Finissons notre descente sur port Maubert.
Rien de particulier par rapport à la présentation d'Oie Galopante, sinon qu'une voiture blanche a pris la place de la gare
:
La voie passait au premier plan.
Qu'est-ce qui a fait que ce port, un simple chenal sans véritables quais, a eu une telle importance ?
Sur certaines cartes postales, on remarque une belle cheminée (détails de CPA déjà passées), celle de la minoterie.
On la voit bien sur cet envoi de Germaine :
Construite en 1880 (Germaine doit dater de la même époque...), elle fonctionne jusqu'en 1903.
Étant une des premières minoterie à vapeur de la région, elle traite jusqu'à 15 mille tonnes de blé par an. Une grande partie de la production céréalière de l'arrondissement de Jonzac y est transformée en farine.
Voici une autre vue agrandie prise d'un peu plus loin, où l'on retrouve la gare :
Sur place il ne reste aujourd'hui plus rien, du moins pour la minoterie qui était perpendiculaire à la grande maison existant toujours, elle.
On peut supposer que d'autres produits agricoles exploités localement ou dans l'immédiat arrière-pays devaient aussi partir par port Maubert.
La majorité du trafic se faisait avec Bordeaux, ce sont donc principalement des gabarres qui stationnent en bout des embarcadères et naviguent dans l'estuaire sans rejoindre l'océan.
Germaine, qui écrivait beaucoup, nous a laissé la trace d'un autre trafic, celui de bois de construction, car le Ø est bien trop gros pour en faire du bois de mine :
(Agrandissement là aussi d'une CPA déjà passée).
On notera au passage qu'il s'agit vraisemblablement de wagons à bords bas et traverses pivotantes, à comparer avec celui qui les précède, qu'il n'est pas courant de voir sur les CPA de la SE Charentes.
La pèche à l'esturgeon, le
créac local, et la fabrication du caviar de Gironde se portant bien aussi (jusqu'à ce qu'il n'y ait pratiquement plus d'esturgeon dans les années 1965/70), il est possible que ce produit renommé ait engendré un certain trafic ferroviaire, jusqu'en 1928.