Dans l'Aisne (mais pas que), Cambrésis, Nord-Est etc.

[YVES]

Donc, une video d'atelier1728, filmée par Yvon Genty, sur la "Voie de 60 entre Toucy le Château et Montécouvé en 1961".



Script de la video :
0 :15 – Dépôt de la sucrerie de Coucy, Les Michettes (on voit la forêt en arrière-plan).
0 :40 – au sortir de la sucrerie, passage sur le pont du Canal Aisne-Oise, vers Pont-Saint-Mard.
0 :50 – La gare de Pont-Saint-Mard, croisement.
1 :20 – Le train passe de la Vallée de l’ailette au plateau, sur les bords des pentes d’une ravine.
1 :33 – L’arrivée sur le plateau (le cimetière français de Crécy-au-Mont doit être sur la gauche, hors champ).
1 :40 – La gare de Crécy-au-Mont
1 :50 – Sur le plateau, avec les tracteurs.
2 :25 – Montécouvé, bifurcation, manœuvres, bâtiment d’exploitation.

Maintenant, cinquante plus tard, nous allons voir si nous pouvons retrouver les lieux.
PS si quelqu'un reconnait des membres de la FACS, qu'il n'hésite pas à préciser !

[YVES]

Quelques repères géographiques :



(Désolé, c'est un peu petit, format forum... Copier l'image et aggrandissez.)

[YVES]

Séquences vidéo 1 et 2 : la sucrerie Terninck et le pont sur le canal.

La sucrerie Ternynck se situe dans la vallée, sur la commune de Champs, au lieu dit "Les Michettes". Elle est proche des axes de communications, au Nord passe la ligne métrique Coucy-Blérancourt et au Sud le Canal de l'Aisne à l'Oise (que nous avons déjà croiser à Guny), la route Coucy-Soissons coupe la forêt à quelques centaines de mètres à l'Est.
L'aventure de la famille Terninck, depuis la fin du XIX s., dans l'essor de l'agro-industrie est intéressante, car elle met en évidence une amorce de concentration verticale, de la terre à la sucrerie.



L'industrie sucrière a aussi joué un grand role dans la reconstruction agricole après 1918. Il faut imaginer, dans le soissonnais, et encore plus au chemin des dames, des terres abandonnées depuis 4 ans, retournées parfois jusqu'à la craie par les obus, empoisonnées par le gaz. Sans le sucre, qui apportait une forte valeur ajoutée, beaucoup d'espaces agricoles seraient restés en "zone rouge". Mais dans les années 1920, on constate un acharnement des agriculteurs pour remettre les terres en culture, mais cela demanda des moyens modernes, des capitaux et une main d'oeuvre immigrée,(les noms d'origine polonaise sont fréquents dans la région).

Les Michettes, les anciens bâtiments de la sucrerie, avec au 1er plan les bureaux.

Juste au sud, on retrouve les maisons de briques de la petite cité industrielle attenante.

En route vers le canal Aisne-Oise, au sud de la sucrerie. la voie était en accotement sur la route. Juste avant d'arriver au pont, une voie se détachait sur la gauche, en direction du canal. Etonnant, regardez l'herbe. 50 ans plus tard, là où était les rails, elle pousse toujours moins bien !!!

Le canal Aisne-Oise (photo prise en direction de Guny, vers l'Ouest).
La voie de 60 traversait le canal sur le pont en béton. Et sur la droite, on remarque un pont et une darse, avec un bâtiment couvert, où pouvait accoster les péniches.

La voie de 60 rejoignait l'ancienne plateforme métrique à la gare de Pont-Saint-Mard, toute proche.
A suivre...

[YVES]

Séquence vidéo 3 et 4 : La gare de Pont-Saint-Mard et la montée sur le plateau.

Quelques centaines de mètre après avoir franchi le canal, la voie de 60 retrouvait l'ancienne plateforme de la voie métrique des CSA, à la gare de Pont-Saint-Mard. Sur la vidéo, le train des amateurs de la FACS croisait une rame de tomberaux.

La gare de Pont Saint-Mard.

J'avoue que la première fois que l'ai loupé. Avec sa façade recouverte de chévrefeuille, avouez qu'aujourd'hui, elle ressemble plus à une coquette demeure qu'une gare. D'ailleurs, c'est étonnant, pratiquement toutes les anciennes gares des CSA entre Blérancourt, Coucy et Soissons ont été restauré, alors que les constructions de briques sur le Noyon-Guiscard-Lassigny sont moins bien entretenues...

Juste à la sortie de la gare, la voie passait en rampe, avec un tracé sinueux le long du flanc d'une ravine entaillant le plateau.

L'arrivée sur le plateau, au niveau du cimetière militaire de Crécy-au-Mont, situé juste sur la droite. La gare n'est plus trés loin, après une courbe prononcée vers le Nord.

Une photo en direction de Coucy-le-Chateau, pour mesurer la "grimpette". La plateforme de voie passe juste derrière mon dos.

L'altitude moyenne dans la vallée de l'Ailette est d'une cinquantaine de métres. Elle culmine vers 150 mètres sur le plateau.

A suivre...

[YVES]

Séquences 5 et 6 : l'arrivée sur le plateau, la gare de Crécy-au-Mont.

Lorsque, après avoir traversé Crécy-au-Mont, vous arrivez sur le plateau, vous croisez d'abord ces panneaux.

La voie passait juste devant, la gare est sur votre gauche à une centaine de mètres.

Cimetières :



Mais aussi peut-être quelques trains fantômes. Le croirez-vous lorsque je faisais les photos, 2 panaches de fumées s'envolèrent vers le ciel, juste dans l'axe de la gare !!!

Les bascules... Là ça sent la betterave. Décalez vous de 20 mètres sur la droite des panneaux et vous découvrez...

Cachée sous le bitume, cette voie de 60 relie une cour de la grosse ferme de Crécy-au-Mont à la gare.

Retournez-vous, c'est la gare de Crécy-au-Mont.

N.B. : La petite aile à gauche est un ajout, un garage.

[YVES]

Séquences 7 et 8 : sur le plateau, Montécouvé.

Retour sur image.
Regardez la dernière photo, à l'arrière-plan il y a un chateau d'eau. Ce n'est pas celui de la gare de Crécy-au-Mont, mais de la grosse ferme desservie par la voie de 60.
Le plateau est sec, c'est une zone de faible densité, la population se concentre dans les villages accrochés sur les pentes, ou dans quelques fermes isolées, mais proches d'une source, comme à Montécouvé.

C'est donc une zone d'agriculture intensive, où domine la culture du blé et de la betterave.

Et c'est là que les difficultés commencent, car les nécessités de l'exploitation ont gommé la plupart des traces du chemin de fer. Par exemple, un "remblai a été arasé dans les années 1950, il était large à sa base de plus de 50 mètres et son sommet large de 6 à 7 mètres", déclare l'auteur du site sur Pommiers.

Dans la vidéo, il y a un passage sympa. Le train des amateurs de l'AFAC suit un chemin emprunté par des tracteurs. J'ai eut de la chance, j'ai retrouvé le site, après avoir pas mal cherché (panneau direction ferme de Malhotel).

La photo correspond bien, à gauche le chemin agricole, à droite la plateforme de voie.

Puis, la plateforme se confond avec le chemin et l'on arrive à ce qui devait être autrefois la bifurcation vers Juvigny (à gauche) et Vic-sur-Aisne (à droite).

Ce lieu s'appelle la stèle Rosset (N49°28'425"-E003'17"743").

Si l'on bifurque vers la gauche, à quelques centaines de mètres, un hangar agricole de Montécouvé était desservi par la voie de 60.

"un bâtiment qui était desservi par un petit tronçon de voie : des wagons y étaient laissés à quai pour leur déchargement. Il fallait alors plusieurs jours pour vider leur contenu à la brouette (engrais ou autre approvisionnement agricole)." (N49°28'100-E003°18'21").

Pas très loin de la stèle Rosset, prés de la bifurcation, en direction de Vic-sur-Aisne devait se trouvait la gare de Montécouvé, au centre du plateau. Je n'ai rien retrouvé...
Si l'on suit la voie en direction de Soissons, après une petite tranchée, on découvre la plateforme de la gare de Juvigny (N49°27'157"-E003°18'563").

La gare a été rasée. Il ne subsiste que les pavés de la cour des voyageurs...

Et pour finir, un peu de chemin de fer betteravier, avec un wagon citerne typique de la sucrerie Ternynck.


Bonne lecture.

[pelican]

[Fred de St Amand]

Bravo pour le reportage! et merci

[YVES]

La dernière photo était évidemment une incitation à l'étude des locomotives de la sucrerie Ternynck.

Dans la vidéo, on peut observer la n°9 lors de sa prise d'eau, la n°10 qui tracta le train des amateurs de l'AFAC, et la n°12 qui la croise sur la photo, tractant une citerne, plus une KDL.

Bilan des machines préservées :
- La n°12 est une 040T DFB, construite en 1917 par Borsig. Elle est aujourd'hui préservée au tacot des lacs. Un grand merci à Mr Mourot pour la célérité de ces renseignements.
- La n°10 est aussi une 040T DFB. J'ai entendu parlé d'un projet de préservation par l'AMTUIR. Un forumiste sait-il ce qu'elle est devenue ?
- La plus fameuse de locomotive de la sucrerie Ternynck est sans doute la 031T Decauville, construite en 1902. Elle est préservé par l'AMPT, plus connue sous le nom de "La Martoy". Qui connait son n° sur le réseau de Coucy ?

- Enfin la belle 040T KDL+T de l'APPEVA provient aussi de la sucrerie Ternynck. Qui connait son n° sur le réseau de Coucy ?

- Qui en sait plus sur les locomotives de la sucrerie Ternynck ? Merci de compléter.

- Enfin, si vous voulez une belle image du dépôt, allez voir "Images de trains, Tome VII", p. 10. Ce bâtiment en brique pourrait être une source d'inspiration intéressante pour les modélistes.

[Russell]

La n°10 c'est celle qui est présenté avec le pulsomètre à l'intérieur du musée à Froissy.

[YVES]

Ok, là je comprends mieux.
Donc, la n°10 de la sucrerie Terninck, est un prêt de l'AMTUIR à l'APPEVA, exposé en situation "musée". Elle a été construite en 1918 par Oreinstein & Koppel.
La voici !!!

Et les autres locomotives ???

[rms olympic]

Merci pour ces précisions sur le remisage actuelle de cette 040 T type DFB, ex Couçy, que j'avais d'ailleurs admiré, voici des... années (pour ne pas dire décénnies !) au premier site de l'AMTUIR à Malakoff.

[Philémon]

Ce doit être cette même machine que j'avais photographié
au fond du dépôt de St Mandé en août 1977

derrière les barrières de sécurité

je me demandais où elle était passée depuis tout ce temps

Philémon

[YVES]

Super ta photo Philémon, en plus elle va faire plaisir à du monde.

Allez, une petite colle pour le week-end.
Qui aurait une idée du parc machine complet de la sucrerie Ternynck, type de locomotives, plus numéros !...

[Philémon]

Merci YVES
Il y avait d'autres machines à vapeur à St Mandé
Quelqu'un sait-il d' où elles venaient et ce qu'elles sont devenues





Philémon