Cette locomotive était utilisée par la sucrerie de Bierges (Wavre) pour tracter des wagons à voie normale de la SNCB au moyen d'un wagon intercalaire sur une voie à 3 files de rails.
Jusqu’à la suppression du tram Bruxelles-Waterloo-Wavre en 1964, elle reprenait les wagons de betteraves amenés par motrice électrique et dans des temps plus anciens par des autorails-tracteurs depuis Jodoigne. Pour cela, elle devait franchir la double voie de la SNCB. Les rails du grand réseau n'étant pas entaillés, elle devait fameusement tressauter!
Dans les dernières années, elle reprenait les wagons SNCB par le raccordement situé du bon côté.
En mai 68, elle fut échangée avec l'ART 96 (le fameux autorail gris) pour être amenée au TTA. Elle monta sur le camion vicinal par ses propres moyens et, accompagnée de Camille, son mécanicien titulaire, elle fut déchargée encore chaude sur sa nouvelle ligne. Aussitôt rallumée, elle effectua un galop d'essais sur toute la ligne accompagnée d'un fourgon.
J'ai eu la chance, en temps qu'accrocheur - serre - frein bénévole de pouvoir monter en cabine. Cela ne dérangeait aucunement l'équipe de conduite (Camille et Robert). En effet, j'étais à la place de choix sur la plate-forme avant tandis qu'eux restaient tous deux sur la plate-forme arrière côté chauffe. A Wavre, on avait démonté le manche du régulateur, inutile, la machine étant menée par un seul homme. Il fallait seulement faire attention de ne pas prendre l'inverseur, toujours présent, lui, dans les c... A l'époque je m'imaginais conduire une loco sans savoir que plus tard le rêve deviendrait réalité.
Après quelques années elle fut mise hors service et des interventions malheureuses sur son foyer le rendirent difficilement réparable. Elle fut en fait remplacée par la Scarpe.
A l'initiative du président de TTA de l'époque, qui était également directeur technique des ateliers SNCV de Jumet, elle y fut transportée. Paradoxalement, et pour des raisons que j'ignore, ses essieux disparurent et furent sans doutes ferraillés!
Le TTA possède deux autres bicabines du type 18: la 1075 qui a roulé en même temps que la Scarpe. Elle est actuellement à chute de timbre et garée au dépôt de Blier en bon état (de présentation). Il ne semble pas avoir actuellement de possibilités de la remettre en service.
L'autre machine est une locomotive identique au type 18, mais construite pour une sucrerie. Dans les année 60, elle fut rachetée par la SNCV à des fins muséologiques et numérotée 1000. Après une très belle restauration cosmétique, elle est actuellement prêtée au musée des transports d'Anvers.
Actuellement, la ligne est exploitée au moyen d'autorails et d'autorails-tracteurs.