La Société Nationale des Chemins de Fer Vicinaux.
Suite à une demande de Tyrphon, voici très succinctement, pour nos amis français, un historique de la SNCV et un aperçu des musées et lignes touristiques qui en rappellent le souvenir.
La société nationale des chemins de fer vicinaux fut créée en 1885 en vue de compléter le réseau de chemin de fer à voie normale. Au fil des années, il s’étendit sur tout le territoire belge pour atteindre en 1937 un total de 4823 km (1428 km de lignes électriques et 3289 km de lignes exploitées à la vapeur ou par autorails). Il s’agissait alors du plus grand réseau cohérent de chemin de fer secondaire à voie métrique du monde. Généralement, les lignes électriques partaient des grandes villes et drainaient les travailleurs et les marchandises des campagnes environnantes. D’autres lignes avaient plutôt le caractère d’un réseau interurbain et reliaient les grands centres des bassins industriels (charbonnages et sidérurgie du Hainaut par exemple). D’autres lignes encore, le plus souvent très longues et non électrifiées, traversaient les forêts du plateau ardennais. Elles étaient isolées du réseau principal. Il faut également signaler que la SNCV exploitait des lignes urbaines dans des villes de moyenne importance comme Bruges, Malines, Louvain, Ostende, Namur et Tournai.
Certaines lignes urbaines complétaient aussi les réseaux de tramways propres aux grandes villes ; ce qui était le cas à Bruxelles et Liège. Les villes desservies par leur propre compagnie de tramways urbains étaient Bruxelles, Anvers, Gand, Liège (deux sociétés), Verviers et Charleroi. Seules les trois premières possèdent encore des tramways.
Après la dernière guerre, le réseau SNCV a fondu comme neige au soleil, victime du « tout à la route ».
Que subsiste-t-il actuellement de ce réseau ?
La SNCV fut dissoute en 1991 et régionalisée. La partie flamande du pays est desservie par le réseau « De Lijn » (« La Ligne ») et la partie wallonne par le « TEC » (« Transport En Commun »).
La seule ligne ex-SNCV subsistante exploitée par De Lijn est la longue ligne côtière qui longe l’intégralité du littoral belge (70 km). Elle relie La Panne à Knokke en passant par Ostende. Elle fut récemment prolongée depuis La Panne jusqu’à la gare SNCB d’Adinkerke (environ 3 km).
Le matériel utilisé est constitué de motrices articulées ex-SNCV modernisées.
Une association, le TTO, y exploite sporadiquement du matériel historique restauré avec soin. Son matériel roulant est exposé au dépôt de La Panne qui est visitable en été avec navettes jusqu’à la gare d’Adinkerque à quelques encablures de la frontière française.
Les restaurations lourdes se font à l’autre bout de la ligne au dépôt de Knokke où se trouve le reste de la collection.
http://promottonoordzee.wixsite.com/mysiteLe TEC quant à lui exploite à Charleroi un réseau de semi-métro qui utilise également des motrices articulées ex-SNCV (construction « Brugeoise et Nivelles »).
Une ancienne lige en voirie a été remise en service récemment jusqu’à Gosselies ainsi qu’à Anderlues
Les musées :
1. Musée vicinal de Schepdaal
Le plus ancien musée de tramways fut créé en 1962 à Schepdaal en banlieue bruxelloise. Il est situé dans une authentique station vicinale datant des débuts de la société. Lors de la régionalisation, ce musée est passé à la région flamande et une partie des collections a été rétrocédée à la région wallonne. Il vient de rouvrir ses portes et est accessible les jeudis et dimanches en saison.
https://www.openmonumenten.be/monumenten/tramsite-schepdaal2. L’Association pour la Sauvegarde du Vicinal (ASVi)
Depuis les années soixante-dix, un groupe de passionnés s’efforce de sauvegarder du matériel roulant en vue de le faire rouler sur une ligne vicinale typique. Après bien des péripéties, un musée fut construit à Thuin (province de Hainaut). L’ancienne ligne vicinale électrifiée exploitée en saison relie Thuin-ville-basse à Lobbes et une seconde ligne relie le musée à Biesme-sous-Thuin. Il s’agit en fait d’une ancienne ligne de chemin de fer mise à voie métrique. .Elle n’est pas électrifiée et est donc exploitée en vapeur et par autorails.
La collection comprend une quarantaine de véhicules typiques allant de la locomotive à vapeur bicabine (comme toutes les machines SNCV) jusqu’à la PCC en passant par les motrices, dont toutes les générations sont représentées, ainsi que des remorques à deux essieux ou à bogies.
A propos des PCC, celles-ci furent commandées par la SNCV en 1950. Ne donnant pas satisfaction, elles ont été revendues en 1960 à la ville de Belgrade. Là, elles donnèrent satisfaction jusqu’en 1984 ! L’une d’entre elles fut récupérée par l’ASVi et rapatriée en Belgique.
La locomotive à vapeur type 7 n° 303 vient d’être remise en service et a déjà été se dégourdir les bielles en Baie de Somme.
https://www.asvi.be/index/index.htm3. Musée du Transport Urbain Bruxellois (MTUB)
Cet important musée, situé à Woluwé, fait rouler sont matériel sur la ligne de tramway de Tervuren, à travers la forêt de Soignes. Cette ligne est par ailleurs toujours exploitée par la Société de Transport Intercommunaux Bruxellois (STIB). Le musée est surtout centré sur les tramways bruxellois à voie normale mais il présente aussi quelques véhicules vicinaux.
https://trammuseum.brussels/4. Musée flamand du tram et de l’autobus (VLATAM)
Situé dans l’ancien dépôt des tramways anversois de Groenenhoek, il possède aussi du matériel vicinal en plus du matériel urbain des villes d’Anvers et de Gand.
Des tramways anciens, urbains et vicinaux, peuvent rouler de temps en temps sur le réseau.
https://www.vlatam.be/5. Musée des transports de Wallonie.
Egalement situé dans un ancien dépôt, il contient du matériel de Liège, de Verviers et de la SNCV. (musée statique).
https://www.musee-transports.be/6. Le tramway touristique de l’Aisne (TTA)
Il exploite la section Erezée- Lamorménil du réseau SNCV des Ardennes. Il s’agit d’une ligne typique qui utilise d’authentiques autorails SNCV à deux essieux et un matériel remorqué varié. Rouverte en 1966, cette ligne a connu la vapeur mais les machines sont actuellement hors service.
https://www.tta.be/7. La ligne des grottes de Han
Seul vestige du réseau des Ardennes ayant connu une exploitation continue depuis sa création il y a plus de cent ans, cette courte ligne de 3 km est exploitée par des autorails vicinaux tractant des baladeuses reconstruites à l’identique. Elle dessert les célèbres grottes de réputation mondiale.
Les motorisations « diesel » des autorails sont progressivement remplacées par des moteurs électriques alimentés par batteries embarquées.
http://www.grotte-de-han.be/fr Ceci termine le survol du tramway vicinal en Belgique. Il s’agit bien entendu d’une vue d’ensemble destinée à orienter l’amateur étranger mais le sujet est très vaste et nécessiterait bien d’autres approfondissements.
