À première vue, j'aurais dit Bernard ou Panhard, à cause de la calandre en hauteur et des ailes enveloppantes.
La carrosserie n'aide pas car elle doit sortir d'un carrossier local, comme c'était souvent le cas : camion livré "châssis nu", avec seulement le museau, les ailes et le tablier. Et le chauffeur assis sur une caisse en bois (pas une chaise = trop haut) pour aller livrer son bahut au tôlier.
Avant guerre, les jantes plates se ressemblent toutes. Ou alors il faut compter les goujons et leur emplacement.
Donc ça ne nous aurait sans doute pas avancé.
Alors j'ai sorti l'artillerie lourde et la moulinette.
Voilà ce que ça donne (cliquer pour agrandir) :
Même s'il y a un nombre identique de lettres, je devine "PANHARD" et non "BERNARD" sur la plaque latérale, dont la forme de toute façon ne fait aucun doute.
C'est donc un
Panhard, je confirme, mais
il y a un truc qui ne colle pas : avant guerre, les camions de la marque avaient tous des calandres en "coupe-vent", de même que les voitures, d'ailleurs. Or la calandre a bien l'air d'être plate.
Tu ne peux pas dire à la cousine germaine de ta mère de se pousser

?
Mais si l'on regarde attentivement l'ombre portée, il semble qu'elle forme un V entre le pourtour et le centre de la calandre.
Le pourtour serait bien en V, le reste plat, récupéré sur un autre camion (qui me fait penser aux Bernard) en remplacement suite à une avarie, peut-être

.
Ne perdons pas de vue que le camion est en ce temps-là la fierté de l'entreprise, et le restera jusqu'à la fin des années '50.
Il se doit donc d'être propre, même en temps de crise et de restrictions.
Le type, alors-là, mystère...
Déjà qu'après guerre, je ne reconnais pas les Movic K164 ou 224 (200, ça doit être les tracteurs

).
Même chose pour le "O".
Mais comme nous sommes en
1945, ne s'agirait-il pas d'un camion réquisitionné par l'occupant, qui y aurait apposé cette lettre, puis récupéré ?
Ça expliquerait aussi son état "moyen" : choc sur l'aile, phare cassé.
Un truc m'intrigue, aussi : l'immatriculation refaite à la va-vite de l'autre côté du pare-choc.
Peut-être du à l'effacement à l'essence ou au trichlo du marquage allemand (fond noir et lettre, peints) sur l'immatriculation d'origine, qui aurait atténué l'immatriculation d'origine (6736 LS 5 = 1939 ou 40, effectivement dans l'Oise), comme on le voit sur la photo ? J'ai même l'impression qu'il s'agit d'une tôle rapportée.
Par contre, pourquoi ne pas avoir repeint dessus

???
Pour le "O", une autre possibilité... fumeuse et gratuite : une "plaque de restriction de circulation" dans l'immédiat après-guerre où l'on manquait de tout ?
Mais alors là, j'improvise totalement et je ne sais même pas si ça a existé.
'vais chercher...