
Le Tortillard
De 1891 à 1955, Le Tortillard communément appelé ch'tacot ou ch'tiot train reliait Aire sur la Lys à Berck, via Montreuil sur Mer et Rang-du-FLiers.
Le journal officiel ayant déclaré en 1889, d'utilité publique les chemins de fer d'intérêts locaux d'Aire à Berck, la construction de ce nouvel axe ferroviaire à voie métrique débuta en 1890.
Dès juillet 1891, la Compagnie du chemin de fer du Nord mit en service 10 trains par jour entre Berck et Rang-du-Fliers et 2 trains entre Berck et Montreuil, tandis que les travaux se poursuivaient sur le reste de la ligne.
La ligne d'Aire à Berck fut effective en août 1893, et inaugurée officiellement le 11 septembre 1893.
Outre les aspects touristiques et économiques, cette implantation répondait à un véritable plébiscite des populations concernées et symbolisait l'irruption du modernisme à Berck (nouvelle station balnéaire). A toute vapeur, le Tortillard mettait six heures et demi pour relier Berck à Aire (97 Km), 54 minutes de Berck à Montreuil (moyenne 24 Km/heure) et 14 minutes de Berck ville à Rang-du-Fliers. Bon train allant, il acheminait les marchandises et les betteraves de Montreuil à la sucrerie de Rang-du-Fliers, lui assurant travail et prospérité.
Les édiles de Verton et Montreuil ayant refusé l'implantation d'une gare sur leur territoire, elle fut construite sur le hameau de Rang-du-Fliers (500 habitants), lui assurant prospérité et indépendance. Par décret du 17 juillet 1870, le hameau fut érigé en commune distincte.
La gare s'appela Montreuil-Verton, puis Rang-du-Fliers-Verton, et enfin Rang-du-FLiers-Verton-Berck. A l'époque la gare abritait des logements pour le personnel et un salon de réception qui accueillit l'Impératrice Eugénie et le Prince Impérial, accompagnés de ministres qui se rendaient à l'inauguration de l'Hôpital Napoléon à Berck (Hôpital Maritime, juillet 1869). La baronne de Rothschild s'y arrêta aussi lors de fréquentes visites à Berck.
L'exploitation se révéla bénéficiaire jusqu'en 1919. Dès 1920, bien que le trafic fut en hausse, la dévaluation de la monnaie semblerait être la cause initiale du déficit de la compagnie qui exploitait alors.
Le manque délibéré d'entretien des voies et du matériel par celle-ci, la concurrence des autocars, des camions et des voitures particulières sonnèrent le glas du Tortillard.
Le 28 février 1955, lors de son dernier voyage, le conducteur actionna en continu son avertisseur entre Berck ville et Berck plage. Quand il se tût vers 22h.35, le Tortillard avait rendu son dernier souffle, sans hommage ! Seuls les employés de la gare de Berck plage déposèrent sous les rails, tout leur stock de pétards de voie, ultime complainte au condamné...
Le fantôme du Tortillard reste très présent dans les mémoires locales, il évoque des souvenirs de jeunesse, la nostalgie du bon vieux temps...
A petite vitesse, il rendit bien des services, et à ce titre aurait mérité une reconversion réussie comme son homologue le Chemin de Fer de la Baie de Somme.
Le sentier pédestre de la Boucle du Petit Marais de la commune emprunte une partie des anciennes voies dont le tracé est chargé, pour les rangeois, d'anecdotes et de souvenirs.
Résumé réalisé grâce au mémoire de Francine Bourguignon
"Vie et Mort d'un Tortillard" (1956)
Brigitte Couple

Gare de Rang du Fliers, arrivée du train de Berck

Rang du Fliers, locotracteur assurant la correspondance

Rang du Fliers, 130T n° 120 en tête d'un train de tombereau en 1951

Locomotive 031T n° 45 au dépot de Berck plage

Locomotive 130T PDC au dépot de Berck Plage

Locotracteur n° 652 ex Dordogne en gare de Berck plage

Locotracteur au dépot de Berck plage

Locotracteur en gare de Berck plage

Idem

Autorail Billard en gare de Berck plage

Locotracteur en gare de Wailly Beaucamp

Locotracteur en gare de Montreuil sur Mer
A suivre...