La Corpet surprise...

[YVES]

Comme l'aurait affirmé Magritte, elle fume mais ce n'est pas une pipe ! Ni une Corpet-Brown...

C'est un peu plus recherché :
http://www.voisin.ch/vvt/materiel/locs/sulzer.html
Là, où cela devient intéressant c'est que Charles Brown, dont la distribution inspira la firme Corpet, fut employé chez Sulzer.
Cliquez : https://translate.googleusercontent.com ... TMQmGuS-Pg
- Allez, une petite question, comment reconnaitre au premier coup d'oeil, de manière simple, une distribution Brown de chez Charles Brown et une distribution Brown de chez Corpet ?...

[Nicolas Novel-Catin]

Il y a un truc pas pareil sur la coulisse... Mais il faudrait comparer avec une Brown Corpet...

[Storm]

Sur celle du MTVS "l'attaque" se fait sur l'essieu avant et pas arrière mais est-ce une généralité...

[YVES]

Bravo ! C'est la solution.

Mouvement Brown de chez Charles Brown.
La prise de mouvement se fait sur l'essieu arrière.

Roger West's drawing of this SLM standard gauge locomotive with indirect drive is derived from material appearing in "The Engineer" for 31st May 1878.
Source : Roger West's drawing of this SLM standard gauge locomotive with indirect drive is derived from material appearing in "The Engineer" for 31st May 1878.

Mouvement Brown de chez Corpet.
La prise de mouvement se fait sur l'essieu avant.
French fancy... by Roger Dimmick, sur Flickr
- Locomotive : Corpet N°349, livrée aux "Minas de Aller" le 4 mars 1885, 030T n°2, 7,5t, voie de 60. Restaurée et en service sur le Statfold Barn Railway
NB - Une jolie gallerie photo sur le Statfold Barn Railway : https://www.flickr.com/photos/roger-dim ... 3943743666

[jpvapeur54]

Bonsoir à tous !
Il y a également l'inversion de la bielle motrice qui passe derrière la bielle d'accouplement ( Ce qui n'est pas
courant )
Bonne soirée à tous !

[YVES]

Ce matin, PME vous offre un record d'Europe !
La plus ancienne Corpet AMJUBAULT, photographiée en service ET en couleur.

Il s'agit de la machine N° constructeur 103 !
Une 020T de 17t, V.1674mm, "Santa-Rita", commandée par Léon Cappa, livrée le 17/09/1864. La locomotive fut ensuite immatriculée RENFE 020-0211.
Les deux premières photos ont été prise le 27 mai 1966, à Sevilla Vilaneuva, par James M Jarvis.
La troisiéme a été réalisée à la centrale électrique de Cordoba, le 14 juin 1966, par Martin J Beckett.
Enfin, la quatrième photo, a été prise à la remise de Sevilla San Jeronimo, par John Sloane, le 09 aout 1966.

Sources :
- Listes Corpet de Sébastien Jarne et Elie Madrillon.
- Photos : https://www.flickr.com/search/?text=renfe%2F020-0211

[YVES]

Il faut noter que la commande Léon Cappa portait aussi sur une seconde locomotive, qui elle est aujourd'hui connue et préservée en "monument pot de fleur" devant l'ancienne gare de Cordoba.
20130513_133259 Cordoba - RENFE 020-0212 by snaebyllej2, sur Flickr
20130513_133250 Cordoba - RENFE 020-0212 by snaebyllej2, sur Flickr
20130513_133347 Cordoba - RENFE 020-0212 by snaebyllej2, sur Flickr
20130513_133358 Cordoba - RENFE 020-0212 by snaebyllej2, sur Flickr
N° d'usine 105, 020T, 17t, V.1672, Léon Cappa - Minas de Réunion, "El Léonito", livrée le 02.05.1865, immatriculée en suite MZA n°612, puis RENFE 020-0212, reste en service jusque 1967, soit plus d'un siécle de chemin de fer dans les bielles !!!

Sources :
- Listes Corpet de Sébastien Jarne et Elie Madrillon.
- Photos : https://www.flickr.com/search/?text=%20RENFE%2F020-0212

[YVES]

Scoop toujours !
- Vers 1925-1926, les chemins de fer du Nord-Est étaient sur le point d'acheter une 040T CORPET, pour les lignes de l'étoile du Soissonnais, une machine assez semblable à celles du CGM, mais avec sur le diagramme (qui est simplement indicatif) des soutes à eau raccourcies. Ce projet n'aboutit pas.

NB - La grosse 040T est un modèle connu du catalogue Fives-Lille, elle fut acquise par le département de l'Aisne et exploitée, entre autre, sur la ligne Saint Quentin-Guise.
Un document retrouvé par Dufi78 .
Source : Revue l'industrie des voies ferrées et des transports automobiles, n°? non référencé.

[031 SACM]

En fait, cette machine est identique à celles commandées par Paul Frot avec comme seule différence notable des roues de 900mm au lieu de 800.

113-1375_IMG-2.jpg (42.67 Kio) Vu 9624 fois

[YVES]

Ce que j'adore chez Corpet, c'est qu'il n'y a pas deux locos pareilles ! Franchement pas fordistes...
Voici le plan référencé 163-71, pour les Corpet N° d'usine 1613, 1614, 1615, 1615, c'est à dire les 040T Corpet-Frot n°21, 22, 23,24, de 1923.

Ressortez votre N°43 de "rail et Industries", p. 40, vous retrouverez le même plan.
Le plan reproduit pour la 040T Aisne correspond à la référence 164-240 - De fait, peut-être y-a-t'il eut un début d'étude chez Corpet, ou une réponse à une demande du Nord-Est.
L'avantage, c'est que cela permet aux amateurs et aux modélistes de jouer au jeu des "7 erreurs" en comparant le plan et la loco.
NB - je rappelle que la Corpet-Frot du Velay a eut son abri modifié et fermé lors de sa restauration.

[031 SACM]

Ce que j'adore chez Corpet, c'est qu'il n'y a pas deux locos pareilles ! Franchement pas fordistes...

Et en plus, les plans ne correspondent pas à la réalité !
Le diamètre des roues est beaucoup plus important sur le plan qu'en réalité et correspond à celui des machines du Cormeille-Glos Monfort.
Cette diminution du diamètre pourrait être une demande de Paul Frot qui aurait imposé un diamètre identique à celui des 020.

[panama]

Les dernières locomotives Corpet, commandées par Western Railways (Inde), furent fabriquées en septembre 1951 (N°1958, 1959, 1960).
Ensuite, Corpet, comme Pinguely, a produit des engins de travaux publics, sous licence. Les premiers Carterpillar sortirent de l'usine de la Courneuve en 1954. Les bonnes relations avec Paul Frot, président du syndicat du matériel de travaux public (MTPS) semblent avoir favorisé cette reconversion.
La firme développa ensuite une activité "machine-outils".
[ http://www.aptint.com/machines/216/216_5_l.jpg ]
[ http://www.aptint.com/machines/216/216_8_l.jpg ]
Ainsi, vous pouviez commander une guillotine Corpet !
Exemple : http://www.aptint.com/fr/machines-outil ... x-25mm_216

En fait, c'est ce qui est DERRIERE le bull D-9 qui est de construction Corpet-Louvet : le scraper remorqué.
Corpet a construit des scrapers et des niveleuses remorquées, ainsi, en effet que des grues mobiles télescopiques.
Je connais près de Lyon un cercle hypique qui a une petite niveleuse tractée Corpet pour applanir sa carière, et le club nautique de St Cyr au Mond'Or, sauf erreur, en bord de Saone près d'un rond-point, a une grue Corpet.
Vive Corpet
Panama, ancien commercial CAT Bergerat Monnoyeur
Le bull sur pneus pousse le scrap pour aider le bull au chargement ; c'est un IH 400 : un monstre ; il faut ce pousseur car le scrap travaille comme un rabot : le bulliste abaisse la lame de chargement, et c'est pour cela qu'il se déhanche : pour surveiller la profondeur de coupe.

[YVES]

Dans le fil "Ce train... C'est quoi ? C'est où ?" 031 SACM rappelais que la 031T Buffaud & Robatel était une copie des 031T Corpet de la S.E.-Nord.
viewtopic.php?f=2&t=5755&start=870

La 3714 n'est pas une copie de Corpet, mais une copie des 031T Cail du même réseau SE de Seine-et-Marne.

Que nenni ! Il faudrait jouer au jeu des 7 erreurs.
Comparez la forme de la cabine à l'arrière, la position du dôme de prise de vapeur, le régulateur placé devant le dôme, la forme des cylindres, le bissel qui est à rayons sur la 3714 et avec des roues pleines sur les Cail, la forme des bâches à eau...
En fait, il y a d'abord eu les 031 Cail de Seine et Marne 3701 à 3713 puis Corpet s'en est inspiré pour construire les machines du réseau SE du Nord groupe Sud (série 3751 à 3762).
Quand, en 1909, il a fallu commander une machine supplémentaire pour la Seine et Marne, Buffaud-Robatel a repris les plans Corpet et pas les plans Cail avec une seule différence au niveau des bâches à eau. La preuve, quand le CFBS a fait des travaux de mécanique sur la 3714, il a pu utiliser sans problème les plans Corpet fournis par le MTVS.

Or dans la famille des 031T Corpet, il y toujours quatre grandes oubliées, les locomotives de la ligne Meaux-Dammartin commandées par les CFIL de 'lYonne qui exploitaient la ligne.

Ces quatre machines étaient de "grosses Corpet", équivalentes en poids, en taille, en puissance, avec les "130T lourdes" de la firme. Le tableau permet de comparer ces 031T, avec celles en service sur le réseau de la SE-Nord, et bien entendu la bien connue Buffaud & Robatel du CFBS.

De plus, un document récemment découvert, nous fournit un compte-rendu de l'utilisation de ces machines, en début d'exploitation.
Rappelons que la disposition d'essieux 031T était une volonté du conseil général de Seine-et-Marne, dans l'espoir d'améliorer la sécurité lors de la traversée des agglomérations.
Or, l'article, extrait de "Les chemins de fer d'intérêt local & les tramways" - N° du 1er juillet 1910, disponible en téléchargement sur Gallica - présente plutôt l'avis des exploitants de chemins de fer.

Iconographie :
Une trés belle vue de profil de la 031T n°3, en gare de Monthyon.

Une grosse loco toute fumante, les ménagères devaient apprécier... traverse la ville de Meaux, vers 1913. La n°3 est en tête du convoi.

Après 1938, la survie grace aux trains de betteraves. Le 08.10.1955, Jacques Bazin photographie un train en direction de Meaux, tracté par la 031T n°1.

Dans les emprises de la SIAMNA.
En novembre 1945, Mr Robin photographie une des 031T Corpet, à côté de l'estacade à charbon.

La n°2 prêt d'une grue à eau (date et photographe ? Si un forumiste peut compléter, merci.).

1956, à Meaux, au tas... Photo collection Pérève.

[Nicolas Novel-Catin]

Sur sollicitation d'Yves, je me prête volontiers à un témoignage de la conduite de la 031 Buffaud-Robatel 3714 du CFBS.
Sur la conduite du feu tout d'abord. Il est indéniable que le chauffeur, en marche cabine en avant, est moins à son aise pour surveiller son feu s'il regarde la route avec son mécanicien. A contrario il pourra plus facilement suivre la marche du train et surveiller les voyageurs... Mais il faut avoir l'oeil constamment sur ses niveaux d'eau et de pression, pour ne pas être surpris par les soupapes. Qui plus est, il m'est arrivé d'oublier mon injecteur (ils sont très discrets en fonctionnement sur cette machine) car j'avais tendance à regarder trop en avant... Ne rigolez pas : la chauffe est une école d'humilité. Je n'ai pas noté de courant d'air plus important tel que relaté dans le document ci-dessus, mais ma relative habitude de la machine et donc mon ajustement par rapport à son comportement peut fausser mon opinion. Par contre il faut "peller" à l'envers, puisque le chauffeur est à droite. Cela gêne certains chauffeurs.
Sur la conduite ensuite. Ces machines sont réellement conçues pour circuler cheminée en arrière : le volant de changement de marche est contre le dossier de la cabine, l'équipement de frein également et la commande du régulateur est à portée de main gauche, situation classique. Par contre les commandes de sablière (à vapeur sur l'essieu monté moteur arrière) et des purgeurs de cylindres sont contre la chaudière. La conduite se fait donc peu ou prou parallèle aussi rails. Il m'est arrivé de devoir freiner d'urgence à un passage à niveau cheminée en avant. J'ai dû très vite me retourner pour freiner au frein automatique et renverser la marche, ce qui m'a pris forcément plus de temps que si j'avais eu les commandes sous la main ! Heureusement, le tracteur qui s'engageait sur le passage à niveau a eu le temps de reculer... J'étais, aux dires de mon chauffeur (Daniel), tout blanc : une grosse frayeur ! Bien sûr l'équipe est plus protégée d'un choc si elle circule cheminée en avant.
Il est quand même recommandé de tourner les locomotives dans le sens de circulation pour lequel elles ont été conçues, également pour une question d'inscription dans les courbes...
Je laisse les autres chauffeurs et mécaniciens du CFBS compléter, confirmer ou infirmer ce témoignage rapide.

[YVES]

Une petite trouvaille photographique datant d'hier...

Indéniablement, cette locomotive est une 030T Corpet.
Le paysage alentour dénote une exploitation industrielle et l'aspect calcaire, crayeux, de la roche, aiguillerait certains d'entre-vous vers les phosphates.
Mais où est-ce ? Et de quelle Corpet s'agirait-il ?
Là, vous pourriez y réfléchir longtemps...
En fait, la recherche sur les Corpet du groupe Jeancard des Charentes...
viewtopic.php?f=2&t=7763&start=585
... m'a transporté de l'autre côté de la Méditerannée !
Car la liste Corpet comportait une mention incidieuse "Prise sur la série Jeancard Charentes".
Or, si l'on regarde la photo, même si la définition est mauvaise, l'allure générale de la machine, et particulièrement son abri "ailes de mouette" , nous rappelle les premières Corpet commandées par les EC.
Devinez-vous où ces Corpet destinées au Groupe Jeancard atterrirent ?...
A la compagnie des phosphates de Constantine, aux mines du djebel Kouif, en Algérie, au nord-est de Tébessa.
Mr Jacobson commanda le 22 décembre 1894 deux 030T Corpet de 15 tonnes pour la compagnie des Phosphates de Constantine. Les machines sortirent d'usine les 2 et 11 février 1895, avec les N° 657 et 658, la compagnie les baptisa "Tébessa n°1" et "Kouif n°2".
Par la suite, la compagnie acquis en 1902 et 1907 deux autres 030T Corpet, d'un type plus puissant, de 18t.
Source de l'image - un bon article intitulé "la première ligne de chemin de fer en Algérie" :
http://cdha.fr/la-premiere-ligne-de-che ... en-algerie

A propros, des mines de Kouif, un galerie de photo trés complète, ici :
http://forgalus.free.fr/LE%20COIN%20DE% ... index.html
J'en extrais une cpa du dépôt de locomotives de la mine du djebel Kouif.

En 1914, ces installations avaient de quoi faire pâlir la plupart des compagnies de chemins de fer vicinales françaises.
Si vous voulez identifier les locos, à vous la parole !

La compagnie des Phosphates de Constantine fut pionnière dans la diesélisation de son réseau, dès 1938.
http://forgalus.free.fr/LE%20COIN%20DE% ... 20046.html

Co-Co "Phosphates", diesel Sulzer, 735 cv :
"Le CFT (Chemin de Fer Tunisien) a obtenu en septembre 1945 et mars 1946 deux locomotives construites en 1938 qui ont été initialement acquises par la société algérienne Cie des Phosphates de Constantine. Elles étaient utilisées sur des trains de marchandises dans la région de Tunis, parcourant environ 56327 Km par an. Leur faible vitesse de pointe (49 Km/h), la disponibilité du trafic et la réhabilitation des voies ferrées ont permis de maintenir leur kilométrage à un faible niveau".
Source, avec photographie en bonne définition de la loco :
https://www.derbysulzers.com/tunisia.html
TB - A consulter par tous les amateurs interessés par les locomotives à motorisation Sulzer.
https://www.derbysulzers.com/sulzer.html

Références Corpet : voir liste Jarne et Mandrillon.
Sur l'activité minière en Algèrie : http://www.alger-roi.fr/Alger/documents ... _mines.htm