mtvSncf a écrit:Pour l'année exacte je ne sais plus mais au environ des années 60.
Et oui malheureusement la maladie du béton armé c'est son ferraillage. Encore de nos jours on vois fréquemment des bétons qui pète à cause de fer affleurant la surface
Date corroborée par les recherches faites ci-dessus par "laromi" : c'est fou ce qu'on peut demander à Gougueule...
Je vais être un peu hors sujet, mais comme le béton c'est mon métier de base...
La reconstruction d'après guerre et jusque dans les années '60 s'est faite à la va-vite, car il y avait urgence.
Dans ma région, la commune de Royan en est un bon exemple et tous les bâtiments de cette époque souffrent de la même maladie : la carbonatation.
Disons pour simplifier à outrance que c'est une forme d'électrolyse qui met les aciers à nu, qui gonflent et se délitent parallèlement à la désagrégation du béton constituant l'enrobage.
Plusieurs causes : des ciments de l'époque à la qualité variable, des agrégats non lavés, des fers à béton lisses et corrodés en surface empêchant une bonne adhérence du béton, un excès d'eau à la fabrication (des années après, on a des problèmes avec le CO2, d'où la carbonatation) pour faciliter le coulage dans les premières banches métalliques, coffrages réutilisables "à l'infini" en comparaison des panneaux en planches utilisés avant guerre... quand on faisait du béton ! Et du béton fabriqué "à la main" sans suivi de qualité ou de régularité des proportions. Les centrales à béton hyper-informatisées d'aujourd'hui devraient assurer la pérennité des ouvrages sur un siècle.
En parlant de Royan, l'église (1958) a été fermée car le béton des voûtes de faible épaisseur (principe des "voûtes minces", genre rotondes à locos) tombait. Bon, la proximité de la mer et l'air salin ont accéléré le phénomène. À cela se rajoutait des problèmes sur l'étanchéité.
Elle a été rouverte au culte, mais elle est encore en travaux pour au moins 2 ans. Il faut dire que l'ancienne avait souffert, mais c'est là une autre (imbécile et très triste) histoire...
Bon, c'est pas le tout d'étaler sa science : tout ça, ça peut quand même servir à ceux qui pratiquent les grandes échelles et veulent donner dans l'hyper-réalisme :
Le béton commence généralement par fissurer et éclater transversalement à la structure -verticalement pour les poutres, horizontalement pour les poteaux- car les fissures suivent les armatures transversales ("cadres") qui sont les plus proches de la "surface" donc avec moins d'enrobage. Ensuite, éclatement, corrosion et on atteint les aciers longitudinaux : le résultat donne des éclatement en losange, avec la "croix" des 2 aciers apparente au milieu.
Voilà un sujet de reproduction intéressant !
Tiens, je suis en train de préparer des bâtiments abandonnés pour le RCO de Marennes, je vais m'y essayer...