Chemins de Fer Vicinaux du Jura

[chef de gare]

Ha Yves me coupe l'herbe sous le pied
Justement à Pont-de-Poitte on peut apercevoir sur les CPA d'époque ce petit réseau à voie de 40 (il faut que je corrige sur ma page web).
Les trois cartes ci-dessous sortent de la collection de M. Chappez de Clairvaux-les-Lacs, que je remercie au passage.
Elles font partie de la série éditée par Bayard en 1906-07.

La voie partait d'une maison sur la place et coupait en courbe la route.

Ensuite commençait le faisceau de voies de la scierie, dont je ne connais pas de cliché.

Juste avant le pont sur l'Ain, la voie se terminait en cul-de-sac sur la chaussée.

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Pour le locotracteur je ne sais pas à quelle époque il serait arrivé, la distance à parcourir étant fort modestes sur les clichés.
Avant 1914, la traction se fait avec les fameuses poulies que l'on voit mieux sur le post d'Yves, ou à bras comme on peut le voir sur les clichés.

[YVES]

Désolé... C'est la mention de la scierie qui m'a fait "tilter" - conversation riche d'enseignement avec CE Girode.
Comme Chef de gare nous a fait un trés bon aggradissement sur les wagonnets porteurs, je vous met en clair une photo d'un deux deux désormé préservés dans le musée de l'APPEVA.

Pour le locotracteur je ne sais pas à quelle époque il serait arrivé, la distance à parcourir étant fort modestes sur les clichés.
Avant 1914, la traction se fait avec les fameuses poulies que l'on voit mieux sur le post d'Yves, ou à bras comme on peut le voir sur les clichés.

Une des particularité de la scierie est d'avoir été conçu suivant un plan incliné. Les wagonnets pouvaient descendre par gravité, chargé de leurs billes de bois. Force du mucle, chevaux, poulies, puis locotracteur ne devaient servir qu'à la remonte de ces wagonnets.

[chef de gare]

Justement j'aimerais en savoir en plus sur cette scierie
Notamment la question des plans inclinés, que je ne situe pas du tout...

Indépendamment de cette question qui peut être développée dans le fil idoine.

Le tram va maintenant devoir franchir l'Ain, au moyen d'un viaduc métallique de trois travées.

Ici également, il faut attendre le passage de Raoul Chapuis vers 1904 pour avoir une CPA.
Elle est assez connue et a été imprimée et réimprimée...
Pris en hiver, le cliché montre un train voyageurs direction de Lons.

Deuxième carte à montrer le tram, une vue éditée vers 1905-06.
Cette fois-ci, un train MV monte sur Clairvaux.
Il est emmené par une 030T ANF.

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Petit zoom sur la machine en mouvement, avec son panache de fumée qui retombe sur les trois wagons plats.
Les voyageurs avaient intérêt à avoir fermé la porte d'accès de la première voiture du convoi !

D'autres vues ont été prises avant-guerre, mais je n'en connais que des tirages des années 1920 ou 1930.
C'est le cas avec cette très belle vue prise de l'autre rive de l'Ain, avec en enfilade le viaduc et la gare.

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Un passant traverse le viaduc, et l'on aperçoit divers wagons marchandises stationnés sur les voies de garage de la gare.

Autre prise de vue pré-1914.
Nous sommes cette fois-ci dans le bas de Patornay.
La gare et le viaduc sont sur la droite. L'église donne un bon point de repère.

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En zoomant, on peut voir la gare, les wagons et le viaduc.

Une vue moins courante et malheureusement assez mauvaise, mais intéressante.
Le cliché a dû être pris un jour de pluie.

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Intérêt - relatif - de cette prise de vue : le départ d'un train à toute vapeur !
C'est flou, mais c'est peu courant
Les ménagères du secteur devaient être ravies

[chef de gare]

Il y a plein d'autres vues avec plus ou moins d'intérêt sur ce secteur, mais terminons avec une des années 1920.
L'opérateur s'est placé juste à gauche du début du viaduc, et nous permet d'apercevoir la gare et le détail du rivetage.

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En zoomant, on repère même la grue à pivot qui est invisible sur les autres clichés connus.

[Storm]

Il reste pas mal de vestiges: la gare, une maison de garde plus loin je pense, une pile du pont....

[BILLARD]

je suis ce fil avec passion: Superbe !

[pelican]

+1

[chef de gare]

Il reste pas mal de vestiges: la gare, une maison de garde plus loin je pense, une pile du pont....

La gare et une pile du viaduc oui, pour la maison de garde non

[chef de gare]

Après avoir franchi l'Ain, nouvelle difficulté pour le tram : monter jusque sur la plaine de Boissia.
L'opération était réalisée au prix de diverses circonvolutions de la voie.

Un extrait d'une mission de 1935 de l'IGN, afin de mieux comprendre.
Sur la gauche Pont-de-Poitte, la gare, puis le viaduc qui enjambe l'Ain.
La voie décrivait ensuite une large courbe avant de franchir la route, puis une autre, avant de finir par rallier la route bordée d'arbres en haut à droite.

Peu de clichés existent.
Sur certaines CPA de Pont-de-Poitte, on aperçoit au premier plan la voie.
Sur cette vue de 1905-06, la ligne vient de franchir la première route visible sur la vue aérienne.

Quelques centaines de mètres plus loin, une CPA éditée par Bayard en 1906-07 permet de voir le deuxième PN de cette montée.
Pas de train présent sur la photo malheureusement, mais une belle animation des habitants du hameau de Patornay.

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En faisant un zoom, on distingue bien la voie du tram, ainsi que les maçonneries qui la supportent.

[chef de gare]

La ligne de Saint-Claude a en quelque sorte atteint son point culminant, et va dorénavant commencer à rencontrer des descentes.
La première d'entre elles se situe à la sortie de la plaine de Boissia, afin d'aller sur Clairvaux.

Comme toujours, une vue aérienne IGN aide à s'y retrouver !
J'ai beaucoup de chance, deux missions de 1935 et 1939 existent, à une époque où le train roulait encore (tous les départements n'ont pas cette chance !).
A noter, la présence d'une sablière, qui était desservie par un EP.

Je ne connais pas de carte ou de photo de cette zone, mais une halte desservait Boissia, et un petit abri maçonné fut construit du côté opposé à la voie pour arbiter les voyageurs.
Le voici en 2001.

[YVES]

Pour une ligne avec une industrie rurale diffuse et un trafic de bois conséquent, certaines gares semblent bien équipées, comme en témoignage la grue de Pont-de-Poitte. Les lignes industrielles des Ardennes (VM) étaient dépourvues de moyens de levage suffisant, ce qui entrainait des plaintes régulières des industriels.

[chef de gare]

Le réseau du Jura a eu la malchance de connaître la faillite du premier concessionnaire, mais cela lui a donné la chance de bénéficier d'un projet plus abouti que celui ébauché en 1893.
D'où certains équipements dans les gares où des industries étaient conséquentes, comme à Pont-de-Poitte.

[chef de gare]

Le tram arrive enfin à Clairvaux-les-Lacs (anciennement Clairvaux du Jura).
Il a parcouru 25 km en 2 h pour le service le plus rapide !
Une bonne moyenne à l'époque si l'on tient compte du relief rencontré.

Commençons avec une vue générale, prise de loin...
Cliché Raoul Chapuis vers 1902-03, imprimé par BF.
La gare est implantée à la sortie du village en direction de Moirans, le long du lac.

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En zoomant beaucoup, on peut voir l'ensemble de la gare.
Malgré le fait qu'il s'agisse d'une commune importante, elle ne comporte que deux voies de passage pour les trains de Lons et Saint-Claude, avec une voie de garage où est installée la remise à machine en bois.
Les installations sont complétées un château d'eau, une plaque tournante, et un pont-bascule.

Paul Aubert profite d'une promenade avec des amis pour photographier les environs de la gare, vers 1902, mais sans jamais la montrer dans sa totalité !
Ici nous regardons en direction en direction de Lons, et une des promeneuses masque en partie le château d'eau.

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Le zoom se montre intéressant, car il nous montre un lorry d'entretien de la voie.
Le château d'eau et son escalier métallique sont encore neufs, et on voit une partie des WC.
Eh oui, comme à La Bifur, la gare dispose de water-closets (ou cabinets d'aisance).

Autre vue due à Aubert, éditée par le Grand Bazar lédonien, qui montre un peu plus la vie intérieure de la gare.
Nous sommes dans la cour des marchandises, avec à gauche la halle et le quai découvert, et à droite la remise à machine et sa longue cheminée d'aération.

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En agrandissant, on constate que la voie de la remise sert de garage pour les wagons de marchandises.
Il faut dire que Clairvaux n'a pas longtemps fait office de terminus, compte-tenu de l'important trafic également présent sur la portion de Saint-Claude.

[chef de gare]

Après Aubert, Raoul Chapuis passe également par Clairvaux, vers 1904.
C'est l'occasion de voir un peu mieux l'implantation de la gare par rapport au centre du village.

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On peut également admirer deux wagons plats bâchés en attente d'enlèvement.
Ils sont probablement à destination de Lons, et ont été poussés au plus près de l'aiguillage, afin de limiter les manœuvres.

Autre vue sympathique, où l'on voit bien la troisième voie de la gare, qui longe la route.
En dehors des vaches, que l'on devine aux bouses laissées sur la chaussée, le trafic est calme.

Côté tram, c'est tout l'inverse. Notamment avec le quai marchandises encombré de tonneaux.
Les troncs au premier plan témoignent de l'important trafic de bois présent dans la région.
Les deux voies intérieures sont occupées par des wagons et voitures, ce qui ne doit pas faciliter les manœuvres lors du passage des trains.

[chef de gare]

Avec les cartes précédentes nous avons regardé la première vie de la gare de Clairvaux, terminus éphémère puis point de passage entre Lons et Saint-Claude.
L'arrivée de la ligne de Foncine-le-Haut, ouverte en 1907, change la donne.
Tête de ligne d'un embranchement dont les CFV n'escomptent pas un important trafic, les agrandissements restent modestes : rehaussement du BV pour y créer un logement pour le chef de gare, ajout d'une voie pour la ligne de Foncine, et déplacement de la remise à machine.

Raoul Chapuis a la bonne idée de photographier les lieux vers 1906, au moment où les travaux sont en cours.
Deux trains croisent en gare. La voie intérieure est réservée aux trains de Lons, et celle en bord de route à ceux de Saint-Claude.
Les terrassements en vue du remaniement des voies sont en cours.

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Cette CPA est intéressante à plus d'un titre.
On y voit une 030T ANF qui semble neuve, en tête d'un train de marchandises.
A gauche, les armatures en bois posées à même le sol vont bientôt être utilisées pour la construction des arches en maçonnerie du viaduc de Clairvaux.

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A droite de la carte, outre une belle des WC et du château d'eau, on peut voir que les travaux ont commencé sur le bâtiment des voyageurs.
Le crépis est en train d'être piqueté en vue l'agrandissement du BV.

Quelques années plus tard, la gare a atteint son extension maximale.
Une quatrième voie a été posée côté lac, à la suite d'un accident qui avait mis en lumière le manque de voies pour les manœuvres.
Celle-ci sert généralement à garer les voitures de la ligne de Foncine, ou celles employées en renfort sur celle de Lons.

Petit zoom sur la partie ferroviaire.
Un train pour Saint-Claude arrive en gare, emmené par une 030t ANF.
Il s'agît d'un MV, avec une voiture à bogies en queue de convoi.

Une dernière vue sur la période avant 1914, qui permet de bien voir l'implantation de la nouvelle ligne de Foncine.
Celle-ci commence à s'élever dès la sortie de la gare, et comporte de nombreux ouvrages d'art tout au long de son parcours.

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En zoomant, on peut mieux voir la nouvelle implantation de la remise à machine, qui est adjointe d'un dortoir pour les agents de la ligne de Foncine.
Une 030T Franco-Belge est en train de manœuvrer avant de continuer sa route vers Saint-Claude.