Première intervention, peut être un peu longue : concernant VITSY, la Micheline ZM 514, mieux vaut des informations de première main : MICHELIN n’a pas eu besoin de moi pour la rapporter depuis Madagascar : c’est Jacques ROUFFET qui a fait le travail, un polytechnicien ingénieur chez Michelin, qui avait convaincu André MICHELIN de le laisser lancer le service Pneus de Collections, service rentable, n’est-ce pas Charles Édouard ?
Et dans le lot des moules, il y avait ceux de la Micheline, pardi ! Et voilà notre ami ROUFFET, par patriotisme d’entreprise (les pneus de collection à Madagascar, vu le prix où ils sont vendus, vous imaginez le marché…) qui se met en tête de rapatrier une Micheline.
Les Malgaches sont nationalistes : Une grosse entreprise de TP française avait proposé de recreuser gratuitement le canal des Pangalanes (voir
http://www.tourisme-story.com/Le-canal- ... lanes.html) à Madagascar, en se payant par la revente du sable à la Réunion pour les plages : une proposition « gagnant-gagnant » : refus des Malgaches : on exporte pas notre sol natal !
Bref, la Micheline est une institution (timbres et enveloppe premier jour, j’ai ça ici, il va falloir apprendre à mettre des photos dans PME), et Jacques ROUFFET a réussi un réel exploit en arrivant à la sortir de Madagascar : il en a acheté deux qui servaient de logements, en a offert une au chemin de fer (ZM 515), et a payé pour qu’ils lui réparent sur place la seconde pour la rapatrier. Il a même dû faire sortir un cheminot « Micheline » de prison.
Mon mérite, c’est de l’avoir fait venir au CFBS : pour me remercier de l’avoir aidé, il l’a fait venir en Baie de Somme, pour rouler puis pour l’y faire restaurer plus profondément par une entreprise d’Abbeville que Francine et son mari allaient bien connaitre.
Je n’oublierais jamais le coup de téléphone de Guy LENNE revenant de RETROMOBILE, où elle était exposée après son arrivée : il avait sur le stand manifesté son intérêt pour la voie métrique et son interlocuteur, qui était Jacques ROUFFET, lui demandant où il « pratiquait », lui avait dit « Ah, vous êtes de la Baie de Somme : elle va probablement venir chez vous » : il m’appelle aussitôt revenu chez lui et me dit « Olivier, c’est encore un de tes coups ? j’ai tout de suite pensé à toi ».
Me remercier de quoi ? je connaissais bien les Chemins de Fer Malgaches, allant tous les quatre mois aux Ateliers de Tana : quand j’ai proposé à Jacques ROUFFET de lui trouver un moteur PANHARD, il m’a répondu « Oh, vous savez, je connais Monsieur PANHARD, il m’a dit qu’il allait m’aider ». Monsieur PANHARD, alors déjà âgé et ayant vendu à Citroën, était président de la Chambre Syndicale des Constructeurs Automobiles.
Face à cela, que voulez-vous dire ? Sauf que quinze jours après il me rappelle un peu penaud : « Monsieur PANHARD ne peut m’aider que pour les moteurs de voitures, pour les diesel il ne peut rien, votre offre tient toujours ? »
Et voilà comment je lui ai procuré le premier PANHARD, un 4HL 90 cv et sa boite, celui des cars CHAUSSON de la RATP (vous imaginez un bus aujourd’hui avec 90 cv ?) et des camions PANHARD, bien sur.
Je le lui ai trouvé à Chartres, chez un ferrailleur, et le commercial MICHELIN local est allé le payer en nature contre un pneu neuf de camion !
Persuadé que les Malgaches lui ont réparé sa Micheline tip-top, le voilà qui l’envoie en Baie de Somme : demandez à Arnaud, « chauffeur titulaire » : une horreur : il manquait des billes dans les lissoirs, les roulements étaient morts, il y avait quatre ou six types différents de cylindres de frein : il convainc donc Monsieur ROUFFET de laisser la Micheline à St VALERY pour la restaurer : on trouvera de la filasse dans le circuit hydraulique de frein, et des traces de réparations très « olé-olé » : en Baie de Somme, la Micheline ZM 514 a fait de gros progrès en sécurité et fiabilité.
Charles Édouard collabore en faisant refaire des sièges en osier neufs au type d’origine, et nous trouvons à Troyes un chasse–neige à moteur PANHARD 4HL, 110 cv cette fois, dans le châssis et un WILLEME 8 cylindres pour faire tourner la fraise à neige !
L’ancien moteur 90 cv repartira à Madagascar dans le conteneur d’un de mes clients VALEO avec toutes les vielles pièces remplacées : un colis qui a été reçu avec joie là-bas pour entretenir celles sur place.
Un détail : pourquoi tant d’essieux aux Michelines : parce qu’elles ont un pneu de conception d’avant guerre, à carcasse textile : capacité un tonne par roue : 12 roues, 12 tonnes en charge : voilà pourquoi caisse alu, châssis avion, sièges en osier…
Et en quoi consiste le brevet Michelin, puisque DUNLOP aussi a produit des pneus sans avoir le succès de Michelin ?
On vous reparlera Micheline,130 CAIL, NAVAL Rolls-Royce, moteurs WILLEME, bourreuse ROBEL ou voitures PLM Buis les Baronnies. Là aussi, aventures et difficultés.
panama