond, flèche rouge, la Mairie, qui permet de situer cette remise.

[Tirefond]

Revenons un peu en arrière, vers Fleury et Douaumont.
En lisant l'ouvrage "Douaumont et Vaux" d'Yves Buffetaut aux éditions YSEC, 27 Louviers (la maison ferme et fait des promotions. Se dépêcher pour les gens intéressés par les 2 guerres mondiales. Pub absolument désintéressée...) on tombe sur un plan schématique du site de la bataille de Verdun où l'on repère un embranchement ferroviaire de Fleury au Fort de Douaumont, avec le même signe que le tracé du Meusien. En poursuivant mes recherches je trouve, sur le site "Le Chtimiste", qui s'intéresse aux unités de l'armée française en 14-18, l'extrait de carte suivant. Je n'ai pas trouvé l'ensemble de la carte, ni sa date, ni sa légende. Peu importe. Il semble qu'elle puisse dater de la période 1900 - 1914 puisque sont tracées des lignes de chemins de fer, en plus du Meusien (points jaunes), et que les villages de Fleury, Douaumont et Vaux ne sont pas signalés comme détruits. Mieux même, l'emplacement du village de Vaux est marqué à l'ancien endroit alors que nous avons vu que sa reconstruction avait eu lieu à l'écart.
Ceci dit, le cartographe, pour ne pas s'embêter (!), a tracé du même signe toutes les lignes de chemin de fer. Or, à part le Meusien, je pense que tous les autres tracés sont des voies Decauville. Non seulement parce que tous les forts et installations sont desservis, y compris les casernes situées dans la vallée de la Meuse, mais aussi parce qu'on s'aperçoit en suivant une carte que pentes et rayons de courbures ne sont compatibles qu'avec une voie de 60cm.
De plus le foisonnement de ces petites lignes était amplement justifié par les travaux de modernisation, à base de béton armé, de beaucoup de ces forts du programme Séré De Rivières, obsolètes à peine construits suite à "la crise de l'obus torpille", vers 1880. Certains de ces travaux ne se termineront qu'en 1914...
On remarque que Fleury a pu être une gare d'échange entre le Meusien et les différentes branches du réseau Decauville pour acheminer les matériaux nécessaires aux travaux.

Sauf que, au moins un embranchement, celui du Fort de Douaumont est passé du Decauville à la voie métrique, vers 1920 je pense, pour desservir la construction de l'Ossuaire de Douaumont (Emplacement dans le rectangle rouge) .Il est vraisemblable qu'il ne soit pas allé jusqu'au fort.
Revoici la photo de départ qui montre la présence de la voie métrique suivie de clichés des travaux où l'on distingue bien la voie.

Sur cette vue oblique de l'inauguration de 1932 on distingue, sur la gauche, ce qui pourrait ressembler à des voies ferrées.

Voici, sur cette vue aérienne, le tracé de l'embranchement, rétabli au milieu des terrains bouleversés, arrivant, sur la droite, de Fleury et, après refoulement sur un tiroir, se dirigeant vers le chantier de l'Ossuaire. Dans le petit cercle, une grue de chantier. Au fond, le fort de Douaumont. Nous sommes en 1932, l'Ossuaire est terminé.

Cette vue est plus tardive. Le toit du bâtiment est maintenant gagné par la mousse et les lichens. L'embranchement a disparu dans la maigre végétation qui reprend le dessus. Sur la droite on repère le tracé du Meusien, dans une petite tranchée où, au fort grossissement, je crois deviner des rails gagnées par quelques arbustes. On pourrait être vers 1938, après fermeture du réseau mais avant déferrement...

Voilà,voilà...