Autorails Crochat et Decauville-Crochat

[chef de gare]

Bonsoir,

Je me suis.lancé sur des recherches au sujet de ces autorails, et le moins que je puisse dire est qu'il n'y a pas grand-chose en dehors de la revue MTVS et des autorails de France.

Je suis particulièrement embêté par les trois exemplaires à bogies fournis aux CFD.

Des forumistes seraient-ils en mesure de confirmer les caractéristiques de ces engins au niveau de la.motorisation et des dates de livraison ?

Dans la revue MTVS selon les numéros les moteurs sont des Aster, ou des De Dion, ou encore des Panhard. Puissance ? Entre 40 et 60 CV...
Date de livraison et essais à temporalité variable : 1924, fin 1925, 1926 ?

Donc si quelqu'un a une piste ou ne serait-ce qu'un petit document technique, je suis preneur !

A vot' bon coeur...

[chef de gare]

Pour compléter mes éléments variables
MTVS 16 : Ae45 moteurs Aster 50 CV / Ae52 moteurs Panhard 60 CV
MTVS 32 : Ae51-52 moteur Crochat 80 CV
MTVS 36 : Ae45 De Dion / Ae51-52 Panhard 60 CV
MTVS 38 : locotracteur 11 moteur De Dion 60 CV (censé provenir d'un bogie de l'Ae51)

[Beyer-Garrat]

Rien de mon coté chef de gare je suppose que tu as regardé du coté des CFRU ?

[chef de gare]

CFRU n'a quasiment jamais traité de ce sujet !

[récup'61]

-Une question :
Tu écris MTVS : 32 Ae 51-52 moteur CROCHAT 80 cv
Comment est-ce possible ? De ma vie, je n'ai jamais entendu que Crochat avait fabriqué des moteurs. Ceux de traction, donc électrique oui.
Ils étaient fidèles à la marques ASTER puis d'autres fournisseurs ou le commanditaire de l'autorail imposait un constructeur motoriste (exemple Panhard avec ses 4 HL).
Des plus spécialistes que moi, confirmeront ou infirmeront mes propos, je l'espère...

[YVES]

Pas de Decauville-Crochat dans ma région. Les CFS ont évoqué un projet de rachat d'automotrices Crochat du réseau Saône et Loire, en 1934, pour remplacer les De Dion JM2 vieillisant. La proposition resta sans suite et les deux automotrices De Dion furent détruites lors de l'offensive allemande de 1940.

[chef de gare]

-Une question :
Tu écris MTVS : 32 Ae 51-52 moteur CROCHAT 80 cv
Comment est-ce possible ? De ma vie, je n'ai jamais entendu que Crochat avait fabriqué des moteurs. Ceux de traction, donc électrique oui.
Ils étaient fidèles à la marques ASTER puis d'autres fournisseurs ou le commanditaire de l'autorail imposait un constructeur motoriste (exemple Panhard avec ses 4 HL).

Je ne fais que citer les écrits de Riffaud, qui ont varié au cours du temps

Fidèles à Aster oui et non, les autorails de Dordogne ont été équipés de moteurs Peugeot..
Et les locotracteurs de l'ALVF étaient munis à l'origine de moteurs Panhard.

[chef de gare]

Pas de Decauville-Crochat dans ma région. Les CFS ont évoqué un projet de rachat d'automotrices Crochat du réseau Saône et Loire, en 1934, pour remplacer les De Dion JM2 vieillisant. La proposition resta sans suite et les deux automotrices De Dion furent détruites lors de l'offensive allemande de 1940.

Si tu as un papier là-dessus je suis preneur !

edit : merci!

[récup'61]

Je me cite:
"Ils étaient fidèles à la marques ASTER puis d'autres fournisseurs" , j'aurais donc dû ajouter "à ses débuts"...
Mais le moteur était souvent imposé, par l'acheteur de (s) autorail(s) / locotracteur(s) :
Par accointance, fabricant de la place, préférence, expérience des autres réseaux et bien sûr le prix!
Dès l'apparition de moteurs "Huile Lourde" (diesel) beaucoup se tournèrent vers cette solution. Mais le poids pouvait parfois être préjudiciable à cette nouvelle technologie.
Ensuite, quelques soit le type de moteur, il fallait être sûr que les abaques proposés correspondent bien à la réalité :
Poids/puissance ; puissance/consommation ; couple/rendement, etc.
Je pense que pour une transmission électrique, il faut un moteur qui monte rapidement en régime puis ait un couple stable proche de sa vitesse maximum.
Avec une certaine réserve, donc le diésel convient bien dans ce cas. Mais il y avait les adeptes du moteur à explosion.
Enfin, ils furent interdits ; logique car l'essence s'enflamme et explose trop facilement.

[chef de gare]

A l'époque des autorails fabriqués par Crochat, puis Decauville-Crochat (1922-1925), les moteurs à "huile lourde" (semi-Diesel ou Diesel) étaient effectivement lourds et encombrants, et avec un mode de démarrage laborieux (air comprimé, chauffage au chalumeau de la paroi d'un cylindre, moteur auxiliaire, etc.).
Henri Crochat était bien conscient que ce type de moteur serait la solution à son problème de consommation de carburant, et semble avoir envisagé très tôt leur emploi (évoqué dès 1922).
Il en découla notamment en 1927 le locotracteur à moteur MAN pour le Sénégal, avec une transmission Crochat.
Comme la société Crochat disparut commercialement en 1929, et que Paul Colardeau partit chez Vetra dès 1925, il n'y eut aucune application commerciale d'envergure.
Il fallut attendre Brissonneau-et-Lotz au début des années 1930, avec une nouvelle fois Paul Colardeau à la conception.

Jean Laborie fut un précurseur également en France, avec le montage dès 1932 d'un moteur Diesel sur un autorail Renault type KA de 1922. Avec peu de réussite, car la fiabilité du moteur ne fut pas au rendez-vous.
Ce furent d'ailleurs les mêmes ennuis que rencontrèrent les exploitants ferroviaires qui utilisèrent les premiers moteurs Diesel à "marche rapide" à partie de 1933-34.
Ils étaient alors suffisamment compacts et puissants pour répondre à leurs besoins, mais leur entretien restait délicat. Les Berliet Acro, puis MDK durent ainsi être régulièrement remis en état par leurs utilisateurs, tout comme les Saurer.

Mais nous nous éloignons du sujet de départ... :-)

[dufi78]

CFRU n'a quasiment jamais traité de ce sujet !

Alors je vous invite à lire rapidement CFRU n° 231 consacré à la Vallée de Celles

Vous y lirez que :
L'automotrice Crochat/Schneider SC 31 (CFS) était l'une des 3 construites par Decauville sur le type SL mises en service par le réseau de Saône et Loire sous les numéros AU I à 3,en 1926-27. La AU 2 fut expédiée de Saint-Marcel-lès-Châlon le 20 juillet 1937 et arriva à Raon le 25, accompagnée de diverses pièces de rechange ; sa réception fut acquise â la suite d'un essai, le 28 mors 1938, en remorquant la voiture Decauville n°10 jusqu'à Celles-sur-Plaine puis en continuant haut-le-pied jusqu'à Raon-sur-Plaine. Le fonctionnement fut convenable mais la consommation considérable, 65 I d'essence aux 100 km avec une remorque de 6,1 t et 43 sans remorque. La mise en service commercial eut lieu le 14 avril 1938 sous le numéro SC 31.
ll s'agissait d'un appareil à bogies, de capacité limitée, 28 places assises et 15 debout plus les bagages ; ses principales caractéristiques étaient les suivantes, largeur de caisse 2,20 m, longueur de caisse 9,34 m, hauteur total 3,14m, entre-axes des bogies 5,50m. Le moteur d'origine était un Schneider qui aurait été remplacé par un Somua LP3, également de 80 ch, 6 cylindres 135 x 170, entraînant une génératrice principale L6G Brissonneau et deux moteurs de traction type L5 MLVE montés à raison de un par bogie type « maximum de traction », l'essieu moteur étant vers le milieu avec des roues de 0,845 et l'essieu porteur vers l'extrémité à roues de 0,630.
La caisse comportait à une extrémité un poste de conduite derrière lequel était disposé transversalement le groupe moteur-générateur, venait en suite le compartiment fourgon avec 8 places sur banquettes rabattables puis le compartiment de 16 places en deux travées, la plate-forme d'accès avec portes coulissantes et 8 places assises, enfin le second poste de conduite.
Cet appareil, bien que de conception très ferroviaire, n'a pas laissé à Raon un excellent souvenir avec sa consommation très élevée et un moteur particulièrement bruyant, tournant en permanence à plein régime. Très endommagé après la guerre en 1944, il fut quand même question de l'envoyer après réparation sur Rethel - Asfeld, projet qui resta sans suite,

[dufi78]

Par ailleurs, les CFS, qui étaient les exploitants des CdF du Calvados dans l'entre-deux guerres, ont utilisés 3 automotrices Crochat à voie de 60 issues de la commande du département du Calvados du 13/12/1922 pour la 1ère et avenant en 1923 pour 2 autres automotrices.
Les trois engins furent livrés en 1923 (AU 1) et en 1924 (AU 2 et AU 3). Elles étaient peintes en vert moyen avec filets rouge.
Au bout de 6 ans d'exploitation, elles avaient parcourus respectivement 135 000 km, 95 000 km et 115 000 km.
"Leur conduite est très souple ; et elles donnent toujours entière satisfaction" selon les CFS en mars 1933.
Source : NOTE SUR L’UTILISATION DES AUTOMOTRICES SUR LA COMPAGNIE DES CHEMINS DE FER SECONDAIRES PENDANT LA PÉRIODE DE 1907 À 1932 in Revue L'industrie des voies ferrées et des transports automobiles datée de Mars 1933
Conservées jusqu’à la fermeture du réseau, elles étaient toujours garées au dépôt de la Demi-lune à Caen en 1946. Elles furent vendues à la ferraille l’année suivante lors de la liquidation du matériel.

Caractéristiques
Type 47 K
Voie 0,60 m
Moteur ASTER
Nombre de cylindres 4
Alésage x course 90 x 150
Puissance effective 30 ch
Régime 1400 tr/min
Essieux moteur 2 , 2 moteurs de 10 kW
Essieux 2
Empattement total 3,000 m
Frein à main sur 4 roues
Frein à air sur 4 roues
Frein de secours néant
Vitesse maxi en palier 50 km/h
Démarrage électrique
Éclairage électrique
Chauffage gaz d’échappement
Avertisseur Cloche et Sifflet
Longueur totale 7,000 m
Largeur H.T. 2,200 m
Voyageurs assis 13
Voyageurs debout 15
Bagages -
Poste de conduite 2
Compartiment à bagages -
Compartiment postal -
Masse à vide 6,4 t
Charge utile 1,840 t

[chef de gare]

Toutceci est très intéressant, mais n'a rien à voir avec mes recherches sur les exemplaires à bogies des CFD
Ma réponse sur CFRU était liée à ce domaine spécifique

[dufi78]

Toutceci est très intéressant, mais n'a rien à voir avec mes recherches sur les exemplaires à bogies des CFD
Ma réponse sur CFRU était liée à ce domaine spécifique

Désolé, mais je m'étais référé au titre de ce fil de discussion
D'où la pertinence de ne pas s'égarer avec des discussions annexes au titre principal