Les Forums de Passions Métrique et Etroite !!

La semaine dernière, j'ai arpenté une partie de la ligne métrique qui, de 1907 à 1931, relia Rapaloum à Formentère (Pyrénées-Orientales), pour évacuer vers Amélie les Bains le minerai de fer extrait de plusieurs mines, la principale étant la Pinouse. Vue de la cité minière vers 1910; aucune route n'y menait...


Plan de la ligne. Le minerai de la Pinouse était acheminé par câble aérien jusqu'à la "gare" de Rapaloum, où il était chargé dans des trains. Plusieurs tunnels jalonnent le parcours ferroviaire.


A la gare intermédiaire des Manerots, une benne du câble qui remontait depuis la mine du même nom. D'autres vues suivront, mais je suis à la recherche de toute information intéressante, et notamment comment on monta les matériaux nécessaires à l'établissement des transporteurs aériens et des bâtiments de la cité minière, vu qu'aucune route n'y menait.

Bonjour,
Voici les trois seuls documents (CPA) que je possède de cette région minière, si çà peut être utile...







Raymond

Merci Raymond. Tes vues montrent le câble et la gare d'Arles sur Tech, à quelques kilomètres d'Amélie; on y descendait le minerai de la mine de Batère, qui se trouve sur le versant Sud du Puig de l'Estelle (La Pinouse est au Nord). En 1931, un travers-banc (galerie horizontale) fut percé pour relier la Pinouse à Batère, permettant au minerai "pinousien" de traverser la montagne et d'être descendu sur Arles avec celui de Batère.


Aux Manerots, deux mines étaient desservies; l'une en-dessous, l'autre en-dessus de la ligne. Deux câbles transporteur déversaient le minerai dans les wagonnets. Ici, une vue de la "gare" des Manerots; la voie principale passait à droite, et la direction de Formentère est au fond.


La ligne suivait le contour de la montagne, passant de 1230 mètres d'altitude à Rapaloum, 1200 aux Manerots et 1120 à Formentère, où le minerai était descendu à Amélie par un second transporteur, dont voici une vue. Il me semble que le parcours ferroviaire fait environ 13 kms.

Les mines de Batère (Jolies CPA) : http://www.guideduvallespir.com/accueil ... de-batere/

Quelques klométres plus loin circulait le p'tit train du haut Valespir.


Pour en savoir plus :
http://canpartere.canalblog.com/archive ... 46207.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ligne_d%2 ... s-de-Mollo

Merci sirius18 pour avoir ouvert ce sujet très intéressant qui peut faire l'objet d'une belle balade d'archéologie ferroviaire.
Je me promet lors d'un prochain passage dans la région de découvrir ces vestiges.
J'ai trouvé dans cet excellent site voies de randonnée ferroviaire un descriptif bien détaillé de la mine et de l'ancien chemin de fer apparemment en voie de 60.
Ci après le fichier téléchargé.
Et très belles images trouvées par Yves sur le petit train du Valespir (http://canpartere.canalblog.com/archive ... 46207.html), à sa place la route.

Cette fiche tirés du site "Inventaires Ferroviaires" est excellente, et tu m'as devancé en donnant ce lien! Continuons à présent au départ des Manerots (où j'avais garé ma trottinette) et en direction de Rapaloum...


Après les installations de chargement des Manerots, dont voici la partie réservée au minerai venant de l'exploitation située au-dessus de la ligne, on traverse trois tunnels...


dont voici le premier, brut de percement.


Le second, tout aussi court (moins de 20 mètres), a ses deux entrées garnies de briques.


Photo d'un train en sortant en direction de Rapaloum. C'est la seule photo que j'aie trouvé de la ligne en activité, photo qui "traîne" sur Internet sans qu'on puisse en identifier la provenance, mais elle a bien été prise à cet endroit. Je laisse aux spécialistes le soin des commentaires techniques. Si je compare l'écartement de la voie à la taille du machiniste, je dirais que c'est du métrique.

Je n’oserai jamais donner le nom de Rapaloum à une gare en modèle réduit
chouettes photos

Si vous aimez la région et les p'tits trains, je vous consseille de rechercher un ouvrage autrefois publié par les éditions du Cabri, "Le mata-burros, les chemins de fer des pyrénées-orientales".
Voici la table des matières : http://swbplus.bsz-bw.de/bsz078847966in ... 9267763148


Accessoirement, la présentation du réseau pélican au Ramma apparaitra dans la rubrique "Rapaloumploumploum"...

Les ouvrages du Cabri sont certes intéressants, mais leur durée de commercialisation est hélas souvent encore plus courte que la vie de certaines lignes! Continuons en direction de Rapaloum...

Voici le 3ème tunnel du parcours, côté Est...

La tranchée qui lui fait suite...

Un peu plus loin, une bâtisse bien conservée et entretenue, fermée à clé. Ici, la plateforme s'élargit, laissant place à un éventuel évitement. Alors, était-ce un bâtiment lié à l'exploitation des installations minières, ou une maison forestière construite après la fermeture de la ligne?

Quelques kilomètres plus loin, voici Rapaloum, et deux tunnels se présentent. Celui de gauche passe en courbe sous un éperon rocheux (longueur au moins 200 mètres); la voie ressortait de l'autre côté pour continuer sur qualques centaines de mètres jusqu'à une mine, qui constituait le terminus ferroviaire. Je ne l'ai pas traversé car il est éboulé en son milieu et, dans une région au potentiel sismique non négligeable, mieux vaut être prudent.

L'entrée du tunnel de gauche, vue de l'intérieur.

Celui de droite, très court, mène aux installations de chargement de Rapaloum, où était déversé le minerai en provenance de la Pinouse, arrivé par transporteur aérien. Notons que la fiche d'IFF donnée plus haut en lien fournit une interprétation erronée de ce lieu, en disant que le tunnel de droite est un parcours abandonné suite à une rectification du tracé.

Ici s'arrête le parcours ferroviaire très facile, qui sera prolongé jusqu'à la Pinouse par un sentier de montagne avec des portions très raides. La suite au prochain épisode...

Un superbe parcours ferroviaire enjolive par de belles couleurs automnales.

En plus du côté patrimoine ferroviaire et historique, cette balade est en effet un pur plaisir, surtout en cette saison. La nature y est magnifique et je ne résiste pas à l'envie de sortir un peu du sujet avec quelques écarts, comme ces racines de hêtre...

cette Clavaire Dorée...

ou ce champignon que je n'ai pas eu le courage d'identifier.

belles images.

Plan approximatif des installations de Rapaloum, avec ses deux tunnels et l'arrivée du transporteur aérien en provenance de la Pinouse. La partie terminale de la ligne ferroviaire, en amont de Rapaloum, fait environ 300 mètres, et se termine sous les trémies de chargement d'une mine.

La plateforme où était bâti le pylône portant l'extrémité inférieure du câble, avec un petit bâtiment figuré sur le plan

Voici l'arrivée du câble il y a une centaine d'années

Il en reste quelques sections, ça et là sur le parcours du sentier

Ce câble faisait 35 mm de diamètre. Il est probable que les bennes pleines descendaient par simple gravité, remontant ainsi les vides.

Comme nous l'avons vu plus haut, le parcours de la voie ferrée s'arrête un peu en amont de la gare de Rapaloum. L'accès à la Pinouse se fait par un sentier de montagne (environ 45 minutes de marche) avec des passages assez raides, mais sans aucun danger et il est impossible de se tromper. Voici ce qu'on découvre tout au bout du chemin...

La Pinouse a abrité plusieurs centaines d'ouvrier lors de son apogée pendant la Première Guerre Mondiale, alors que les mines de Lorraine étaient fermées car elles étaient sur les lignes de front. Un peu d'histoire ici http://histoires-du-roussillon.eklablog.com/les-mines-de-la-pinouse-a109141350 Tout en bas à droite, on aperçoit le départ du câble transporteur en direction de Rapaloum...

Voici cette installation vue par en-dessous

Autre vue de la Pinouse aujourd'hui. Les trains provenant de l'extraction souterraine arrivaient d'en face, et déversaient leur contenu sur la gauche, dans les trémies du transporteur. Les bâtiments, incendiés en 1944, sont tous en ruines.

Evidemment, de nombreuses questions relatives à l'exploitation ferroviaires restent posées:
- écartement, même si j'opterais pour le métrique
- nombre de locomotives
- présence probable d'une plaque tournante à chaque extrémité (je n'en ai pas vu trace)
- approvisionnement en charbon (peut-être par le câble transporteur?)

Il se peut que des dossiers relatifs à cette exploitation soient consultables aux Archives Départementales de Perpignan. Cependant, quand je descend là-bas deux fois par an, ce n'est pas pour m'enfermer devant des dossiers; je laisse donc ce plaisir à d'éventuels passionnés locaux.