Continuons notre route vers Clairvaux...
Le village suivant sur la route du tram est Conliège, qui présente la particularité d'être desservi par le PLM depuis 1891.
Enfin... desservi est un grand mot !
En raison de l'implantation de la ligne à flanc de côteau, en rampe quasi-continue depuis Lons, pour rallier le plateau de Champagnole, la gare a été implantée au-dessus du village.
Se faire livrer reste aisé, il suffit de descendre par le sentier visible sur la carte postale, ou bien d'emprunter le chemin d'accès bien plus long qui va faire un S à droite de la carte.
Passé ce détail géographique, la petite gare PLM de Conliège est tout à fait mignonne, perdue au milieu des arbres.
Elle est vue ici juste après la première guerre mondiale.
A partir de 1898, le tram s'arrête juste à l'entrée du village, en direction de Clairvaux. L'accès est plus commode, le long de la route.
Mais comme il y a déjà le PLM, il faut attendre quelques années pour voir éditer des vues de la gare du tram.
Sur cette vue colorisée prise en hiver vers 1907, le tram est prêt à continuer sa route vers Clairvaux.

- C04.jpg (66.74 Kio) Vu 2212 fois
Un petit zoom permet de regarder plus en détail les bâtiments de la gare.
Conliège étant un village d'importance à cette époque, le bâtiment pour les voyageurs est du plus grande modèle.
Il est accolé à la halle marchandises et au quai découvert, qui complètent les installations.
Sautons quelques années, et nous voici rendus vers 1920.
La vie quotidienne reprend ses droits, et cela donne l'occasion d'éditer une série de cartes imprimées par BF.
La gare du tram n'est pas oubliée, avec pour une fois du monde sur la photo et un train qui arrive de Lons-le-Saunier.
Cela permet aussi de voir l'agrandissement du bâtiment des voyageurs, afin de se conformer aux directives ministérielles de 1913.
Cette transformation, entamée en 1914, s'est péniblement achevée en 1916, avec la main d'oeuvre alors disponible.

- C06.jpg (94.55 Kio) Vu 2212 fois
En agrandissant, on peut se rendre compte qu'il s'agît d'une composition renforcée pour les voyageurs : deux voitures à bogies encadrent une voiture à essieux.
Il doit s'agir d'un jour d'affluence, à en juger par le nombre de voyageurs que l'on peut apercevoir aux fenêtres.
Signe de la concurrence grandissante de l'automobile, la machine n'arbore plus qu'un seul fanal, afin de ne pas les confondre dans la nuit sur la route.
Continuons à avancer dans le temps, et nous voici rendu en 1929.
Le ton bleuté résulte de la mode de l'époque de ne plus imprimer les cartes postales en couleur noire ou sépia.
La qualité de l'impression se détériore également, avec les nouveaux procédés moins coûteux alors employés.
C'est le calme plat dans la gare.

- C08.jpg (107.96 Kio) Vu 2212 fois
Mais, me direz-vous, comment dater aussi précisément cette carte ?
Grâce aux deux wagons plats chargés de ballast, et aux tas de traverses entassés dans la cour des marchandises.
En effet, en 1929-1930, la voie fut renouvelée dans la traversée de Conliège, avec notamment l'installation de contre-rails !