Densha Otaku, une passion japonaise (Mon voyage de 2017)

[Eric binamé]

Voilà déjà presque 1 ans que je dois traiter mes photos du Japon. Aujourd’hui nous allons commencer par le premier des 14 jours de ce voyage. Cette année nous commençons par Hokkaido dans le Grand Nord. En effet les menaces qui pèsent sur l’infrastructure ferroviaire sont importantes en raison du manque de rentabilité des lignes secondaires. JR Hokkaido a annoncé vouloir fermer 50 % de son réseau secondaire dans les prochaines années. On ne sait pas si cela sera réellement mis à exécution ou si c’est une manière comme une autre de récolter des subsides ou de transférer la propriété des lignes aux collectivités locales. Mais avant qu’il ne soit trop tard, il est temps de faire une visite.

Le 31 octobre 2017 nous partons de l’aéroport de Bruxelles-National à 7h45 à destination de London Heathrow où nous arriverons à 8h avec le vol BA 389. Une heure et demie plus tard nous embarquons dans le vol JAL 042 à destination de Haneda où nous arriverons à 6h25.

Les formalités administratives et la réception des bagages effectuée nous attendons l’ouverture du bureau JR pour échanger nos Rail Pass. Les premières photos de ce voyage seront celles du monorail reliant l’aéroport à Hamamatsucho.

A Hamamatsucho nous montons sur les quais de la ligne Yamanote et prenons quelques photos des automotrice 231.

Quelques minutes de trajet et nous voilà à Tokyo. Cette fois nous avons un peu de temps pour la correspondance et nous en profitons pour prendre nos premiers bento de ce voyage.

[Eric binamé]

En regardant les milliers de photos de mes voyages précédent je me suis aperçu que peu de photos de Shinkansen étaient présentes. En effet les trains à grande vitesse ne sont pas pour moi une passion, je préfère de loin les petites lignes de montagne. Mais le Japon est indissociable du Shinkansen et chaque fois que je parle des chemins de fer japonais avec des amis il me demandent des photos de Shinkansen que j’ai bien du mal à leur donner. Ayant cette fois-ci le temps c’est une occasion à ne pas manquer. La gare Shinkansen de Tokyo bien que exiguë est le théâtre d’un intense trafic aussi bien vers le nord que vers le sud. Nous prenons des photos pendant une heure avant de prendre place à bord du Yamabiko 133.

Nous en descendrons à Fukushima. Bien entendu une photo de la plaque de gare Fukushima sera faite rien que pour faire réagir des amis sur les réseaux sociaux. Dans l’imaginaire collectif, la ville de Fukushima, la préfecture de Fukushima et la centrale nucléaire de Fukushima sont trop souvent confondu.

31 minutes de correspondance et nous prenons le Abukuma Express qui nous amènera à Tsukinoki,

puis ce sera Sendai via la ligne Tohoku.

44 de minutes de battement à Sendai et nous reprenons le Yamabiko 51. Nous en descendons à Morioka à 15h54 et attendons jusqu’à 16h37 pour le Hayabusa 23 à destination de Shin Hakkodate Hokuto.

La gare Shinkansen étant à l’extérieur de la ville, une navette nous emmènera vers à Hakkodate.

En quelques minutes nous nous retrouvons dans le hall d’entrée du Toyoko Inn où nous passerons la nuit. À la recherche de nourriture nous terminerons dans un izakaya qui n’a certainement pas dû voir passer d’étrangers depuis longtemps.

[Pierre C.]

Ah, enfin !!!

Je commence déjà avec une question : c'était un choix de ta part de ne pas prendre un shinkansen direct de Tôkyô jusqu'à Shin-Hakodate ?

@+
Pierre

[Eric binamé]

Oui c'était volontaire. Une question d'horraire. Si j'allais direct jusque Hakodate, on arrivait avec une fin d'après midi perdue. Faut pas oublier qu'il fait noir à 17h. Si on continuait plus loin, on aurait du loger à Chitose ou Sapporo en arrivant tard et sans rien voir du trajet. C'est comme ça que j'ai inventé un trajet permettant de varier le matériel roulant, de pouvoir faire des photos, et d'inclure une ligne privée que je n'airais jamais vu autrement.

[Eric binamé]

Le 2 novembre tôt au matin, le super Express Hokuto 1 quitte Hakkodate à 6h10. Cette fois nous ne visiterons pas le petit réseau de tram déjà fait à d’autres occasions.

Minami Chitose sera notre point de correspondance avec le Ltd Express super Ozora 3 à destination de Kushiro.

Après un lunch au Restaurant de la Gare et une installation rapide au Toyoko Inn de l’endroit nous prenons un taxi à destination du dépôt de la Compagnie Industrielle Charbonnières reliant la mine au port. Pas très facile de se faire comprendre du conducteur de taxi. Il n’a certainement jamais dû aller dans ce coin mais la carte présente sur ma tablette lui montrera la destination. Il aura un peu de mal à croire que des étrangers veulent aller là mais nous y conduira en une dizaine de minutes.

En novembre dans le Grand Nord le soleil est déjà bien bas et l’activité est fort réduite au dépôt. Nous ne verrons aucun train rouler mais pourrons faire le tour des installations sans être inquiétés.

Un bus local nous ramènera la gare. Nous profiterons des dernières lumières du jour pour photographier les autorails assurant le service du soir.

Kushiro n’est pas très animé le soir et il commence déjà à faire froid. Nous marchons quelques centaines de mètres et nous asseyons dans un petit restaurant de quartier surchauffé.

[Paul F]

Merci pour ces photos de ce grand pays du rail.

Les D 400 et D 800 ont un design très français, type BB CFD avec cabine de BB66000.

Comment ça se passe pour prendre des photos dans les gares au Japon, personne ne viens en beuglant et en gesticulant pour vous dire que c'est endroit top secret militaro-industriel ?

[PCC29]

Merci de ces images venues de loin ! En plus, ces photos sont excellentes, ce qui n''est pas toujours facile dans des gares parfois surpeuplées (je parle par expérience, ayant raté un maximum de photos de Shinkansen en raison de la foule…).
Question : les capots des BB du chemin de fer minier arborent de curieux panneaux inclinés qui font penser à des panneaux solaires, avez-vous pu déterminer de quoi il s'agit ?

[Eric binamé]

Merci pour ces photos de ce grand pays du rail.

Les D 400 et D 800 ont un design très français, type BB CFD avec cabine de BB66000.

Comment ça se passe pour prendre des photos dans les gares au Japon, personne ne viens en beuglant et en gesticulant pour vous dire que c'est endroit top secret militaro-industriel ?

Plus grande est la ville, plus les contraintes sont grandes, plus les règles de sécurité sont strictes.
A la campagne et dans les zones reculées, c'est beaucoup plus cool.
Mais une règle a toujours respecter, c'est de respecter la sécurité.
Tu peux soit te faire jeter, soit te faire inviter à visiter. Mais si tu es dans une zone accessible au public tu n'as jamais de problèmes.

[Eric binamé]

Merci de ces images venues de loin ! En plus, ces photos sont excellentes, ce qui n''est pas toujours facile dans des gares parfois surpeuplées (je parle par expérience, ayant raté un maximum de photos de Shinkansen en raison de la foule…).
Question : les capots des BB du chemin de fer minier arborent de curieux panneaux inclinés qui font penser à des panneaux solaires, avez-vous pu déterminer de quoi il s'agit ?

Protection contre la neige au-dessus des ventilateurs je pense.

[Eric binamé]

Voyager en train sur Hokkaido n’est pas toujours évident. Aujourd’hui le train Kushiro - Abashiri qui nous intéresse n’est qu’à 8h57. Alors que la journée est déjà si courte, partir aussi tard est une grosse perte de temps mais sur cette ligne peu fréquentée il n’y a pas vraiment d’autre horaire possible.

Un Kiha 54 de la sous-série “grand froid” nous emmène à travers la campagne d’Hokkaido jusqu’à Yamubetsu où nous longerons la côte jusqu’à Abashiri.

Un soba pris au commerce local jouxtant à la gare et il est déjà le temps de monter dans le Taisetsu 4 à destination d’Asahikawa.

Quelques minutes avant le départ un autorail vient se mettre à quai mais ce n’est pas celui que nous attendions. Mais nous ne perdons pas vraiment au Change car c’est une rame assurant normalement le Okhotsk avec laquelle nous voyagerons. Après un changement de poste à Engaru, la ligne s’enfonce dans les montagnes et les moteur doivent donner toute leur puissance pour nous amener au col. La neige déjà présente en altitude se rapproche mais ce n’est pas aujourd’hui que nous la verrons de près.

Arrivée en gare totalement rénovée d’Asahikawa. Nous changerons de quai pour pouvoir faire une photo correcte de la rame. Nous nous retrouvons avec quelques railfan locaux qui photographient eu aussi la rame. Visiblement nous avons assisté à quelque chose d’inhabituel pour que les amateurs locaux se soient déplacés alors qu’il fait quasiment nuit malgré le fait qu’il n’est que 16h30.

Une réflexion Générale en sortant de la gare, il pleut et il ne fait vraiment pas chaud.

Après l’installation au Toyoko Inn, il ne nous restera qu’à déambuler dans le shopping center à la recherche de quelque chose à manger. Le temps de répartir les vêtements dans les bagages et nous envoyons notre grande valise à Nagasaki avec Takkyubin juste avant d’aller dormir.

[pelican]

j'aime bien le mélange chemin de fer et cras cras ...

et la version ventilateurs au plafonds pour la clim

[Eric binamé]

Le 4 novembre nous descendons à la salle du petit-déjeuner et constatons quelque chose d’inhabituel pour la saison, il a neigé. Bien sûr par 50 cm mais c’est suffisamment notable que pour faire la Une du journal du matin qui tourne en boucle sur la TV de l’hôtel.

Au programme de ce début de journée, un autorail de la série 150 nous emmènera à Furano par une jolie ligne de montagne. Juste le temps de la correspondance et nous voilà partis pour Takkikawa toujours en autorail. J’avais déjà fait cette ligne par une belle journée de printemps il y a 10 ans, mais il faut dire que sous la neige ça change tout. Redescendu en pleine la neige à fondu et nous nous retrouvons à bord du Okhotsk 2 à destination de Sapporo que nous atteindrons à 11h18.

Sapporo nous y reviendrons ce soir pour loger mais pour le moment nous voulons aller visiter la ville historique d’Otaru et son musée des chemins de fer. Un musée intéressant même si le matériel stocké à l’air libre est souvent dans un état peu enviable. Mais un musée intéressant quand même avec des véhicules spécifique à la région comme par exemple des chasse-neige ou des autorails pour les petites lignes rurales. Nous mangeons dans une galerie à côté de la gare avant de prendre le bus à destination du musée.

Nous reviendrons en taxi et nous ferons déposer le long du canal historique.

Finalement Otaru est une demi déception et je ne comprends pas pourquoi la plupart des guides de voyages le mentionnent. Même si les bâtiments sont historiques et ont une importance pour le développement de la région je ne les trouve ni réellement beau ni réellement mis en valeur.

De retour à Sapporo nous nous rendons en métro à l’hôtel Resol Trinity. Un hôtel bien agréable mais deux fois plus cher que dans nos habitudes. De manière inexplicable la majorité des hôtels sont complets sur Sapporo à cette date. Par contre cet hôtel est très bien situé pour prendre le tram qui nous amènera à Susukino, le quartier animé de Sapporo où nous trouverons un agréable restaurant.

Finalement une journée longue et fatigante mais enrichissante. En discutant de la suite du programme je me rends compte que j’ai sans doute été trop optimiste. Pour la journée de demain il faudra faire des choix. Nous rentrons à l’hôtel pour nous écrouler comme une masse.

[Petolat]

Super reportage!

[Eric binamé]

5 novembre au matin nous quittons notre hôtel du centre de Sapporo et nous dirigeons en tram vers le dépôt. Nous avons peu de temps et nous contenterons de l’essentiel. Pas question de demander une visite privée à un gradé à l’accueil comme c’était le cas il y a quelques années.

D’ailleurs nous devons nous rendre à la gare en taxi pour être à l’heure pour notre train. Il faut dire que notre trajet d’aujourd’hui comporte une ligne où il y a 3 trains par jour. Il vaut mieux ne pas le rater. Nous prenons comme la veille le train pour Otaru et avec quelques minutes de battement prenons l’autorail pour Koutchan. La ligne est belle et en été le SL Niseko, tiré par une locomotive à vapeur C57 parcours cette ligne.

Lunch et correspondance à Kutchan, puis la suite du parcours jusque Oshamambe.

Une gare de correspondance autrefois importante sur la ligne principale mais qui n’est en fait rien d’autre qu’un village profondément endormi.

À partir de là ce sera de la liaison, rien de bien intéressant à bord du Super Hokuto 12 ni à bord du Shinkansen Hayabusa 34.

Toutes les places assises seront prises entre Morioka et Sendai. Comme nous n’avions pas réservé suffisamment à l’avance, nous nous éparpillons dans les voitures à la recherche d’une place libre et je terminerai la petite dernière heure de trajet debout sur la plate-forme. Si ce train est aussi prisé, je suppose que c’est parce qu’il permet d’être à Tokyo à une heure relativement raisonnable pour les gens rentrant de vacances et devant travailler le lendemain.

Nous nous voilà donc à Sendai à 20h. Une ville dont je ne connais rien et où je ne vois rien d’intéressant à faire à cette heure-là à part manger et dormir.

[La bête de Calvi]

Quel reportage plaisant à lire !
J’adore décidément la bouille des autorails à simple caisse.