CC 20001 a écrit:Je trouve "Puyfolais" bien optimiste ! Si au départ, l'arrivé de cet engin au Vivarais était une bonne idée (capacité et rapidité des circulations hors vapeur) il s'est vite avéré que la remise en service était hors des possibilités du CFTM d'abord, et de la SGVA ensuite, laquelle avait lancé une souscription. Et pourtant, certains continuent à y croire : bravo à eux.....................
Les autres éléments, caisse et châssis, roue et bogies ne sont pas en meilleurs état.
Son classement "Monument Historique" l' a sauvé jusqu'à présent. Qu'en sera-t-il de son avenir ? Alsthom ("H" à l'époque), qui au fil des regroupements industriels s'est retrouvé propriétaire de Brissonneau et Lotz a été contacté pour un "geste" : sauver le premier engin diesel-électrique de la firme, qui ouvrait des perspectives innovantes pour le ferroviaire ! Pas de réponse.
Une dernière précision, ce matériel est la propriété de l'exploitant SNC-CFV
Optimiste ??? Non réaliste, seulement pour indiquer que ce n’est pas le tas de rouille comme l’on pourrait penser en le voyant.
L’idée remonte à 1972, où lors d’un voyage en Espagne j’avais fait un arrêt à Santander. Il restait 3 rames en service dont une triple. Elles étaient toutes en très mauvais état. Je me souviens des sablières, alimentées manuellement par le conducteur utilisant une boite de conserve, et tirant le sable d’un sceau. Elles arboraient encore leur peinture de 1951 du Ferrocarril Santander – Bilbao totalement délavée. Elles avaient été reléguées à la ligne d’Ontaneda. Les dirigeants du CFTM étaient enthousiastes à l’idée de préserver une rame mythique du Sud France, malgré leur état. En 1978 l’état n’avait pas changé, mais je découvris un locotracteur rénové livrée genre CFD rouge sang et gris (couleur de l’ex compagnie des Asturies) servant de dépanneuse, garé à Oviedo (3). Lorsque j’appris la fermeture de la ligne vers 1983, je transmis l’information avec l’adresse de la FEVE à Madrid et le nom d’un contact que j’avais déjà rencontré. Il fallu attendre 2 ans pour organiser une visite sur place

. Les pièces détachées avaient toutes été ferraillées, une rame en fin d’une grande révision avait été démolie quelques semaines avant. Sous le nom de FEVE, se cachait l’ancienne organisation des compagnies privées dont l’héritage du Ferrocarril des Asturias, avec ses ateliers. Les personnes rencontrées à Santander ignoraient totalement l’existence de 2 Brissonneau encore en service.à 200 Km(5). Pour la FEVE Madrid, ces deux engins n’étaient pas à vendre. Aucun contact ne fut pris avec la Asociación de Amigos del Ferrocarril de Bilbao, pourtant actifs dans la préservation ferroviaire (4). La barrière de la langue n’est peut être pas absente non plus.
C’est comme cela que la rame actuelle est arrivée à Tournon, les protagonistes, se disant : on a déjà remis en état des machines à vapeur on y arrivera bien pour cela. Au préalable la FEVE avait exigé une décharge de toute responsabilité sur l’état de la rame. La motrice fut envoyée à Gray, la remorque à Badan où les bandages furent rechargés. Arrivé à 100 000 F (1) de travaux, tout fut arrêté, attendant le classement en monument historique. Le classement arrivé, l’urgerce s’est portée sur d’autres priorités. La remotorisation reste un problème entier (2), Les estimations faisaient ressortir qu’il faudrait encore bien plus de 100 000F supplémentaires pour arriver au bout. L’autorail devint une patate chaude dont plus personne ne voulait. Le propriétaire actuel n’a aucun intérêt à lui consacrer un centime.
Obtenir un interlocuteur chez Alstom relève du parcours de combattant, s’étalant sur des mois, des années pour les plus pugnaces. Pour vendre des TGV, la rame Brissonneau, n’est pas le meilleur support. Le choix est fait sur de luxueux stands dans les expositions + pin-up. La participation de l’entreprise, au souvenir se limitera sans doute à la photo d’époque d’une rame située dans le bureau des achats à Aytré.
Remettre la rame et état de fonctionnement d’origine obsolète n’apporterait aucun voyageur. Il n’existe aucune transmission actuelle pour cette puissance, d’où un cout vertigineux.
Le seul avenir réaliste serait une remise en état de présentation, pour une exposition où ?
Pour moi, dans 10 ans on pourra encore écrire
hélas encore à Tournon (cela n’engage que moi). Le cimetière est tout proche....mauvais présage aurait dit Platon !
Les photographies collationnées pour ces souvenirs feront l'objet d'une publication papier.
M2000
(1) prix d’une voiture moyenne 2 (genre R 21 haute motorisation) à l’époque
(2) selon mes souvenirs de l’époque :
- un moteur électrique de traction posait un problème sérieux. La question était d’en trouver un ou de tous les changer
- les pignons sont neufs. Les moules d’époque avaient été retrouvés vers Grenoble
- Il aurait fallu trouver un moteur en bon état tournant lentement. Via la SNCF l’offre était dans les 100 000 F, prix de faveur. L’option pièces détachées Berliet n’a pas été investiguée. Une inconnue subsistait l’état de la génératrice. J’ignore si l’achat d’un locotracteur Brissonneau ex VFD a été envisagée.
(3) Dans le livre de Mr Yves Broncard, le matériel est signalé encore existant en 1993
(4) l’association a préservé depuis un autorail Billard, de la sous-série construite sous licence en Espagne. Il est maintenant restauré et autorisé à circuler.
(5) Des recherches récentes ont révélé qu'une rame à 3 éléments a été constituée tardivement pour la base d'Oviedo. C'est cette base qui est partiellement conservée au musée des C.F. des Asturies. Cet ensemble a été repeint en crème et marron clair. D'après les éléments trouvés la livrée actuelle FEVE bleue, n'a jamais été portée quand la rame était en service. Il faut y voir un geste de la FEVE lors de la remise en état.