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TOURNON ET SES PONTSPour répondre aux interrogations de Jean Michel (malletlsm) sur ma contestation de l'appelation "Pont de César" à propos du pont situé à côté de la halte de Douce-Plage, quelques mots et quelques photos consacrés aux ponts sur le Doux et sur le Rhône : ces derniers sont un peu hors sujet mais ils participent à la notoriété de la ville dans l'histoire des ouvrages d'art tant en France qu'au niveau international puisqu'on a affaire à des constructions qui, au moment de leur édification, constituaient des premières en la matière.
Cette notoriété, je me dois de le préciser pour ceux qui souhaiteraient aller plus loin dans la recherche d'information, est partagée avec ses deux communes voisines, Tain-l'Hermitage pour le franchissement du Rhône et Saint-Jean-de-Muzols pour celui du Doux, sous le nom desquelles ces constructions peuvent éventuellement être référencées.
Notons enfin que des confusions existent aussi à propos des ponts sur le Rhône et de l'attribution du "label" Seguin, raison supplémentaire pour y consacrer quelques lignes.
Les ponts sur le RhôneCités proches l'une de l'autre, moins de deux cents mètres les séparent, Tain-l'Hermitage et Tournon rêvaient depuis longtemps de remplacer les services du bac par une construction en dur en ce début du XIX siècle.La paix retrouvée de 1815, amena un calme propice à la mise en chantier de ce vieux projet.
L'idée qui aujourd'hui nous paraît évidente était audacieuse pour l'époque.Aucun pont en dur n'avait été jeté sur le Rhône depuis les réalisations de Pont-Saint-Esprit au sud et du pont de la Guillotière à Lyon plus de cinq cents ans plus tôt.Vrai défi technique, cette réalisation fut confiée aux frères Seguin d'Annonay, neveux des de Mongolfier implantés à Tournon depuis belle lurette et héros du plus léger que l'air, et comptant parmi eux Marc bien connu des passionnés de l'histoire de la vapeur.
La concession fut accordée par décret de janvier 1824 : elle attribuait la construction aux Seguin sur leurs propres deniers en leur octroyant l'autorisation de prélever un droit de péage aux usagers pour une période de 99 ans.Dix huit mois plus tard le pont était inauguré, c'était un ouvrage suspendu comportant deux travées de quatre-vingt-cinq mètres.
Le premier pont Seguin.
Le bonheur fut de courte durée, les représentants de la batellerie se plaignant amèrement de la hauteur insuffisante de l'édifice.Qu'à cela ne tienne, un arrangement fut trouvé : les Seguin construiraient un nouvel ouvrage, plus haut et cent mètres en aval du premier, ce qui fut fait en 1849.Le pont d'origine fut relevé et relégué au rang de passerelle.
Le deuxième pont Seguin, actuelle passerelle Marc Seguin.
Les deux côte à côte.
Le trafic automobile augmentant d'année en année, le choix était posé : soit on réparait les ouvrages anciens pour les rendre aptes aux contraintes du jour ce qui les défigurerait à jamais, soit on construisait un nouveau pont.Le choix raisonnable du neuf l'emporta et le nouvel ouvrage, baptisé Pont Gustave Toursier, fut inauguré en 1958.
Hélas, une crue torrentielle de 1957 avait quelque peu malmené le glorieux ancêtre qui ne possédait aucune protection d'ordre historique.A cela s'ajoutèrent les récriminations grandissantes des mariniers qui se plaignaient du danger accru par le franchissement de ces trois ouvrages aussi rapprochés et la démolition intervint en 1965.
Dans le courant des années 80, c'est l'avenir du deuxième pont qui se joua.Fallait-il maintenir ce passage réservé aux seuls piétons ? Le rénover mais lui ôter son caractère ? Le restaurer à l'identique à un coût peut-être prohibitif? Toutes ces questions dans un contexte administrativement complexe (voies navigables, deux départements différents,...) alimentaient les conversations locales dans un contexte exacerbé par quelques attaques imbéciles de pyromanes nocturnes.
Passerelle Marc Seguin.
La voie de la raison triompha : la passerelle fut inscrite à l'inventaire des Monuments historiques (30/12/85), puis rénovée en 1989.Elle porte le nom de Marc Seguin.
A suivre.
Pierre.
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par Max-Therence » 07 12 2010 à 19:45 
de Pierre/L'homme du pire caddy !
je ne sais pas, mais moi je suis, je savoure et je m'instruis... 
