Poids- Lourds et Utilitaires de 1920 à 1970 (Epoques 2 et 3)

[Patrick ze rabbit Deludin]

Impossible de retrouver ma version Limonadier sur châssis long.
Donc un tour chez Nénette, voilà :

Livré avec casiers et bouteilles (brunes).
Le mien comporte en plus la marque Kanterbrau.

Chez les marchands, les uns comme les autres, neuf c'est dans les 30/35 €, d'occase on tombe à 20 € en moyenne.
Dépêchez-vous car il me semble que la marque Roskopf n'existe plus, en tout cas les G/TAK ne se font sans doute plus.
Sinon, y'a le modèle (cabine surmoulée ?) de chez Top Models, plus court, sans vitrages et avec des roues totalement fausses. D'occase à 15 € :

...enfin moi, ce que j'en dis .
Ce type de montage, avec les phares et la calandre venant de moulage avec le pare-choc me dit quelque chose (oui, je sais..), mais quoi .

Pas connaissance d'autres fabricants pour ce modèle emblématique et à la vie si longue.
Dommage, un manque...

[Patrick ze rabbit Deludin]

Vouala, j'ai trouvé.
Comparaison, pour ôter le doute :

...et les originaux :

Modèles Clé des années 1960, donnés pour du 1/90e, ce qui paraît exact.
Il s'agit des premières versions de la cabine Relaxe, avec les clignotants avant en haut et derrière la cabine, et le marquage "BERLIET' en majuscule sur la frise.
Ils on roulé sur mes réseaux, ceux-là !
Avec le super-détaillage de l'époque (on ne rit pas, j'avais 10 ou 11 ans. Et je faisais encore de la voie normale ) :

[Patrice Roussiale]

Sacré Patrick.
Il va me faire faire un HS par rapport au fil.

Son histoire de fardier vient de me faire remonter une anecdote raconté par l'un de mes grand-père : le transport de la "Savoyarde".
Il n'avait que 12 ans et venait d'entrer en apprentissage à Paris.
HS : c'était quand même pas des feignants à l'époque... fin du HS.
Avec un copain un peu plus vieux, avant l'embauche, ils décident d'aller voir le transport de cette cloche, événement dont tout le monde parlait.
Bon, ben, c'était effectivement kekchose

Transport effectué sur un fardier d'environ 6 T.
Ce fardier avait une charge utile de 30 T
La cloche pesait environ 19 T
Traction par 18 à 28 chevaux suivant les différentes parties du trajet.
"Petite" interrogation : à part les 4 (?) énormes sabots de frein sur les jantes (on en voit un sur la photo, mais on peut espérer qu'il y en avait aussi sur l'avant train), comment était arrêté un tel chargement ?
Illustrations issues du site attelage-patrimoine

Fin de pollution de la famille des BERLIET

Cordialement.

[L'homme du pire caddy]

"Petite" interrogation : à part les 4 (?) énormes sabots de frein sur les jantes (on en voit un sur la photo, mais on peut espérer qu'il y en avait aussi sur l'avant train), comment était arrêté un tel chargement ?

"Comment l'arrêter ?", c'est un peu un raisonnement d'automobiliste !!!

Dans la traction animale lourde, la question est plutôt : "Comment l'empêcher de prendre de la vitesse ?"

Et ma réponse : en serrant préventivement le frein.

J'ai encore vu dans les années 80 des attelages de deux chevaux descendre une remorque de foin dans la rue principale d'un village escarpé. L'attelage marquait l'arrêt au sommet, frein serré à fond, puis le conducteur desserrait très lentement jusqu'au moment où la remorque commençait à bouger. Les chevaux servaient alors uniquement à diriger le convoi et n'étaient en aucun cas poussés par la charge. Je pense même que la remorque freinée devait les rassurer (la différence entre le cheval-vapeur et le cheval-crottin est que celui-ci possède un petit cerveau...).

Je pense que le même mode de fonctionnement devait être utilisé dans le transport de charges lourdes comme cette cloche : vitesse extrêmement lente maîtrisée en permanence.

Ceci-dit, je n'ai jamais conduit d'attelages hippomobiles.


Pierre.

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[Patrick ze rabbit Deludin]

Pourquoi avoir mis des rayons ? Des jantes pleines auraient été plus faciles à réaliser . Non, en fait, ça résiste mieux ainsi car les efforts ne rejoignent jamais le fil du bois.
Effectivement, je me souviens avoir entendu cette réflexion qu'il fallait freiner l'attelage et desserrer progressivement.
Est-ce qu'on risquait l'échauffement et l’enflammement du patin en bois sur la jante en fer ? Je ne sais pas .
Mais bon, un gars avec un seau rempli d'eau et le problème était réglé.
En tout cas, à l'époque, ils ne commençaient pas par dire "on va pas y arriver", ils faisaient travailler leurs méninges et... au moins ils essayaient .

[Patrick ze rabbit Deludin]

Trois petites choses pour en finir avec les GAK.
D'abord la gamme complète de chez Roskopf, avec la version benne en différentes couleurs d'usine, s'il vous plaît (photo @) :

J'ai connu exactement la version "cabine bleue-benne grise" en vrai.

...et un truc qui dormait sur une étagère et que je n'ai vu que ce midi au soleil :

C'était un cadeau Bonux (heureuse époque...), traité au 100e environ mais pas trouvé de marque. Juste "made in France", car on était fier de fabriquer français mais on l'écrivait... en anglais .
Le châssis est... souple et il ne s'agit pas d'un modèle Clé.
Benne à ordures ménagères ("BOM", en langage pro), peut-être une SEMAT mais rien n'est moins sûr. Pas mal pour l'époque, et en plus elle bascule .
Doit dater de 1970 ; super-détaillage de mes 15 ans, avec rambardes et platelage arrière (un bout de grillage à garde-manger), peinture Humbrol au pinceau un peu "pétante".
Les jantes sont pour le moins curieuses...

Enfin, et là on sort des Berliet, voici une transformation facile à faire, un plateau pour transporter la paille qui doit bien avoir un nom plus technique :

Je mets ça là car je vous ai passé le même type de carrosserie sur un GAK viewtopic.php?f=11&t=11718&hilit=berliet&start=45#p426613.
Plateau, dosseret et renforts d'angle en feuille plastique gravée, complément en profilés plastique, un peu fragile mais je fais pas vroum-vroum avec sur mon réseau ou dans le bac à sable . Ça avait du me prendre 2 heures, avec une peinture complète. Ne pas oublier le passage dans le dosseret pour justifier le rétro intérieur et les feux de gabarit. Blancs côté avant et rouge vers l'arrière, bien sûr .
Tiens, j'ai pommé un phare...
Modèle Borgward de chez Brekina, qui n'a sans doute jamais été importé en France.
Mais bon, ce bahut, je lui trouvais une belle gueule et il est finement gravé .

[Patrice Roussiale]

Merci Pierre pour ces précisions sur le freinage.
D'où des systèmes de freins assez sophistiqués sur des véhicules assez simples par ailleurs.
Ayons une pensée pour ces conducteurs (d'attelage) arrivés en haut d'une côte, avec des pavés mouillés, et les roues cerclées de fer qui risquaient de s'enrayer....
http://www.attelage-patrimoine.com/2015 ... nages.html

Pour les très lourdes charges, s'il existe des photos et cartes postales, les détails techniques semblent manquer.
Ce n'est pas le but du forum, ni de ce fil en particulier, d'en débattre.
Même des forum de spécialistes semblent ne pas avoir beaucoup de renseignements :
http://www.attelage-patrimoine.com/arti ... 65669.html

Cordialement.

[Patrick ze rabbit Deludin]

Aparté sur les Bennes à Ordures Ménagères.
C'est bien un BOM de chez SEMAT qui a été reproduite pour BONUX.
En voici une sur un châssis GAK 50, petit porteur de 7,5T de PTC, bien suffisant (remarquez les ailes à retours verticaux plats, sans nervures, faciles à reproduire à partir du modèle Roskopf) :

(HS "Charge Utile")
Vu son état, ce véhicule a du finir... à la benne .
Et une sauvegardée en région parisienne, qui a même fait la "traversée de Paris" en janvier 2016 ! :

Je suis littéralement en extase devant les "patins" mis sous les pneus pour ne pas salir les pavés de Bercy ...

(photos @)
"Pauvre France" !!!

NOTA :
La société SEMAT (Société d'Équipement, de MAnutention et de Transport), sise à La Rochelle-Chef de Baie, n'a rien à voir avec l’entreprise SEMAT-TOURNÉ chère aux membres de l'Escadrille St Michel.

[Patrice Roussiale]

Super tes améliorations, jeune Lapin
A cet âge-là, je ne pensais même pas à modifier mes petites autos.. .

Finalement, le GAK Roskopf n’est pas mal du tout.
Et pas si facile à trouver.
Bon, pas pour moi, trop "moderne"
Mais bien tentant.

Cordialement.

[Patrick ze rabbit Deludin]

Attention, s'il y a bien une histoire de "15 ans" pour le Brekina, c'est qu'il a été bricolé il y a une 15zaine d'années et pas lorsque j'avais 15 ans !
D'ailleurs en 1970, Brekina, je sais même pas si ça existait ...
Wiking, je pense que oui, même qu'ils feraient bien de changer leurs standards : le monde a évolué depuis.

[Patrick ze rabbit Deludin]

Le GAK, on en a pratiquement fait le tour, et j'ai essayé de vous présenter des carrosseries variées.
Avec un Poids Total en Charge (PTC) de 10 t ou 10,5 t, il a besoin d'un coup de main pour passer au cran supérieur.
Berliet crée donc le GBK, PTC de 12 t, en reprenant la même la cabine mais avec des roues d'un Ø un peu plus grand de même que la largeur de la bande de roulement, et bien sûr une mécanique adaptée :

Pas vraiment reproduit en H0 mais facilement extrapolable à partir du modèle Roskopf en conservant les roues (c'est "limite", quand même) mais en rehaussant le tout et en rajoutant des marche-pieds et des bavettes dans les passages de roues pour cacher la misère. Ça devrait faire illusion :

Du coup, on peut allonger le châssis et lui faire porter des charges plus importantes en restant conforme à la réalité.
Et puis il y a eu de belles transformations, mais c'est pas le même travail de maquettiste :

(Sorti au 43e. Je m'y attèlerai... un jour).

[Patrick ze rabbit Deludin]

Bon, on continue.
Avec le GCK sorti en 1961, grosso modo même allure que les 2 autres mais d'un PTC de 16T, ce qu'on appelle un "porteur moyen courrier" : ça y est, on est dans la cours des grands !
On peut l'extrapoler du modèle Roskopf MAIS il est équipé de roues artillerie et d'un Ø plus grand. D'où le marche-pied en fer généralement ajouté sous celui incorporé en bas de caisse. Parce que là, on monte vraiment dans la cabine.
Modèle de 1964 avec capucine sur châssis extra-long, carrossée par Crétinon, de Rives (Isère) :

En voici un autre, tout neuf et non immatriculé, sortant vraisemblablement de peinture (la calandre noire n'est pas une teinte d'usine), et équipé de son crochet de remorquage pour éviter les projections durant le traitement. Ridelles à claire-voie de chez Faurax & Chaussende, carrossiers à Lyon.
Premier modèle, avec clignotants en bas.
(je vous ferai un point par année là-dessus un de ces soirs, avec les phares et les rétros. Pour le moment, euh... "j'ai une vague idée") :

Les GCK ont généralement un porte-à-faux arrière assez court évitant le déport dans les courbes, car ils peuvent encore accéder en ville malgré leur poids.
Caisse fourgon acier, pour les établissements Bahu & Moncoffre -ça ne s'invente pas !- de Lyon :

La cabine est identique aux autres séries "G". Elle existe en version normale ou "profonde", c'est-à-dire avec une couchette. Vue la largeur de celle-ci, le tunnel du moteur évite de tomber . L'autoradio, dont on voit l'emplacement vide au milieu de la plage avant, sera même livré d'origine après quelques moins d'option catalogue : le luxe !

Et pour les roues artillerie, ben le modèle GLR de Brekina, pardi !
Tiens, 'faudra que je fasse un essai pour voir ...

(Évidemment, toutes photos tirées des hors-séries de Charge Utile Mag. Qu'est-ce qu'on dit ? "Merci J-F C. 'Vais pouvoir lui payer un -grand- verre lorsque je le verrai à la "Loco"...)

[Patrick ze rabbit Deludin]

Et puisqu'il faut bien en finir avec la cabine "Relaxe" et ses dérivées, voici le modèle le plus puissant : le Berliet GPRK, commercialisé en août 1959.
Il est équipé d'un 6 cylindres de 9,5 l et 180 CV (pas mal pour l'époque, surtout sans turbo). Comme dirait quelqu'un qu'on connaît, "c'est du lourd" .
Le PTC est de 26 T, ce qui fait un PTR de 35 T, le maximum autorisé par la réglementation des années 1960.
Il concurrence allégrement tous ses petits copains, Bernard, Somua/Saviem et Willème (le fameux "nez de requin". Voir là : viewtopic.php?f=8&t=11313&hilit=nez+de+requin#p411157).
Voici la photo du premier exemplaire, sur lequel Berliet cherche encore le bon emplacement des clignotants : 2 à l'avant et un à l'arrière de la cabine, on moins on les verra !
La cabine, qui fait 10 cm de plus en largeur, a nécessité la réalisation d'une bande centrale supplémentaire fixe au centre de la calandre.
4 phares dans le pare-choc et pare-brise en une seule partie, ensuite séparé en 2 pour limiter les frais en cas de remplacement :

Modèle d'expo. Pas la peine de peindre les flancs des pneus en blanc si c'est pour qu'un piaf vienne ch r sur la vitre de custode !

Le modèle de série ne sera au départ équipé que des clignotants avant en bas de cabine. Bien qu'étant à l'origine une option, celle-ci est livrée très vite d'office avec une couchette, car la longueur du moteur fait que, dans le cas d'une cabine standard, il dépasse à l'arrière est rend difficile la réalisation de la caisse :

Cette longueur a aussi obligé à augmenter le porte-à-faux avant, ce qui se voit bien au niveau du bas de porte, plus long que les autres modèles :

Il n'est livrable qu'en une seule longueur de châssis : bien vu, puisque ce sera un succès !

Une dernière chose : il s'agit d'un 6x2.
Bon, maintenant que vous êtes des connaisseurs, vous savez ce que ça veut dire.
Allez hop ! Interro écrite...

[Patrick ze rabbit Deludin]

Directement dérivé du GPRK, voici le GRK, sorti en septembre 1961.
Même cabine couchette au généreux porte-à-faux avant, car même motorisation, mais livrable en plusieurs longueurs de châssis et en 4x2 .
Voici le premier modèle d'usine :

L'équipement comporte à l'arrière des prises pour les freins et l'éclairage d'une éventuelle remorque, dans la version "porteur-remorqueur". On retrouve, sur les plaques d'immatriculation, les classiques feux Vignal (viewtopic.php?f=11&t=11139&p=407641&hilit=feux+vignal#p407641 et viewtopic.php?f=11&t=11139&p=407641&hilit=feux+vignal#p407564) :

Quelques carrosseries variées (Charge Utile, comme d'hab), les modèles bâchés comportant généralement une avancée au-dessus de la cabine destinée à recevoir la bâche lorsqu'elle est enlevée. Elle est d'autant plus généreuse que la bâche est grande, un régal de finesse en photodécoupe :

La version isotherme de chez Crétinon, qui comporte un tas de petits détails qui feront vrai sur une maquette : trappes d'entrées d'air sur charnières apparentes en tête de caisse, trappe d'accès au réservoir de carburant, avec "doigt" permettant l'ouverture, feux de gabarit, etc :

...et les dimensions :

[Patrick ze rabbit Deludin]

Et un tour vite fait chez les tracteurs dérivés.

En parallèle du porteur GCK sort le tracteur routier moyen-courrier (celui qui rentre chez lui le soir) TCK en juin 1961 :

Une remorque à 2 essieux pas trop lourde suffira pour le 5 cylindres de 150 CV.

...et évidemment, le tracteur TRK en septembre 1961, dérivé du GRK, premier maxi-code de la marque (pas sans souvenirs mitigés ) :

Lui, on peut sans problème lui atteler des remorques deux essieux à roues jumelées et lui mettre de la charge.
35 T roulantes, gare à la descente de la côte de la Rochepot, tristement célèbre...

Pour finir, une vue de face de cette cabine large, dans la teinte "vert atome" de 1961. Pare-choc et calandre, bien qu'arrondis, sont livrés ivoire (oui, parce que généralement, l'ivoire est carré ). Pour la petite histoire, le "designer" franco-américain Raymond Loewy a mis son grain de sel dans ce dessin si réussi et relativement intemporel, paraît-il.
La caisse large est à comparer avec la version normale d'un GCK (la même que les GAK/GBK) à l'arrière-plan :

Non, à gauche. À droite, c'est une 2 CV.

Voilà, j'arrête là pour les cabines "Relaxe", en vous faisant grâce des différentes variantes distinguées par des chiffres à suivre les 3 lettres, les versions pompier, balayeuse, export, etc. : on couvre ici la tranche 1958/1973, pour certains modèles "lourds". Ah oui, quand même.