trams verts de Charleroi

[Tyrphon]

J'imagine ça chanté par la Castafiore...

[pelican]

pays de Charleroi
c'est toi que je préfére
à mes yeux oui c'est toi
à mes yeux ouiiiiiiiiiiiiiiii c'est toi
à mes yeux ouuuuuuuuuuuuuiiiiiiiiiiiiiiiiiii c'est toi

on ne rigole pas avec ça !!

Pays de Charleroi de Jacques Bertrand

1er couplet

J'ai des maintes cités,
Contemplé les merveilles,
Leurs palais tant vantés
Aux splendeurs sans pareilles,
De ces beaux monuments,
Admirant la structure,
Je regrettais nos champs,
Et leur verte parure,
Qu'annonce le printemps.

Refrain

Pays de Charleroi,
C'est toi que je préfère,
Le plus beau coin de terre,
A mes yeux, oui, c'est toi. (bis)

2ème couplet

Sous des prés verdoyants
Que la Sambre caresse
Sous les bosquets riants
Pleins de chants d'allégresse,
Git le sombre charbon,
Ce pain de l'industrie,
Que le mineur wallon,
Si cher à la patrie,
Extrait du puits profond. (Ref.)

3ème couplet

J'aime les hauts-fourneaux
Flamboyant dans la brume
Et le bruit des marteaux
Résonnant sur l'enclume,
J'aime ces travailleurs
Animant nos rivages,
Et le chant des mineurs
Egayant nos villages
Après leurs durs labeurs (Ref.)



Refrain

Pays de Charleroi,
C'est toi que je préfère,
Le plus beau coin de terre,
A mes yeux, oui, c'est toi. (bis)


4ème couplet

La nuit, j'aime ces feux
Près de chaque houillère,
Et quand l'éclair joyeux
Jaillit des fours à verre,
Verrier, à leur clarté,
J'admire ton courage,
Tu sais avec fierté
Egayer ton ouvrage
D'un chant de liberté. (Ref.)

5ème couplet

J'aime à voir réunis
Au jour de la quinzaine,
Les enfants du pays
Buvant, à chope pleine,
La bière coule à flots,
Pétillante et mousseuse,
J'aime le bruit des pots,
Et la chanson joyeuse
Qui fait dire aux échos. (Ref.)


.

écolier à Charleroi, on devait chanter "Pays de Charleroi" à chaque remise des prix !!!
je crois qu'on zappait le dernier couplet ...

[Postindus]

Exact, Pelican, j'ai connu cela aussi. A part cela, j'étais fier d'être carolo, même si ce n'était pas spécialement "le plus beau coin de terre" !Comme le mentionne Tyrphon, moche et beau à la fois. D'autres photos ce soir ou demain.

[potpotpetitrain]

Merci Pélican pour m'avoir mis les paroles complétes de ce champs.Je me rappelle l'air également.je l'avais entendu beaucoup de fois par chorales mais ne me souviens plus en quelle circonstances

[pelican]

Ah ça ... Charleroi ...

[La bête de Calvi]

Deux photos d'Alan Murray-Rust prises en juin 1974, une semaine avant la suppression du 15 ....

...

Merci Gilles, pour ces deux superbes vues, et tes excellentes explications sur l'histoire des lieux.
J'attends la suite avec impatience.

[Postindus]

Merci Jean François. Bien, on continue, alors !



Les deux belles vues en couleur étaient prises d'un petit terril dont l'emplacement est actuellement occupé par les magasins "Auto 5" et "Tournesols". Nous voici au niveau de la chaussée, à proximité de "L'ancienne loge" des hauts fourneaux de la division Roctiau d'Hainaut Sambre et du café "Chez Adeline". Au fond, le grand châssis à molettes du puits n°8 Pays Bas de la société Trieu Kaisin. Les voies sont disposées de part et d'autre de la chaussée. En 1930, les accotements en terre battue étaient très large. La voirie ne servait guerre qu'à quelques véhicules. Les gens se déplaçaient majoritairement à pieds. Les TEPCE ont donc profité de cet emplacement pour implanter leurs voies, sans toucher à la chaussée. Il aura fallu trois ans et demi pour construire cette ligne, prolongation de la ligne 5, depuis Montignies Place, jusqu'à Châtelineau Place Wilson. Trois ans et demi, c'est aussi le temps qu'il aura fallu au TEC Charleroi pour (re)construire la ligne de tram entre Charleroi et Gosselies, de 2009 à 2012 avec des moyens ultra modernes ! La ligne 15 a été inaugurée en 1933.



Une photo de JG Godeaux, extraite du Tram Magazine de 1984 consacré aux trams verts. Le 15 à l'arrêt Pays Bas. Le laid pont en béton qui enjambe la chaussée à cet endroit servait de point de passage aux wagonnets chargés des stériles du triage lavoir ou des terres retirées des chantiers et des galeries du charbonnage vers la mise à terril. Ce terril et ce pont ont été érigés en 1932. Ils se substituaient au vieux terril que vous apercevez tout derrière. Le "nouveau" terril est toujours là, dominant le paysage et exactement à l'endroit du pont, se trouve aujourd'hui un autre pont, tout aussi laid, celui du périphérique R3 qui enjambe la vallée de la Sambre. Plus loin, on distingue un bistrot avec une plaque émaillée "Bières des Alliés (une célèbre brasserie de Marchienne). Le lettrage était rouge bordeaux sur un fond jaune crème. A l'arrière plan, le coron des Pays Bas, un des rares sur Charleroi à comporter des habitations semblables. En effet, au contraire des autres régions charbonnières, il n'y avait, au 19e et 20e siècles que très peu d'ensembles structurés d'habitations de mineurs, ces fameux corons. ce n'est qu'à l'entre deux guerres que les sociétés charbonnières se sont décidées à construire des cités structurées.



Une vue dans l'autre sens, toujours à l'arrêt des Pays Bas. A l'avant du tram, l'entrée du personnel de la fosse. Deux portes, sans doute une pour les entrants et une pour les sortants. Il faut dire qu'un poste complet, c'était de deux à trois cent hommes. Vu l'exiguïté des lieux, il devait y avoir une solide bousculade aux changements de postes !
Une amie qui a habité le quartier m'a dit combien elle regrettait de ne pas avoir fait comme tant d'autres : pénétrer dans l'ancienne lampisterie du charbonnage pour y dérober une des nombreuses lampes de mineur qui s'y trouvaient encore. Ces lampes ont fini dans la benne d'une bulldozer... La motrice est la 405, avec un nouveau marquage. Comme l'a déjà signalé Bête de Calvi, les motrices munies d'un nouveau marquage sont celles qui ont subi un levage aux ateliers de Gilly vers 1973. Entre les rails, à l'avant plan, la terre battue arrosée par un riverain pour combattre la poussière...



Plus loin, au plein coeur du coron, mais de l'autre côté de la rue. Un 15 en provenance de Châtelineau se dirige vers Montignies. Bon, c'était pas Beverly Hills ce coron... Mais dans beaucoup de maisons, on aurait mangé par terre quand les femmes avaient fait leur "samedi" (nettoyage hebdomadaire au Pays Noir). Je me souviens être entré dans une de ces habitations il y a trente ans, chez un ancien mineur : vieux poêle crapaud, cuisinière au charbon, quelques rares meubles, un vieux fauteuil et de la vieille tapisserie. Rien n'avait bougé en cinquante ans... J'appelais ce quartier "le quartier où y a jamais de soleil". Il était coincé entre les deux terrils. Le coron des Pays Bas, c'était Babel : Belges, Tchèques, Polonais, Ukrainiens, Italiens, Espagnols et plus tard Marocains et Turcs. Lorsque les trams ont été supprimés, les riverains ont été plutôt contents : finie la circulation sur la terre battue des rails pour éviter les voitures garées au centre de la chaussée. Mais pour les usagers de la ligne 15, ce fut moins drôle, question confort. Oui, le tram tanguait sur ses rails louvoyants, mais avec les nouveaux autobus, c'était un supplice d'une demi heure de vibrations et de vacarme. Entre Châtelineau et Charleroi, toutes les routes étaient pavées sur l'itinéraire du 15... Il leur a fallu attendre 1976-77 pour que les voiries soient asphaltées.

[pelican]

grand meric pour les petites anecdotes et les photos ..
JG Godeaux est inscrit sur ce forum .. et il partage volontier ses photos !

peut être en a t'il encore ???

[La bête de Calvi]

Superbes photos d'une époque révolue. Une fois de plus, chapeau pour tes textes

La première photo de ton post, ainsi que la seconde de l'arrêt "Pays Bas" et celle au coeur du coron ont été prise par Jean Legros-Collard en 1974, si je ne me trompe pas ?

[La bête de Calvi]

Le 03 novembre 1973, Georges Azarkadon immortalise la motrice 404 embarquant ses voyageurs à même les portes de la Gare du Sud.


A cette date, seuls subsistent les services 2 (Sud - Soleilmont / Taillis Pres, ancien partiel du 7 vers Fleurus, supprimé au 01 juillet 1973) et 15 (Sud - Châtelineau Pl. Wilson, avec son partiel 5, limité à Montignies Place).

[La bête de Calvi]

On a évoqué il y a quelques jours le voyage spécial organisé le 30 mars 1974. C'est la motrice 414 qui a été affretée, accompagnée d'une remorque, dont je ne connais pas le matricule.
En voici quelques photos, toujours prises par Georges Azarkadon.

Charleroi Sud.




Rue Wilmart, avec en arrière-plan le viaduc enjambant la ligne SNCB 119, également disparue aujourd'hui.


Illustration de l'état de la voie, déjà évoqué par Postindus.


Lors de ce voyage spécial, la ligne 2 a été parcourue jusqu'à Soleilmont (Taillis Pres). Au-delà de cet arrêt, la voie continuant sur Fleurus et abandonnée depuis le 1ier juillet 1973 était encore en place. La 414 s'est donc aventurée jusqu'à l'arrêt "Ecole des Garçons", à l'entrée de Fleurus, juste avant le franchissment de la ligne SNCB 147.
La 414 sera donc le dernier tram vert a rouler à cet endroit.
Les deux photos montre la motrice à l'arrêt "Ecole des Garçons", au tout début de la voie unique continuant vers Fleurus, quittant la double voie venant de Charleroi et Soleilmont.





A noter que la 414 aborde un film 7 "couleurs" (et non noir sur fond jaune), films confectionné par STIB à partir de 1973 pour les bus de la STIC. Quelques motrices 400 disposèrent de ces films, trop étroits pour leurs boîtes (ce qui explique les bords blancs) et qui contenaient des services déja assurés par bus (lignes 7, 8 et 9).

[Postindus]

Elles sont géniales ces photos, Jean-François A propos des photos en noir et blanc que j'ai postées hier, oui, je crois bien que c'est Jean Legros-Collard.

J'ignorais totalement qu'une motrice avait encore parcouru "post mortem" une partie de la ligne 7.

A propos du 15 : cette ligne fut, tout du moins jusqu'à leur retrait du service, le terrain de jeu quasi incontesté des motrices série 300 qu'on ne voyait qu'exceptionnellement sur les autres lignes. Ce n'est qu'en 1969 que leur règne incontesté sur les lignes 5 et 15 fut altéré, du fait que la suppression de la ligne 4 avait libéré une série de 400. Le viaduc de la rue Wilmart que l'on aperçoit sur une des photos postées par Jean-François a été promptement démonté moins de deux semaines après la suppression des trams. Une petite anecdote bien piquante : un de mes amis, aujourd'hui respectable membre du Parlement Wallon, allait au collège Pie X à Châtelineau. Comme tant d'autres il prenait le tram 15 tous les matins. Quelques petits malins avaient émis l'hypothèse que les trams verts devaient être bien moins stables que les trams jaunes munis de bogies. Ils avaient eu donc l'idée de se grouper en masse sur la plate forme arrière de la motrice afin de la faire sortir de ses rails. Tout cela pour avoir un bon prétexte afin de louper le début des cours. Ce coup là aurait réussi au moins une fois du côté des usines Hainaut Sambre.

[pelican]

Grand merci à la bête !!!
moi, j'ai comme souvenir une motrice 300 déraillée sur l'évitement juste avant le terminus de Loverval, et on tentait de la remettre sur les rails, avec une dépaneuse, et des gerbes d'étincelles ! la motrice était toujours alimentée et aidait sans doute à la remise sur les voies

[La bête de Calvi]

Quelques petits malins avaient émis l'hypothèse que les trams verts devaient être bien moins stables que les trams jaunes munis de bogies. Ils avaient eu donc l'idée de se grouper en masse sur la plate forme arrière de la motrice afin de la faire sortir de ses rails. Tout cela pour avoir un bon prétexte afin de louper le début des cours. Ce coup là aurait réussi au moins une fois du côté des usines Hainaut Sambre.

Mon beau-père confirme, ce coup-là a réussi plus d'une fois (il en fut l'un des acteurs) sur les lignes 8 et 15.
Parmi les autres tours pendables joués aux agents de la STIC par les étudiants de l'UT et des Aumoniers du Travail, on notera le serrage du frein mécanique des postes arrières dans les 400, au moment de la bousculade de la descente à un arrêt.
Et également l'attelage entre-elles des remorques garées en journée à Charleroi Nord (aujourd'hui Place de Waterloo).
Une conductrice particulièrement détestée des étudiants démarra un soir avec trois remorques au cul, au lieu d'une seule. Ce fut, paraît-il un fameux spectacle ! (et un beau foutoir dans la circulation routière, le convoi engageant la chaussée, le tout compliqué par un aiguillage ayant été talonné et se trouvant entre les remorques, ce qui empêcha tout refoulement immédiat de la -trop longue- rame)

[potpotpetitrain]

merci pour ces photos et documents et histoires.J'ai un membre éloigné de ma famille à Châtelineau,il faut que je contacte cette personne pour voir si elle ne posséde rien Je pense que c'est plutôt sur le 56 mais on ne sais jamais