Poids- Lourds et Utilitaires de 1920 à 1970 (Epoques 2 et 3)

[Ramon Soupalognon]

En couleurs et à Bastia en juillet 1975, arrivée du premier autorail CFD-Montmirail, transporté depuis le port, situé pas très loin du dépôt

Ramon

[Patrick ze rabbit Deludin]

La remorque avait moins de roues mais les poutres étaient solides.

[Beyer-Garrat]

Je reviens sur le GBC8 KT Patrick et les moyeux différents la version militaire n'avait pas un système de contrôle de la pression des pneus depuis la cabine
pour la progression dans le sable notamment ?

[Storm]

Et encore une autre remorque: 2 roues de moins (par face)

[Patrick ze rabbit Deludin]

Je reviens sur le GBC8 KT Patrick et les moyeux différents la version militaire n'avait pas un système de contrôle de la pression des pneus depuis la cabine, pour la progression dans le sable notamment ?

Ch'sais pô, j'ai été exempté de service.
Z'ont eu peur ...

La remorque reproduite par Denis Magot est une Nicolas "10 lignes".
Le proto, car il y manque encore des choses :

Commercialisation d'ici peu : normal, c'est bientôt Pâques et les cloches aussi font "dix lignes, dix lignes, dix lignes"...
Bon, je sors...

[Patrick ze rabbit Deludin]

Denis parle d'un TR305 La remorque n'est pas la même, dommage

Voui, non mais c'est une erreur : maintenant qu'il a la bonne doc, il sait de quel modèle de Berliet il s'agit.
Le Berliet 305 n'a donc pas la même face, et le tracteur n'a qu'un essieu moteur :

(Photo @)
Quant à la remorque, je suppose qu'il est allé à la source.
Il faut dire que Nénette n'est pas riche concernant le sujet.
Mais Jean-François Colombet a fait plus fort, comme d'hab : le Hors-série n°102 est très riche en la matière !

charge-utile-hs-n102.jpg (37.53 Kio) Vu 627 fois

https://histoireetcollections.com/fr/ho ... -n102.html
Il est toujours en vente libre, qu'on se le dise.

[L'homme du pire caddy]

Commercialisation d'ici peu : normal, c'est bientôt Pâques et les cloches aussi font "dix lignes, dix lignes, dix lignes"...

Pour Pâques, c'est "digne d'un don"...

Bon, je sors...

Je reste !!!


Pierre.

___________________________________________________-

[Patrick ze rabbit Deludin]

[Patrick ze rabbit Deludin]

Si l'on veut rester dans les tracteurs puissants franchouillards et avant 1970, on n'est pas riches.
Côté "prêt à rouler", on a :
* les 2 modèles de Willème RC//RD 615 sortis par REE, mais il faut trouver une utilité aux remorques systématiquement livrées avec :

viewtopic.php?f=8&t=11313&p=411394&hilit=will%C3%A8me+td+615#p411394
* Le Bernard TD 180 de chez BoS, qu'on peut -pouvait- avoir sans remorque :

À monter, le Bernard "Télévision" produit par SMD :

(Désolé, pas encore monté )
... et puis je crois qu'on s'arrête là (je fais abstraction des approximations de VV Models et SAI).
Je rappelle que le Berliet TLR 8 de Brekina ne peut tirer que de petites remorques à un essieu, le TLC 6 ou 8 n'étant pas prévu (le GLC 6, oui, par REE).
L'UNIC de la même marque attend toujours les modifications pour en faire un tracteur exact, pourtant prévu il me semble :

Bon, avec de bonnes jantes avant ça serait mieux ...
1965/70 : ouverture des frontières douanières, les étrangers débarquent.
On va voir arriver les Mercedes, DAF, et là on a plus de choix.

Souhaitons que REE/Asphalte '87 nous propose les tracteurs Willème, seuls et neutres, c'est-à-dire sans raison sociale sur les portes.
Et espérons voir sortir quelques Berliet "capables" du genre TLM 10, un bahut sans problèmes bien exporté et qui rôda longtemps sur nos routes.
Il y a aussi quelques UNIC intéressants, des SOMUA, des SAVIEM, ...
Voili voilou.

[Patrick ze rabbit Deludin]

Pfff..., je n'arrive pas à avoir un suivi dans ce que j'entreprends, actuellement.
Mais comme personne n'est intervenu entretemps, la suite... suit .

Pour les véhicules étrangers, c'est l'ouverture des frontières et surtout la disparition des taxes à l'importation entre pays membres du Marché Commun qui va permettre l'arrivée des marques principalement allemandes. On est en 1968, donc à la limite de notre période d'investigation.
Mais la réputation de ce matériel a tout de même créé un marché avant cette date, la différence de "code de la route", notamment la notion de charge à l'essieu permettant, notamment pour l'Allemagne, d'avoir des produits dans des tranches de prix acceptables (je ne rentre pas dans le détail, c'est assez compliqué).
Après 1968, des succursales françaises vont naître et la concurrence sera rude.
Comme quelqu'un a déjà évoqué le sujet, là :
viewtopic.php?f=11&t=11718&start=1875#p514476
... et bien qu'il ne soit pas français , la Belgique pratiquant moins le protectionnisme à l'époque puisque n'ayant pas de fabricants nationaux, je vais vous toucher 2 mots de quelques classiques.

Pour les DAF, le sujet a déjà été abordé ici :
viewtopic.php?f=11&t=11718&hilit=daf&start=720#p444328

[Patrick ze rabbit Deludin]

Puisque Pélican avait amorcé le sujet, je vais vous parler d'une marque allemande qui s'est offert une belle réussite après guerre dans l'ouest de l'Europe.

Magirus, entreprise fondée à Ulm par Conrad Dietrich Magirus à la fin du 19e siècle, débute par la fabrication de véhicules contre l'incendie en 1864.
La construction de camions et d'autobus commencera à la fin des années 1910.
En 1936, la société fusionne avec Deutz AG, qui produit des moteurs : tous les véhicules industriels fabriqués porteront désormais le nom de Magirus-Deutz.
Le détail de la période uniquement allemande est donné ici :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Magirus
Magirus-Deutz appartenait au groupe KHD.

Au milieu des années '50, l’entreprise fait appel à la société Sotradies pour importer son matériel en France. Elle présente son premier camion aux Mines dès 1953 (cette société existe toujours, mais elle est rendue en Tunisie).
Sotradies va s’évertuer à créer d’abord un réseau malgré la présence de nombreuses marques hexagonales.
Le regroupement sous la marque LRS puis SAVIEM en 1955, faisant "disparaître" SOMUA et LATIL, et la cessation d'activité de marques comme Bernard, Willème ou Labourier, vont permettre à Magirus-Deutz de se développer en pouvant afficher son panonceau en exclusivité.
Le premier modèle présenté est un camion au "museau" sphérique, forme rendue possible car il n’y a pas de radiateur d'eau devant le bloc moteur refroidi par un turbine, ce qui le rend aussi plus léger :

Le refroidissement par air, conservé jusque dans les années ’90, va entrer pour une bonne part dans le succès grandissant de la production, accompagné d’une fiabilité de bonne aloi et d’une puissance supérieure aux engins français à cylindrée voisine. On notera que la marque utilise le même principe que Berliet et son système Mécano : l'augmentation de cylindrée se fait en rajoutant des cylindres, qui sont tous identiques : de quoi simplifier la réserve de pièces détachées et diminuer les heures à chercher le bon diamètre de joints.
Par contre, les châssis et ponts arrière seront un peu "limite" puisqu’en France… on surcharge !
À quoi il ressemble, ce camion baptisé au départ 3500, 4500 ou 6500 selon le PTC (aujourd’hui P.T.A.C, poids du véhicule à vide + charge maximale de marchandises (la charge utile) + poids maximal du chauffeur et, éventuellement, de tous les passagers) ?
Voilà :

En miniature, Wiking nous en a donné très tôt des reproductions aux standards Wiking (notamment, comme d’habitude, au niveaux des jantes).
Je préfère donc les modèles Brekina, plus fins, plus détaillés (et comportant notamment aujourd’hui de splendides rétroviseurs à la forme caractéristique) :

J’ai acquis ce modèle au Luxembourg bien avant qu’Internet ne soit créé, mais il en existe toujours plusieurs versions, en porteur ou tracteur. À l’époque, pas de rétros rapportés. Comme les essuie-glaces ils viennent de chez Weinert, achetés au même endroit un jour de 1983 ou 84.

[Patrick ze rabbit Deludin]

Une particularité allemande :
La fiscalité outre-Rhin favorise alors les châssis 4x4 ou 6x6 (peut-être parce que le pays est en pleine reconstruction).
On trouve donc le nombre accompagné de la lettre S (Straße) pour les camions "ordinaires ", et A (Allrad) pour les véhicules toutes roues motrices :

Le capot rond résistant mal aux torsions -admirez la déformation du châssis et la position du pare-choc !- une caisse plus carrée sera conçue :

Là où je m’y perd, c’est qu’on trouve des pare-brise en une ou deux parties, et des flancs de capots différents sur des modèles semblant être identiques ...

Ce capot donnera un peu plus tard des idées aux dessinateurs lors de la refonte de la marque.
Quel que soit le modèle, les premières importations n’auront qu’un succès d’estime car pas encore connues et à la distribution pléthorique. Et n’oublions pas le ressenti des français face à l’Allemagne, une dizaine d’années à peine après la fin du conflit…

[Patrick ze rabbit Deludin]

En 1955, la marque va donner dans le poétique et introduire des noms de planètes, non pas en fonction de leur place dans le système solaire mais par rapport à leur P.T.A.C. 
On trouve ainsi les versions, du plus petit au plus gros :
Sirius - 9,5 tonnes,
Mercur - 9,5 à 12 t,
Saturn - 12 à 15 t, et une version 6x4, P.T.A.C. de 22 t,
Jupiter - 14,8 à 17 t, et une version 6x6, P.T.A.C. 22 t,
Pluto - P.T.A.C. 19 t.
(Le sommet est le modèle Uranus - 6x6, P.T.A.C. 26 t, tracteur Maxi-code pour convois exceptionnels et porte-chars. Ce dernier modèle ne sera pas importé en France).
En ce qui nous concerne, l’aspect extérieur initial ne change pas, mais on voit apparaître parallèlement les premières cabines avancées, en… avance sur leur temps, tout comme DAF :

Le succès aidant, des fiches publicitaires sont éditées en français, en belge, en luxembourgeois et en suisse roman .
Brekina nous en offre une belle reproduction… au regard toujours aussi vide !

Une solution, le chantier :

Magirus 200 D 19 F Pluto.jpg (55.81 Kio) Vu 190 fois

Les ailes des versions robustes deviennent carrées, sans doute pour en faciliter les réparations :

Elles sont de plus rigidifiées par une croix en embouti.

On couvre ainsi la période 1955/1962, impeccable pour la plupart d’entre nous, surtout que la fiabilité des moteurs et, progressivement, un bon service après-vente, vont les faire survivre très longtemps.

[Patrick ze rabbit Deludin]

Avançons dans le temps, mais toujours avant 1970.

1962 voit se généraliser les capots carrés, qui reprennent peu ou prou (normal, pour un avant …) la forme de la version renforcée :

En 1963, les cabines avancées sont redessinées avec des lignes plus tendues dans l’air du temps :

Cabine simple, ou double avec rehausse de toit et couchette, pour les longues distances.
Rappelons que le même type de dessin a vu le jour chez DAF en 1962, la série 2600 (après un premier modèle en 1958, la série 2000) et, en plus rondouillard mais sortie en 1958 la cabine Relax de Berliet (viewtopic.php?f=11&t=11718&p=426613&hilit=berliet+gak#p426613).
Je n'ai qu'une ancienne version de chez Wiking, qui a fait mieux depuis, si si :

la calandre est reproduite à l'aide d'un adhésif papier brillant, mais ni Kibri ni Brekina ne semblent avoir reproduit cette série.

À partir de 1964, une nouvelle désignation plus simple des modèles est mise en application :
La première série de chiffres donne la puissance du moteur en chevaux DIN, le D séparateur est l’initiale de Deutz, la deuxième série poids total autorisé en tonnes.
La dernière lettre indique le type de cabine et carrosserie (initiale du nom en allemand).
Par exemple : 150 D 22 K = 160 ch, 22 tonnes, K pour benne (kipper) :

Ici c’est un modèle sans pont avant, à ne pas confondre évidemment avec ce 210 D 26 AK :

Vous l’aurez compris, les reproductions au 87e de cabines à capot qui en sont issues sont représentatives de… quasiment tous les modèles.
Wiking et Brekina en ont fait leur interprétation.
Pour ma part, c’est un modèle de chantier de la gamme Kibri à monter qui m’a tenté, version benne grande contenance, donc gros moteur et, comme vous l’avez deviné, une série « AK » :

Sur la boîte ne figure que le nom Magirus et la notice ne dit rien d’autre.
Monté à la colle à bois pour les besoins des photos, il faudra un jour que je m’en occupe.
… un jour.
Et pour cacher les phares en plastique noir, soit les classiques lentilles, soit la version beurck comme tout à l’heure :

Le centre de gravité est relativement bas, heureusement :

Si on ne voit pas le dessous de la cabine, les jantes des versions avec train avant moteur sont bien spécifiques.

Après, si vous voulez du vraiment lourd et qui fut une franche réussite sur les gros chantiers français, Kibri a aussi pensé à vous avec le version tracteur + benne sur deux essieux :

(Ben oui, Kibri, c'est Viessmann).

[Patrick ze rabbit Deludin]

En 1964, Magirus-Deutz AG ouvre une usine de montage à Saint-Ouen, qui reçoit des châssis-cabines d'Allemagne, transportés par chemin de fer.
Le marché français s'ouvre (enfin) et adopte bientôt les camions de la marque grâce à des délais de livraisons courts et un prix de vente compétitif par rapport aux marques françaises traditionnelles.
On voit de plus en plus, sur les chantiers de travaux publics, les camions robustes Magirus-Deutz et économiques à l'entretien.
Outre les bennes, les malaxeurs à béton ("toupies") seront livrés avec les 2 types de cabines mais principalement celle au museau carré :

Wiking nous a gratifié d'une version un peu "Pinder" (alors qu'il y a d'autres couleurs pour les Volvo ou Man de la même marque), pas trop vilaine :

image.jpg (54.45 Kio) Vu 182 fois

J'en ai une plus récente, même cabine que la benne présentée précédemment, produite aussi par Wiking :

... les autres fabricants ne s'y étant pas intéressés, apparemment.
Les appellations à base de chiffres et de lettres ont été reconduites sur la nouvelle gamme à cabine avancée : seule la lettre finale F le signale, accompagnée comme il se doit des autres lettres distinctives (benne, etc.). Mais ces modèles ne semblent pas avoir été munis de ponts avant moteurs, puisque l'adaptation aux marchés extérieurs et les changements de réglementation ne les justifiaient plus.

En 1974, Magirus est achetée par Fiat qui regroupe bientôt toutes ses activités de véhicules industriels sous la marque Iveco en 1975 : Fiat V.I., Fiat-OM, Lancia V.I., Fiat-Unic et Magirus Deutz.

Photos diverses, hélas souvent sans date :
https://www.photos-camions.com/t6521-magirus-deutz
Là, c’est mieux, et dans l’ordre chronologique :
https://fr.wheelsage.org/magirus/cars/page33?page=11
et suivantes.

Et pour des véhicules avec des plaques minéralogiques françaises, achetez les 3 derniers numéros de Charge Utile, le mag, vous ne serez pas déçus !!!
(Salut, Jean-François ).

Je vous remercie de votre attention et vous baise au front.
-Smack-