Les Forums de Passions Métrique et Etroite !!

Bonsoir
Je n’arrive pas à identifier le modèle de cette automotrice (a priori essence ou diesel) en service, durant la Grande Guerre, sur la voie étroite reliant le col de la Schlucht et le col de Louschbach, dans les Hautes Vosges, photographiée le 05 août 1916. Quelqu’un aurait-il une idée sur la question ? Par avance, merci.
Cordialement
Btn88

Je pense qu'il n'y a pas d'automotrice et que ce convoi descend simplement par gravité.
C'est la présence d'un soldat la main sur le frein à main regardant en direction de la voie qui me fait penser à cette hypothèse.

Bonsoir,
C’est une hypothèse, mais je n’ai jamais entendu parler d’un tel système sur une voie où se succèdent (comme c’’est le cas ici) de légères montées suivies de légères descentes…. La partie avant (où l’on devine une cabine pour conducteur) me laisse à penser qu’il nous faut regarder du côté des automotrices ou locotracteurs diesel ou essence ; le système de freinage visible sur le wagon pourrait n’être qu’un frein de secours.
Cordialement Btn 88

Il se peut que ce soit en tête un Baldwin 50 hp avec cabine fermé en bois pour se protéger du froid comme l'on peut en voir sur certaines photos et comme le suggère la présence d'un rideau visible sur la photo.



Mais bon sous cet angle difficile à dire

Pour les montées ....traction par câble ?

Je n'ai pas l'impression que l'ombre se prolonge en avant du "poste de conduite" et la tôle galbée qui constitue la paroi arrière du la première plateforme fait penser à une automotrice à plateforme comme une sorte de fardier... mais ce n'est qu'une interprétation personnelle!

En plus gros, soubassements éclaircis :


...mais j'ai bien l'impression qu'il ne s'agit que d'un bricolage non motorisé... ou alors un engin électrique ?
L'ombre ne donne pas de renseignement.
En fait, ils attendent tous le choc de l'engin moteur qui ne va pas tarder à arriver par la droite .

Bonjour,
S’agissant du préposé au freinage et l’un de ses compères, j’ai l’impression pour ma part qu’ils regardent le photographe car les autres passagers, à part un, sont assis dans ce qui me semble être le sens de la marche.
Pour ce qui concerne cette longue voie (une douzaine de km) dont certaines portions sont parfois très sinueuses, on n’a jamais entendu parler, ni vu de documents ou photos, au niveau local, d’un système de traction par câble, qui serait d’ailleurs compliqué à réaliser sur une telle voie, longue et sinueuse. Ce système de traction par câble était généralement réservé aux petites lignes totalement rectilignes et très pentues comme les funiculaires (il en existait d’ailleurs un, dans les Vosges, entre Le Rudlin et le Gazon du Faing). Je pense donc que l’on doit écarter cette hypothèse de descente par gravité et de remontée par câble.
S’agissant de l’hypothèse Baldwin, on y trouve effectivement une certaine similitude au niveau de la cabine, mais, comme François 19, je constate que l’ombre au sol de l’avant du locotracteur ne milite guère en faveur d’un engin avec un très gros moteur à l’avant, mais plutôt avec un petit moteur au niveau de la cabine de conduite. Le problème (Voir la photo jointe - de piètre qualité malheureusement - qui me semble représenter le même attelage, ou un attelage équivalent, prise également dans les hautes Vosges) c’est que le locotracteur semble être solidaire de la partie où se trouvent des passagers sur la photo initiale et où l’on trouve un chargement de matière souple (bâches ? filets de camouflage ?) sur la seconde.
L’hypothèse du fardier (ou draisine) essence ou diesel ou pétroléo-électrique, modifié ou « bricolé » en transport de personnel et de matériels…(on croit deviner de la tôle ondulée sur le toit de la cabine de conduite) mérite également d’être explorée.
Peut-être pourrait-il s’agir d’un équipement pris à l’ennemi…
Cordialement Btn88

Quand Decau 88 en aura fini avec le Centenaire du Crochat au train des forts à Uxegney, nul doute qu'il apportera une réponse éclairée à cette question.

On dirait bien le même engin .
Je pensais à un locotracteur genre "Lancey" mais sur accus, ce qui me semble plausible mais je ne suis pas un génie de la technique.
Voir là :
viewtopic.php?f=2&t=4330&start=15#p144828
De plus, l'absence de fumée est un énorme avantage si près de la ligne de front.

C'est une automotrice à voie de 60 du tramway du Touquet à Paris-Plage réquisitionnée en 14 et réduite à un simple plateau durant la guerre.

(c) ECPAD

On en retrouvera une plus tard dans la Marne au milieu de wagons betteraviers eux aussi réquisitionnés...

C'est montagneux Le Touquet ?

Pas que je sache mais le cliché ci-dessus a été réalisé par un opérateur du Service Photographique des Armées dans les Vosges. Et pour lever un éventuel doute, le měme au Touquet :



Une fabrication Decauville.

Bonsoir
Merci à Éric Fresné pour sa contribution essentielle qui donne la réponse à la question posée. La forme arrondie de la partie arrière de la locomotrice plateforme présente effectivement la même forme arrondie que la locomotrice du Touquet que l’on voit sur la photo ECPA prise au Gazon du Faing, à la gare d’arrivée du funiculaire Le Rudlin-Le Gazon du Faing (sur les crêtes vosgiennes). L’absence de protubérance moteur à l’avant de l’engin (selon l’ombre au sol de la photo initiale) concorde également. Ce qui semble être de la tôle ondulée sur la cabine de conduite confirme bien qu’il y a eu du travail de « bricolage » pour transformer cette automotrice Decauville transport de passagers en automotrice plateforme transport de personnel et/ou matériels.
Derniers points avant de clore le dossier :
Sait-on combien d’automotrices Decauville de la ligne du Touquet de ce type avaient été détachées dans les Hautes Vosges ?
Sait-on quel était précisément le système de propulsion (moteur essence, diésel, ou pétroléoélectrique, ou autre ?) de cette (ces) locomotrice(s) Decauville lorsqu'elle opéraient dans les Hautes Vosges ?
Cordialement
Btn88

Pour être parfaitement honnête, un doute persiste sur le constructeur de ces machines. Cela peut être aussi bien Campagne que Decauville et un document que je viens de trouver sur Gallica fait pencher la balance du côté de Campagne... Si c'est bien le cas, elles auraient eu un moteur à essence et une transmission par chaînes.

J'ignore de combien d'exemplaires disposait le tramway du Touquet mais on peut légitimement supposer qu'ils ont été tous réquisitionnés comme ce fut le cas pour le matériel du tramway de la Baule ou du Trinité Étel. Sur tous les documents que j'ai pu consulter, on ne voit toujours qu'un exemplaire à la fois. Aussi bien dans les Vosges que dans la Marne. Après on ne peut que conjecturer tant que nous n'avons pas accès aux états des réquisitions de l'Artillerie.