Chemins de Fer Vicinaux du Jura

[YVES]

Reprenons la descente infernale vers Lizon
Précision utile : il n'y eut jamais d'accident lié à la déclivité sur cette portion de la ligne, pourtant avec des pentes régulières de 4 à 4,5 %.

Petit Retour en arrière et relecture du fil de discussion, après être de retour du festival de l'ASVI.
4,5% !...
En voie tramway et électrifiée, la rampe qui mène au terminus de Lobbes est de 5%, et c'est raide, même à pied !
Dans le Jura, j'image l'équipe de traction CFV avec un rail gras et des feuilles ou avec une voie enneigée, cela ne devait pas être une partie de plaisir. Quel était le poids maxi d'un train admissible dans le sens de la montée ? N'était-il pas utile de couper un train pour le monter au sommet de la rampe ???

[chef de gare]

Après avoir fait demi-tour, notre tram continue sa route vers St-Claude.
Ici, il faut préciser une particularité résultant de la mauvaise volonté du PLM.
En effet, en raison du refus de ce dernier pour autoriser la pose d'un troisième rail entre Lizon et la gare PLM de St-Claude, il fut décidé que la ligne des CFV aboutirait au plus près du centre-ville, c'est-à-dire à l'entrée du pont suspendu, sur un versant opposé au PLM !

Pour mieux comprendre ce qui se passait à la sortie de la gare PLM de Lavans-St-Lupicin, une petite CPA.
Au premier plan à gauche, on voit passer les rails qui montent vers Lavans.

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Petit zoom sur le franchissement des voies du PLM par les CFV.
Après s'être séparée du tronçon de Lons, la voie CFV enjambait le PLM au moyen d'un pont métallique, avant de franchir la route, puis de commencer à suivre en contrebas le PLM !
Cela ferait un joli diorama

Vu depuis l'autre côté, vers 1912, on aperçoit au fond à gauche les installations du PLM.
Au premier plan à droite, la voie des CFV.

l4.jpg (56.02 Kio) Vu 1935 fois

Le zoom permet d'y voir un peu plus clair
On voit bien la route qui tourne pour enjamber le PLM au moyen d'un pont en pierre.
La voie des CFV est bien visible entre la route et le PLM, elle traverse la route avant de tourner à droite pour passer au-dessus du PLM.

[chef de gare]

Reprenons la descente infernale vers Lizon
Précision utile : il n'y eut jamais d'accident lié à la déclivité sur cette portion de la ligne, pourtant avec des pentes régulières de 4 à 4,5 %.

Petit Retour en arrière et relecture du fil de discussion, après être de retour du festival de l'ASVI.
4,5% !...
En voie tramway et électrifiée, la rampe qui mène au terminus de Lobbes est de 5%, et c'est raide, même à pied !
Dans le Jura, j'image l'équipe de traction CFV avec un rail gras et des feuilles ou avec une voie enneigée, cela ne devait pas être une partie de plaisir. Quel était le poids maxi d'un train admissible dans le sens de la montée ? N'était-il pas utile de couper un train pour le monter au sommet de la rampe ???

Et oui ça grimpe dans ce secteur, plus ardu à franchir que les monts de Revigny, pourtant plus connus.
La charge était limitée à la montée, il faudrait que je retrouve la valeur exacte, mais de mémoire 40 à 50 tonnes maximum.
Il est effectivement arrivé de devoir couper en deux un train dans cette montée de Lavans.
D'ailleurs c'est ici que les moteurs des autorails Berliet RBMC ont rendu l'âme !

[chef de gare]

Mais continuons vers St-Claude.
Qui dit passage sur la rive opposée dit pont.
Enfin, pas toujours, mais dans le cas présent il fallait bien enjamber la rivière au fond de la gorge.

Il y a peu de vues générales de cette zone peu habitée, mais j'ai fini par en dénicher une
Nous regardons vers Lavans.
A droite la ligne PLM, à gauche la route, au milieu la rivière.

e8.jpg (73.78 Kio) Vu 1929 fois

Avec une bonne loupe, on comprend mieux.
Ici, on voit la voie CFV quitter l'accotement droit de la route, pour filer en ligne droite à travers champs.
Elle franchit ensuite la gorge au moyen d'un pont-cage métallique.

Le photographe Mandrillon de St-Claude est venu faire quelques clichés des travaux.
Ceci permet de voir le pont d'Etables juste après sa pose.
La voie n'est pas encore en place et des wagonnets de chantier sont présents.

Une autre CPA prise en contrebas permet de mieux comprendre la situation du pont.
Les ouvriers de cette époque étaient vaillants lorsque l'on voit des photos de leurs conditions de travail.

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Un petit zoom permet de mieux voir la structure métallique.
Mais aussi d'apercevoir des promeneurs qui n'avaient pas le vertige, et qui se sont aventurés sur le pont !

L'endroit reste un lieu de promenade côté St-Claude.
En témoigne cette CPA montrant un gros-plan, avec quelques passants.

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Nos promeneurs du dimanche restent cette fois-ci sagement sur la pile maçonnée !

Pour terminer, une vue d'après la première guerre mondiale.
Toutes les CPAs se ressemblent sur cette zone difficile d'accès.

e1.jpg (68.97 Kio) Vu 1929 fois

Pourtant celle-ci présente une particularité
C'est la seule à ma connaissance où un train passe en direction de St-Claude.

[YVES]

Ok, merci pour les précisions sur le tonnage des convois.
J'ai tenté de me répérer avec IGN-remonter le temps. Aujourd'hui, il semblerait que ce pont métallique n'existe plus. Son emplacement plausible, déboucherait, vers Saint Claude, dans une zone ndustrielle (?). Mais bon, le tracé de la VM n'est pas facile à suivre...

[chef de gare]

Tous les ouvrages métalliques d'importance des CFV ont été vendus et démontés entre 1949 et la fin des années 1950.
Ne subsistent que des petits ponts qui enjambent une route ou un cours d'eau (ex tunnel de Revigny, Pont-de-Poitte, viaduc de Lavans).
Exception : le pont au-dessus des voies SNCF à Lizon, facilement accessible et sans aucune utilité, qui a disparu également.

[pelican]

Mais aussi d'apercevoir des promeneurs qui n'avaient pas le vertige, et qui se sont aventurés sur le pont !

Il ne faut pas avoir peur de casser sa pipe !!!

[Andreas]

Magnifique, le "pont du tramway". Dommage qu'il a été détruit.

[dgrr57]

Joli travail de recherche documentaire

[chef de gare]

Notre tram est presque arrivé à son terminus !
Passé la halte d'Etables dont il n'existe aucune CPA, la ligne continuait à longer la route jusqu'à St-Claude.
Pour des raisons géographiques, la gare était établie à l'extérieur de la ville.

Mais avant, une petite dernière du viaduc d'Etables.
Vue aérienne IGN de 1948, qui permet de bien voir les sinuosités des CFV par rapport au PLM...

Et maintenant le faubourg Mouton, avec cette vue ancienne signée Paul Regad, pionnier de la photographie dans cette ville.
Il s'agît d'une vue réduite en CPA, mais qui semble être un montage de trois clichés.
On voit bien la courbure de la voie avant d'entrer en gare, que l'on voit à droite.

La vue précédente étant assez sombre, passons sur un plan plus rapproché.
Le cliché est pris vers 1900.
Au premier plan deux voitures voyageurs sont stationnées sur la voie en cul-de-sac, la grue à pivot est visible derrière.

sc2.jpg (95.7 Kio) Vu 1607 fois

Petit zoom sur la remise à machine en bois.
Le logement pour le personnel est situé dans la partie droite, et offre un confort très relatif.

Rapprochons-nous encore un peu, avec cette carte colorisée de 1906-1907.
La halle marchandises est de grande taille, fait assez rare sur le réseau CFV.

sc6.jpg (65.47 Kio) Vu 1607 fois

Tout semble calme, et pourtant en zoomant on se rend compte qu'un train vient de partir pour le terminus.
A droite les vespasiennes, petit raffinement de la gare.

Comme à d'autres endroits, les CPA ne sont pas légions sur la zone, pourtant proche de la ville.
Le photographe Mandrillon nous livre le cliché le plus intéressant, vers 1907.
Il est pris pour une fois en regardant vers Lizon.

sc4.jpg (95.62 Kio) Vu 1607 fois

Le zoom apporte de belles choses, notamment l'aspect du faisceau des voies, qui fait avec la place disponible.
Devant le château d'eau, on note un robinet avec une bassine.
Cela est dû au fait qu'une source avait été découverte au moment des travaux, ce qui avait évité aux CFV de devoir payer l'eau de la ville.
En contrepartie, le trop-plein était laissé à disposition des habitants du quartier.

[chef de gare]

Comme il n'y a aucune CPA de cette gare après 1914 (à ma connaissance), je vous fais profiter de deux vues tardives.

Tout d'abord ce wagon couvert stationné sur la voie des marchandises.
Derrière lui on aperçoit la remise à machines. Nous sommes probablement en 1946, au cours de l'été.
Par rapport aux CPAs, on voit qu'elle a été agrandie, avec notamment la pose d'un toit en tuiles, et la création d'une aération pour la fumée.

Enfin, une vue par le bout d'une voiture voyageurs à essieux.
Celle-ci est garée sur la voie de manœuvre des trains. On voit à gauche le BV et la halle marchandises.
Elle est intéressante, car on peut voir de près le frein à vis, le système de tamponnement et d'attelage, ainsi que la conduite de l'éclairage électrique en toiture.
Le fringuant jeune homme posté sur la plateforme est André Artur.

[chef de gare]

Terminons le périple de notre tram en poussant jusqu'au cul-de-sac du quartier des Etapes.
Compte-tenu de l'exiguïté des lieux, aucune manœuvre n'est possible.
Le tram arrive donc machine en tête, refoule à faible allure jusqu'à la gare.
Une fois les opérations de retournement, remplissage des bâches et chargement des briquettes effectuées, le convoi repart en marche arrière vers les Etapes, avant de prendre les voyageurs et démarrer sur Lons.
A l'époque on avait le temps !

A cet endroit les vues avec le train sont plus courantes.
Il faut dire que le modest abri des CFV n'attire pas les regards (à droite du cliché).
Nous sommes vers 1906. Le convoi, emmené par une 030T SFB, tracte encore uniquement des voitures à essieux.

s5.jpg (57.27 Kio) Vu 1501 fois

Le zoom permet d'admirer le matériel des CFV.
On voit notamment un wagon couvert type 1898, avec ses quatre baies d'aération par côté, ainsi qu'une voiture mixte 1re classe fougon poste.

Autre vue de la même époque, avec un train qui arrive au terminus.
On voit bien à droite le bâtiment CFV de la station.

s3.jpg (52.13 Kio) Vu 1501 fois

Le zoom permet de voir les correspondances par voiture à cheval qui attendent les voyageurs.
Celles-ci partent probablement vers le Haut-Jura.

Autre jolie vue du coin, signée Paul Regad.
Une grande activité règne, et tout le monde semble avoir voulu figurer sur la photo !
Nous sommes probablement au cours de l'été 1907, on aperçoit sur la droite le bout d'une voiture à bogies.

Sautons au début des années 1920.
Il s'agît de la dernière CPA connue montrant le tram au terminus.
Un beau cliché imprimé par BF, et difficile à trouver en bon état dans cette version.

s1.jpg (90.05 Kio) Vu 1501 fois

Le gros-plan sur la locomotive permet de voir les évolutions survenues sur la 030T SFB.
Perte des couvre-mouvements en 1908, avec une esthétique devenue discutable.
Remplacement de la cheminée tronconique pare-escarbille par un modèle plus classique, du fait des bons résultats constatés sur les machines ANF.

Et voilà, notre tram est arrivé au bout de son parcours, après 68 km et 4 h de trajet pour le train le plus rapide du matin.
Et quand je dis matin, on pourrait même aller jusqu'à dire fin de nuit !
Départ 3h45 de Lons-PLM, et arrivée à 7h50 à St-Claude.
Avantage : on pouvait faire ses affaires sur place, et repartir par le train du soir, départ 17h15, arrivée 21h48 à Lons !

That's all folks !

[YVES]

Voitures et wagons donnent à ce réseau un p'tit air CBR !
CBR qui lui aussi escaladait une montagne .

[Mamanto]

Un grand merci pour ce magnifique voyage à bord des Chemins de Fer Vicinaux du Jura

[Nicolas Novel-Catin]

J'ai tout suivi patiemment et je ne peux que m'incliner devant la qualité des photos et ta connaissance du réseau & des lieux !
Merci beaucoup.