Suivons le train, en direction de la sucrerie.
La sucrerie SAY se situe au Nord de Neuilly-Saint-Front.
En plus du CSA, elle était connectée avec la VN de la ligne Paris-Reims. Elle était aussi alimentée en jus, par canalisation, en provenance de l'importante râperie de Cramaille
(information Eric Fresné - merci) . En 1949, elle racheta une section des voies du CSA, pour les exploiter entre Monnes et l'usine, deux locomotives et 47 wagons tombereaux métriques. Un locotracteur Moïse était exploité pour le service intérieur des voies VN.
Une photo aérienne du site en 1936.
Pas trés explicite... Le schéma de J. Chapuis, publié dans le CFRU n°218, p. 12, est utile pour se repérer dans l'enchevêtrement des voies VN et VM.
Photographies de la sucrerie de Neuilly-Saint-Front :
- A la belle époque.
L'arrivée des voies du CSA, en provenance de Neuilly-Saint-Front Ville. Aucune CPA ne représente la halte de la sucrerie.
Les voies de la sucrerie, en 3 écartements :
- Au premier plan, la voie métrique du CSA.
- Au deuxième plan, la voie VN avec un attelage de boeufs à l'ouvrage.
(NB - Je ne crois pas à une voie métrique comme il est parfois mentionné, à cause 1) du rapport de proportion boeufs/tombereau, 2) sous un fort grossissement, on distingue bien un des deux tampons VN).
- Enfin une voie étroite sur une estacade.
Un lecteur aurait-il une idée de sa fonction ? Elle aboutit au niveau du monticule visible sur la première CPA.
- Dans les années 1950-60
(je suppose).
Grimpé sur le talus, le photographe ! "clic-clac" à gauche.
"Clic-clac" à droite.
Claude Wagner, lors de plusieurs voyages, a réalisé des photos des manoeuvres sur les voies de l'usine.
En octobre 1957, la 22 refoule une rame de 4 tombereaux
(la composition standart d'un train), chargés de pulpes.
Vous retrouverez toute une intéressante série de clichés, réalisées dans le secteur de la sucrerie, dans "Voies métriques en Picardie", p. 230-231.
De fait, les tombereaux sont le matériel le mieux photographié des CSA.
Avez-vous remarqué ? Le premier tombereau se distingue des autres.
De par son allure générale, et surtout par les ferrures d'angle balaises, je pense qu'il s'agit d'un wagon d'origine CBR, racheté pendant l'entre-deux-guerre (date précise ?).
Pendant la période qui précéda la première guerre mondiale, le CSA disposait d'un nombre notoirement insuffisant de wagons pour faire face à la saison betteravière, avec juste 20 tombereaux freinés, plus 20 non-freinés. Il chercha donc à compléter ses effectifs. Claude Wagner (Petits trains de Picardie, p. 226), cite, en 1936, 88 tombereaux
(+ 5 fourgons, 18 couverts, 18 plats, dont 4 à traverses mobiles, 1 grue roulante => effectif quasiment stable depuis la mise en service du réseau).
Voici donc, deux autres tombereaux, qui eux sont caractéristiques du matériel CSA.
Dont cette belle vue, quasiment en plan, réalisée par les photographes de la FACS.
Toujours à Neuilly-Saint-Front Sucrerie ?
En êtes-vous certains ???
En fait, nous sommes à la distillerie de Melle, dans les Deux-Sèvres, où le réseau métrique faisait aussi parti du "groupe" Tartary. Je vous invite à jouer au jeu des erreurs ! Ce tombereau ne ressemble-t'il pas beaucoup aux précédents, utilisés par les C.S.A. ?!
D'où cette question : un lecteur sait-il à quel constructeur les tramways des Deux-Sévres ont-ils passé commande de leur matèriel roulant marchandise ? Des plans existeraient-ils toujours ? Ce serait fort utile pour compléter notre documentation sur les CSA ! les plats et les couverts doivent fort probablement provenir du même fabriquant...
Enfin, une citerne. Peut-être un bricolage local pour les usages de la sucrerie ?
Dans le prolongement de la file des wagons tombereaux, aviez remarqué au loin deux hublots carrés ?
Nous y voici !
Et les photographes de la FACS prirent un grand soin à photographier la 030T BA n°34.
Un p'tit "clic-clac", 3/4 avant.
Un autre "clic-clac", 3/4 arrière.
Voici la légende inscrite au dos d'une de ces deux photos de la collection Pérève :
"030T Robatel et Buffaud, n°34, année 1902, ex-CF du Blanc-Argent, poids à vide 15,500 tonnes, en charges 19,610 tonnes, diamètre des roues 910 cm, timbre 10 kgs".Je ne résiste pas au plaisir de publier cette photo Hesselink, une vue en plan, extraite de la collection Mandrillon
.
Nouveau mystère... Qui était Marie ?!
Revenons à la 030T n°22.
Avant de quitter la sucrerie, je vous réserve une surprise.
Yvon Gentil a filmé la 22 en manoeuvre !
Avec un bonus
, lors premières images, on voit même la mémé et son vélo en train de passer, comme sur la deuxième photo FACS de la gare de Neuilly-Saint-Front.
Une entreprise qui n'a jamais acheté une Corpet neuve !!! Est-ce bien une compagnie ferroviaire sérieuse ?!...