En cette période de crise, Citroën voit là une belle opportunité.
En effet, dès le début de production pour l'armée en février 1940, 87 exemplaires sortent des chaînes. Jusqu'à l'armistice du 25 juin 1940, 2725 TAMH, version sanitaire ou radiologie, seront produits.
La marque en profite pour standardiser la production en proposant un TUB civil (et non un TUC) de 850 kg de charge utile, mais équipé du moteur de... 11 CV.
Allez donc vous y retrouver, avec ça, sur les (rares) clichés d'époque ou les photos des (très rares) véhicules conservés !
Pare-chocs, pas pare-chocs, 1 ou 2 remplissages de réservoirs, la seule constante est la présence des ouïes sur la tôle de fermeture du compartiment à batteries. Et encore...
Car en réalité, cette version civile ne se vendra qu'à 4 exemplaires entre février et juin 1940.
En plus du fait que, comme dit précédemment, l'heure n'est pas pour les utilisateurs potentiels à acheter des véhicules neufs pour des raisons financières évidentes et le manque de tout (essence, pneus et... marchandises à transporter), il faut se rappeler qu'il n'y a plus de "salons" pour présenter le modèle.
À la Libération, les rares exemplaires militaires survivants seront vendus par les Domaines.
Il faut dire que le TUB Sanitaire aura un gros succès auprès des troupes d'occupation, et il y a fort à parier qu'il a du fréquenter le front de l'Est. Bon, pas la peine de chercher dans les musées de St Petersbourg
.
Voici une version "sanitaires" mais privée (immatriculations civiles
), dans l'usage pour lequel il est conçu (Hôpital annexe de Toulouse / 1941) :
...et un modèle identique, donné pour avoir été photographié juste après son rachat :
En 1946, alors que le Type H est quasi prêt à être présenté -il le sera en 1947, et commercialisé en 48-, le TUB 11 CV
refait son apparition au Salon de l'Auto, où le manque de véhicules de tourisme est pallié par la présence des utilitaires, y compris les poids-lourds !
Voici des vues de dessus permettant de voir le toit, scandé par les armatures longitudinales saillantes sous le simili-cuir faisant office de toiture.
Parce que l'acier ne sera pas reconduit, peut-être par pénurie de matériau, ou simplicité :
Je pense que l'un des modèles conservés par le Conservatoire Citroën date de cette époque.
Une anecdote, trouvée au hasard de mes laborieuses et récentes recherches pour écrire cet article :
Par rapport aux modèles 32 ou 45, qui sont de vrais camions, notre petite chose semble bien fragile.
Pourtant, si l'on en croit cette photo prise durant la guerre d'une rencontre entre membres de la même famille, c'est costaud
:
Je ne sais pas si c'est la barre de protection du radiateur, mais lorsqu'on connaît la résistance de la Traction, on est tout de même étonné...
la suite et la fin taleur...